Impressions de l'âme. Mélange de traductions du Hollandais, de l'Allemand, de l'Anglais et de poésies du traducteur(1841)–Aug. J.Th.A. Clavareau– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 150] [p. 150] L'enfant rendu à sa Mère. Historique. Couvert de fleurs, couché sous un drap funéraire, Repose un jeune enfant comme un ange endormi: Le coeur brisé, sa triste et malheureuse mère Suit le sombre convoi d'un pas mal affermi. Hier encore, avec ivresse, Bénissant son heureux destin, Elle prodiguait sa tendresse A ce gage d'un doux hymen. Hélas! hier encor, cette fleur printanière Brillait de coloris, de grâce, de beauté; Et la mort, tout à coup, d'un souffle délétère, Fana ce lis si frais et si plein de santé! [pagina 151] [p. 151] La fosse, que la bêche creuse, Va cacher ces tendres débris: A cette scène douloureuse, La mère veut revoir son fils. ‘Ouvrez, dit-elle, ouvrez cette fatale bière! Que je le presse encor sur mon sein éperdu!.... Encore un seul regard, un seul baiser de mère, Avant que cet enfant, mon Dieu, te soit rendu!’ Le cercueil est ouvert.... ô miracle! est-ce un rêve Qui s'en vient fasciner tous les yeux à la fois? L'enfant, couvert de fleurs, et sourit et se lève, Effeuillant une rose entre ses petits doigts. ‘Maman, dit-il, je me réveille. Oh! prends moi dans tes bras! j'ai dormi si long-temps!’ Mère! quel mot magique a frappé ton oreille? Quel spectacle enchaîne tes sens?.... C'est son enfant qui parle! Atteinte au fond de l'âme, Elle jette un long cri; puis, doutant si son oeil A bien vu le trésor que sa douleur réclame, S'élance, étend les bras, et l'arrache au cercueil! C'est son enfant! il vit! Dans l'excès de sa joie, Elle tient sur son coeur cet objet adoré, Et la muette ivresse où son amour se noie, Ranime son front altéré. [pagina 152] [p. 152] Elle tombe à genoux: par un torrent de larmes, Ses sanglots rendent grâce à l'Arbitre éternel. Et tous pleuraient comme elle! et tous goûtaient les eh armes De son délire maternel! Vorige Volgende