Impressions de l'âme. Mélange de traductions du Hollandais, de l'Allemand, de l'Anglais et de poésies du traducteur(1841)–Aug. J.Th.A. Clavareau– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 95] [p. 95] Romance du Roi de Rome. Je les vois fuir ces jours de ma jeunesse, Sans nul désir d'en arrêter le cours; Rapide éclair, le temps passe, et me laisse Un vague ennui qui me ronge toujours. Je ne sais pas ce que mon coeur réclame; Je sens en moi comme un vide sans fond; Seule, en secret, lorsque pleure mon âme, Je l'interroge.... un soupir me répond. A mes regards, la feuille de l'automne S'en va roulant vers l'abîme éternel, Et ce débris de sa pâle couronne, Semble me dire: ici tout est mortel! [pagina 96] [p. 96] De mes espoirs chaque moment me sèvre: Adieu, vous tous, gloire, plaisirs, amours! Votre nectar n'a qu'effleuré ma lèvre, Et l'amertume empoisonne mes jours! Sur une mer, si souvent en furie, Et si funeste aux matelots errans, J'ai navigué, sans qu'une étoile amie Ait, vers le port, guidé mes pas tremblans. Abandonné dans la lutte sans trêve, J'arrive au but, malheureux passager: Ah! s'il est vrai que la vie est un rêve, Pourquoi rêvai-je un bonheur mensonger? Oh, oui! pourquoi mes plus belles années Ont-elles, fui, semblables au torrent Qui roule aux mers quelques roses fanées Qu'à leur aurore il moissonne en courant?.... Et je finis ma course solitaire, Sans nul regret aux choses d'ici-bas! Et je me meurs! et je dis à la terre Un froid adieu que l'écho n'entend pas! Vorige Volgende