Impressions de l'âme. Mélange de traductions du Hollandais, de l'Allemand, de l'Anglais et de poésies du traducteur(1841)–Aug. J.Th.A. Clavareau– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 93] [p. 93] A un Ruisseau gelé. Ruisseau, toi, qui m'offrais l'image de la vie, Dans la belle saison; Toi qui, naguère encor, le long de la prairie, Glissais, à petit bruit, sur ta rive fleurie, A travers le gazon; Ruisseau, que tient captif la piquante froidure, Emblême de la mort, Dont l'immable,loi pèse sur la nature; Ruisseau, qui fis cesser ton caressant murmure;, Au souffle aigu du nord; Immobile et glacé, serais-tu le présage De mon sort à venir? Tes flots n'abreuvent plus ton languissant rivage; Ton cours s'est arrêté..... D'un semblable partage, Voudrais-tu m'avertir? [pagina 94] [p. 94] Vois! sur tes bords raidis, comme autrefois ton onde, Je passe encor gaîment; L'oeil fixé sur le but où mon espoir se fonde, Je passe, et pour cesser ma course vagabonde, Il suffit d'un moment! Ruisseau, que ton aspect assombrit ma pensée!.... Mais d'où naît ce rayon Qui se joue, en tremblant, sur ton onde glacée? Voudrais-tu, tout à coup, de mon âme oppressée, Flatter l'illusion? L'air du printemps s'approche; il reverdit la plaine; Tout semblé respirer. Les Zéphyrs ont brisé l'écorce qui t'enchaîne; Le cristal de tes flots se fond à leur haleine, Et tu vas murmurer! Ah! quand sur moi la mort étendra son nuage, Une même clarté Viendra me ranimer au terrible passage: Oui! paisible Ruisseau, ton réveil est l'image De l'Immortalité! Vorige Volgende