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La voûte étoilée,
Cantate.
Le Choeur.
Chantons le Créateur de la nature entière,
Chantons l'Arbitre-souverain,
Le maître des mortels qu'il aime comme un père,
L'Etre incréé, l'Etre sans fin!
Le soir vient; sa bonté, qui sur nous veille encore,
Ne finit pas comme le jour;
Et la pompe des nuits, bien plus haut que l'aurore,
Lui portera nos chants d'amour!
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Une Voix.
Paisible nuit, ouvre tes ailes;
O nuages, passez! que le dôme des cieux,
Aux brillantes clartés de milliers d'étincelles,
Soit visible pour tous les yeux.
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Le Choeur.
Paisible nuit, ouvre tes ailes;
Nuages, perdez-vous dans l'abîme des cieux
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Recitatif.
D'étoiles, quelle armée innombrable se lève!
La terre, en extase, se tait,
Et les ondes du lac, que nul vent ne soulève,
S'illuminent de leur reflet.
Tout ce qu'on voit est ciel dans l'étendue immense
Même les monts ont disparu.
La feuille est immobile; et, dans ce grand silence,
Les astres parlent seuls à notre coeur ému!
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Le Choeur.
A genoux, genre humain! à genoux en prière!
Séraphins, accordez vos luths mélodieux!
Adorez, enfans de la terre,
Dans un respect silencieux!
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Une Voix.
Que ce calme pénètre et captive mon âme!
Quel fleuve de pensers s'agite dans mon sein!
Combien j'aime ces nuits où Dieu, qui se proclame,
Fait tomber devant moi, d'un signe de sa main,
Le rideau qui cachait ce vaste dais de flamme?
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Deux voix.
Première Voix.
Qui pourrait mesurer tous ces globes lointains?
Qui nous dirait leur nombre, et leur but, et leur terme?
Quel compas tracerait, à nos yeux incertains,
Le grand cercle qui les enferme?
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Deuxième Voix.
Celui qui, d'un seul mot, peupla cet océan,
Et règle, d'un coup d'oeil, ces innombrables mondes,
Nomme tous ces soleils sous leurs voûtes profondes,
Mesure les cieux d'un empan!
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Première Voix.
Dieu des jours et des nuits, ma vue est éblouie;
Toi seul es grand, ô Roi de la terre et des cieux!
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Deuxième Voix.
Dieu des jours et des nuits, ta puissance infinie
Fait flotter devant toi ces mondes radieux.
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Deux Voix.
Majestueux soleils, atomes de poussière,
Célébrez sa grandeur, célébrez sa bonté:
Etre créé par lui, jouir de la lumière,
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Une Voix.
Ce point d'un univers où tout le glorifie,
Est comme dans le fleuve une goutte de pluie:
Qu'importe! qu'un seul être y chante le Seigneur,
Et Dieu n'oublîra pas la voix qui le révère:
Nommez, si vous voulez, un néant cette terre;
Dieu n'en aime pas moins nos chants en son honneur.
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Le Choeur.
Il entend nos accords; nous chantons ses louanges,
En contemplant, joyeux, ses palais éternels;
Et si nos voix ne sont que des accens mortels,
Ici n'habitent pas les anges!
Mais quand se lèvera le soleil sans déclin,
Nos chants se confondront dans leurs flots d'harmonie,
Quand les morts réveillés, renaissant à la vie,
Verront la terre encor comme un nouvel Eden!
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Récitatif.
La nuit n'est-elle pas un Eden elle-même?
Et ne goûtons-nous pas, à cette heure suprême,
Le bonheur aux clartés de l'étoile du soir
Eclairé du soleil, Saturne, dans l'espace,
Se lève avec éclat; et, sur la même trace,
Dans tout son appareil, Jupiter se fait voir.
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Une Voix.
Ah! si le jour me porte à la reconnaissance,
Le spectacle des nuits vient m'imposer silence,
Et, les regards fixés sur la voûte du ciel,
Je vois mille soleils, flamboyans sanctuaires,
Où des voix sans nombre, en prières,
Chantent le Maître universel!
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Le Choeur.
Chantent le Maître universel!
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Troix voix.
Ensemble.
Chrétiens, savourez l'allegresse,
A l'aspect des cieux étoilés:
C'est là que votre douleur cesse;
Là, jamais de coeurs désolés!
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Première Voix.
Vieillards, dont la têté blanchie
Penche en regardant le tombeau,
Voyez! voilà votre patrie!
Des ans déposez le fardeau.
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Deuxième Voix.
Là, brillante et fraîche jeunesse,
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Sont ceux que vous avez perdus;
Là, vous attendra leur tendresse:
Servez Dieu, suivez leurs vertus!
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Troisième Voix.
De Jésus là règne le père!
Genre humain pécheur, c'est ton Roi:
Respect au trône de lumière
Qu'un jour il délaissa pour toi!
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Ensemble.
Orion est son char; il choisit, pour sa voie,
Ces sillons de lueurs dont l'éclat est si doux:
Astres, qui le portez, doublez vos chants de joie;
Car son char, pour briller, n'a pas besoin de vous.
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Le Choeur.
Cette terre elle-même a porté sa puissance:
C'est la perle de l'univers!
Jésus y mit sa jouissance,
Et la vint racheter du piège des pervers,
Que dix mille soleils, dans leur brûlante ornière,
En roulans tourbillons étincellent autour
De l'inaccessible lumière;
C'est ici que Jésus commença sa carrière,
Ici qu'il fixa son séjour!
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Une Voix.
Anges! vous, qui foulez les plaines étoilées,
Oh! ne méprisez pas nos terrestres vallées!
Vous êtes revêtus de gloire et de splendeur;
Mais nous, notre Monarque est aussi le Seigneur!
Tous, anneaux de la chaîne immense
Qui lie et la terre et le ciel,
Tous, enfans de la Providence,
Nous sommes héritiers du Royaume éternel!
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Le Choeur.
Cieux, réjouissez-vous; Cieux, vive notre Maître!
Que son Royaume croisse en puissance, en vertus!
Qu'à jamais son grand nom soit loué de chaque être,
Pour les biens que sa droite a partout répandus!
Vous, mortels affligés, courage!
Votre route ici-bas est rude jusqu'au bout;
Mais un jour l'univers n'aura plus qu'un langage,
Qu'une voix pour chanter son unanime hommage,
Et Dieu parmi tous sera tout!
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