Échos limbourgeois
(1842)–Aug. J.Th.A. Clavareau– Auteursrechtvrij
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Hier, hier encore, on la voyait sourire
A ses tendres enfans qui faisaient son bonheur,
Savourant dans la paix le sort le plus flatteur,
Bonne mère, elle avait tout ce qu'un coeur désire;
Et la voilà qui dort
Dans les bras de la mort!
Hier, hier encor, dans les plaisirs du monde,
Son esprit, plein de charme, égalait sa bonté;
On admirait sa grâce et sa simplicité!.....
Mais demain est un gouffre où nul mortel ne sonde!
Et la voilà qui dort
Dans les bras de la mort!
Ainsi donc à nos yeux tout périt, tout succombe!
Il ne faut qu'un moment, un moment ici bas
Pour changer en cyprès les roses sous nos pas:
Elle sortit d'un bal pour entrer dans la tombe;
Et la voilà qui dort
Dans les bras de la mort!
Hier, hier encor, sans crainte et sans alarmes,
Son coeur, noble et sensible, aimait à se nourrir
De soins pour le présent, de voeux pour l'avenir!
Vous, qui la chérissiez, versez, versez des larmes;
Car la voilà qui dort
Dans les bras de la mort!
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Oui! mère, époux, enfans, vos douleurs sont amères!
Vous perdez un trésor que vous ravit le ciel;
Vous le retrouverez aux pieds de l'Éternel!
Ses décrets l'ont voulu: courbez-vous en prières:
Votre bon ange dort
Dans les bras de la mort!
Avril 1842. |
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