Échos limbourgeois(1842)–Aug. J.Th.A. Clavareau– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 61] [p. 61] Elle n'est plus! O brise du matin, sur ton aile si pure, Pourquoi m'apportes-tu des accens de douleur? - Marie est morte! la nature A perdu sa plus belle fleur! O bocage, pourquoi, sous ta voûte plaintive, L'oiseau, joyeux naguère, est-il triste et muet? - Marie enchantait cette rive; Elle est morte: l'oiseau se tait! [pagina 62] [p. 62] O clair Ruisseau, pourquoi, sur ta mousse flétrie, Traînes-tu lentemeet ton flot silencieux? - O voyageur, c'est que Marie Hier est retournée aux cieux! O filles du hameau, pourquoi cette tristesse, Ces vâtemens de deuil et ces lugubres sons? - Marie était notre allégresse: Elle n'est plus: nous la pleurons! O cloche du saint lieu, j'entends ta voix qui pleure! Dis-moi, dans l'air ému, pour qui ce chant des morts? - C'est pour Marie; et voici l'heure Où le sol va couvrir son corps. O nature, pourquoi brisas-tu ton ouvrage? Marie était ici l'objet de tant d'amour! - Ah! c'est que l'ange qui voyage N'habite la terre qu'un jour! Quels mots assez touchans, quelle parole humaine, Gravez-vous sur la tombe où dorment sea débris? - Son trépas est la seule peine Qu'elle ait causée à ses amis! Avril 1842. Vorige Volgende