Échos limbourgeois

[p. 51]

A une mère qui maltraitait son enfant.

L'oiseau, d'une aile caressante,
Nuit et jour couvre ses petits,
Qu'une plume encore naissante
Protége à peine dans leurs nids.

Le tigre, cruel et sauvage,
Se couche auprès de ses enfans,
Et laisse sommeiller sa rage
Pour savourer de doux instans.

[p. 52]

 

Tous les animaux de la terre

 

Soutiens du fruit de leurs amours,

 

Pour leurs nourrissons font la guerre

 

A qui vient menacer leurs jours.

 

 

 

C'est Dieu qui, bon et tutélaire,

 

Grava partout ce sentiment,

 

Et c'est dans le coeur d'une mère

 

Qu'il l'imprima plus fortement.

 

 

 

Et toi, quand tout, dans la nature,

 

T'offre cet exemple touchant,

 

Au Créateur tu fais injure

 

Et tu maltraites ton enfant!

 

 

 

Ton coeur, aux cris de ta victime,

 

Est-il donc fermé sans retour?

 

Faut-il que la brute sublime

 

Te donne des leçons d'amour?

 

 

 

Val que sur toi le malheur tombe,

 

Marâtre, qui souilles le jour!

 

Ah! comment la tendre colombe

 

Est-elle éclose d'un vautour?.....