De Tweede Ronde. Jaargang 13
(1992)– [tijdschrift] Tweede Ronde, De– Auteursrechtelijk beschermd
[pagina 77]
| |
Light Verse | |
[pagina 78]
| |
Smoor hem
| |
Écrasez-leJ'avais passé toute la nuit dans un dancing
parlant de temps en temps aux vagues connaissances
buvant de l'eau pour nettoyer de leurs nuisances
mes reins ma rate et mon cerveau de vieux moujik.
Comme l'heure approchait d'évacuer la ‘fête’,
je constatai avec effroi que j'étais seul:
pas d'autre corps où me serrer, dans mon linceul
il me faudrait me masturber sans partenaire.
Je vis alors une crapule en blouson noir,
son oeil me regardait avecque gourmandise,
il passa son gros doigt au col de ma chemise,
on décida d'aller chez moi. Sur le trottoir,
je croise évidemment des amis ‘comme il faut’
qui font semblant de ne pas voir la honte où je
m'enfonce: mieux vaut la honte à ce froid que je
devrais seul affronter. Dans l'escalier, il faut
faire attention aux autres locataires et pas
les réveiller par trop de bruits de voix ou pas,
nous montons vers mon lointain grenier: un grabat
au plancher y attend le début des combats.
| |
[pagina 79]
| |
[Nederlands]Toen op dat oude bed, het ene lijf op 't ander,
rolden wij om en om, kregen elkaar eronder,
wij dronken mond op mond het speeksel van de ander,
pareerden elke armstoot met een stoot van onder.
De sessie heeft geduurd zoals de rozen duren:
net zo lang als een fluim; maar evengoed, je was
jezelf kwijt in de ander... en wordt van nature
daarna teruggebracht tot wat je eerder was.
Hij was een vrachtwagenchauffeur met zwarte klauwen,
hij had zijn oogwallen met crème gecamoufleerd,
'k heb hem op rijm gezet voordat hij ging verflauwen
tot ‘vrome herinnering’, door mij geannuleerd.
Alexandrijnen schrijf ik zoals je je neus
uitpulkt als tijdverdrijf; het wintert, dus is het
behoorlijk koud, mijn baard is lang, mijn haren vet;
waar ga ik heen vanavond, doe een maffe keus
en smoor de angst die zich in mij heeft vastgezet?
| |
[Frans]Alors nous jetant corps à corps l'un contre l'autre,
on se mit à rouler sur ce vieux matelas,
bouche à bouche buvant la salive de l'autre
et ripostant à coups de sexe à coups de bras.
La séance dura ce que durent les roses:
l'espace d'un crachat; mais au moins on s'était
oubliés l'un dans l'autre... et la force des choses
nous avait ramenés à ce que l'on était.
Lui était camionneur aux grosses pattes noires,
il avait mis de l'anti-cerne sous ses yeux,
j'en ai fait un poème avant que ma mémoire
ne le verse au rancart des ‘souvenirs pieux’.
L'alexandrin je le pratique comme on gratte
dans son nez pour s'occuper; le temps est bien froid
cet hiver, ma barbe est longue, mes cheveux gras;
où irai-je ce soir balancer mes savates
pour écraser l'angoisse qui s'obstine en moi?
|
|