vêque de Philippes in partibus infidelium, afin que le vicaire put exercer les fonctions de l'ordre épiscopal.
Les successeurs de mr. Vosmeer, nommés par le Pape, eurent le même titre de Vicaire apostolique et furent également revêtus de la dignité épiscopale. Ils exercèrent leur jurisdiction sur tout le territoire des anciens diocèses, désignées cidessus. Quoique l'exercise de ces fonctions fit bannir plusieurs de ces vicaires hors du pays, ils n'en continuèrent pas moins à se vouer aux intérêts réligieux des fidèles et du clergé, confiés à leur zèle et autorité.
En 1702 le St. Siège crut devoir suspendre le vicaire apostolique Pierre Codde, archévêque de Sebalte, de ses fonctions, à cause de ses sentiments jansenistes, et de son refus de signer le formulaire. Il nomma pour le remplacer mr. Theodore de Cock, curé à Leide, comme provicaire, avec les facultés de vicaire apostolique.
Les adhérents de mr. Codde ne ces èrent de réclamer près du St. Siège son rétablissement et se refusèrent à reconnaître le nouveau provicaire.
Ils surent attirer les Etats de la Hollande et d'Utrecht en leur faveur, et mr. de Cock fût bientôt contraint de se soustraire par la fuite aux persécutions, aux quelles il se trouvait en butte. Il en fut à peu près de même de ses trois successeurs depuis 1705-1721.
Le St. Siege, témoin des difficultés sans nombre, que rencontrainent les vicaires et provicaires apostoliques, résidants dans le pays et voyant les Provinces Unies à peu près réduites à l'état de pays de mission, par suite de l'extinction des anciens sièges, de leur chapitre et de toute l'organisation épiscopale, résolut de confier le régime et la direction ecclésiastique de ces contrées à ses représentants soit à Cologne, soit à Bruxelles, qui de tout temps avaient servis de conseiller aux vicaires apostoliques et d'intermédiaire pour leur transmettre leurs ordres ou les facultés spirituelles, dont ils avaient besoin.
Le Pape nomma donc en 1721 mr. Spinelli, Internonce à Bruxelles, comme vice-superieur de la mission Hollandaise, qualité que les Internonces subséquents - et après la suppression de la Nonciature de Bruxelles en 1794 - d'autres délégués ou chargés d'affaires du St. Siège ont servi sans interruption jusqu' au rétablissement de la hierarchie Catholique en 1853.
Le changement notable opéré par le Pape dans le régime ecclésiastique en 1721, mécontenta cette partie du clergé, qui etait attachée aux sentiments jansenistes et à qui la mémoire du vicaire suspendu P. Codde, mort en 1710, restait toujours chère. Les adhérents, qui réclamaient pour chef ecclésiastique un indigène, élu dans son sein, refusèrent de reconnaître l'autorité de l'Internonce en qualité de vice-superieur de la mission Hollandaise.
Ce fut en 1724 que le conseil de vicariat, établi à Utrecht et institué jadis par le Vicaire apostolique, se prévalant des droits de l'ancien chapitre métropolitain et se considérant comme son remplaçant, résolut de remplir de sa propre autorité le siège métropolitain et élut à cet effet le prètre Corneille Steenhoven comme archévêque d'Utrecht.
L'élu se fit sacrer comme tel par Dominique Varlet, français de nation, évêque de Babilon. i.p.i. qui séjournait à Amsterdam et que le St. Siège avait suspendu de ses fonctions depuis 1719.
Cet acte consomma le schisme, qui désola la mission hollandaise dans le siècle précédent et que ses adhérents continuèrent par l'élection et la consécration réiterées d'un archevêque à chaque vacature. Cette catastrophe fit perdre à la dite mission ses biens et ses fonds destinés pour subvenir à des besoins généraux, ainsi qu'environs 50 stations avec leurs possessions.
En outre à peu près 80 prêtres, se soustrayant au régime établi, entrainèrent par leur exemple un nombre assez considérable de laiques. Cette défection tou-