Tijdschrift voor Nederlandse Taal- en Letterkunde. Jaargang 11
(1892)– [tijdschrift] Tijdschrift voor Nederlandse Taal- en Letterkunde– Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd
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Een brief van Jacob Grimm aan J.H. Bormans.De Heer S. Bormans, Inspecteur-Directeur der Universiteit te Luik, die in 1880 het handschrift van Veldeke's Sint Servatius Legende uit de nalatenschap van zijnen vader, Professor J.H. Bormans, aan onze regeering - met bepaalde bestemming voor de Bibliotheek der Universiteit van Leiden - ten geschenke gaf, voegde in 1889 aan die kostbare gave den brief toe, dien Jacob Grimm indertijd, kort na de ontdekking van dat handschrift, aan Prof. Bormans schreef, in antwoord blijkbaar op dezes mededeeling over dien vondstGa naar voetnoot1). Reeds op zichzelf als autograaf van Jacob Grimm merkwaardig en voor de Leidsche Bibliotheek een bezit van groote waarde, is deze brief nog daarenboven in hooge mate belangrijk omdat er uit blijkt hoe Grimm terstond na kennisneming van de nieuwe ontdekking zijn vroeger uitgesproken gevoelen over Veldeke wijzigde en terugnam niet alleenGa naar voetnoot2), maar ook het thans als juist erkende standpunt tegenover dien dichter wist in te nemen. Jammer dat niet Prof. Bormans zelf, eerst in zijn verslag over het toen onlangs gevonden hs. op 6 April 1857 in de Belgische Academie voorgedragenGa naar voetnoot3) en ook later niet in zijne inleiding op de uitgaaf van den tekst der Servatius-legendeGa naar voetnoot4), met enkele woorden van dien brief heeft melding gemaakt en het merkwaardigste daaruit medegedeeld - het gezag van Grimm had mogelijk veel en veler geschrijf voorkomen of teruggehoudenGa naar voetnoot5) -, de afdruk er van te dezer plaatse doe thans den schrijver volle recht wedervaren en tevens den schenker de eere geschieden die hem toekomt.
Januari, 1892. a. beets. | |
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Berlin 7 fevr. 1857.Monsieur
je vous reponds sur le champ. voila une belle decouverte, que vous venez de faire, et la legende de S. Servais, composée par Henri de Veldeken, que nous avons cherchée si longtemps. personne ne vous contestera que ce poète, qui appartient à tant de raisons à notre ancienne literature, ne soit sorti du pais de Liège et de l'endroit que vous citez, près de Hasselt. Mais ce poëte doit avoir vecu et composé entre 1150 et 1180, ce qui s'accorde parfaitement avec l'époque de la vie de la comtesse de Loz, sa protrectrice et épouse du comte Louis mort en 1171. le Henricus de Veldeke, mentionné dans plusieurs diplômes des années de 1236, 1248, 1251, 1253 et 1264 ne peut être que le fils ou parent homonyme de notre Henri, tout ainsi qu'un Arnold de Veldeke figurant dans un diplome de 1218. A cette epoque l'idiome flamand ou nederdutsch du pais de Liège, du Limburg et de la Geldre voguait encore et participait en plusieurs pointes des formes grammaticales du bas-allemand, c'est à dire du dialecte du bas Rhin et de la Westphalie. cela suit non seulement du voisinage de ces provinces mais aussi de leur liaison avec l'empire, l'évêché de Liège faisant partie jusqu'à notre epoque de l'ancien cercle de Westphalie et il faut bien que les nobles, [et doorgehaald] les vassaux et les personnes ecclesiastiques de tous ces états se soient souvent mêlés et confondus. Nous trouvons Henri de Veldeke à la cour de Clèves et de Thuringue et il paraît que les deux dialectes de l'allemand lui furent également familiers. il se peut qu'il ait composé en l'un ou l'autre et flotté entre les proprietés de tous les deux. Dans son Eneide il y a des rimes inexactes qu'il faut traduire du haut en bas allemand ou du bas en haut allemand. la publication de son Servais nous eclaircira d'avantage sur tout cela. Nous avons un poème de la legende de Servais composé en pur hautallemand du 12 siècle par un auteur inconnu, qui ne peut pas avoir eté Henri de Veldek, mais qui doit à peu | |
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près être son contemporain. Haupt l'a publié dans son journal, tome 5 page 75-192 en 1845. ce poème mutilé à la fin ne contient que 3547 vers et est travaillé sur les gesta pontificum Tungrensium et Leodiensium, qui se trouvent dans l'ouvrage de Chapeaville. voici le commencement: Herre Adonâî
mache mîn herze vrî
von aller übermüete
und von unkiuscher glüete,
und gib mir die kunst dar zuo,
das ich diu wunder ûf tuo
von sante Servâtîô,
der in sîner jugende vrô,
dir begunde gehôrsamen.
et vers 39: des leben wolt ich twingen,
möht ichz immer bringen
zuo der tiuschen zungen.
à la fin il manque trois ou quatre feuilles et les derniers vers du fragment ne contiennent rien de remarquable. tout ceci, comme vous voyez, n'est pas le stile de Henri de Veldeke, ni de son traducteur, mais d'un clerc, qui n'était point sans talent et qui savait assez bien manier la langue et les vers; je ne crois pas qu'il ait eu connaissance de l'ouvrage de son contemporain, dont la versification sans doute est plus coulante et interessante. Ne vous souciez point, Monsieur, de ce que j'ai ecrit en 1822, il y a 35 ans. l'un des manuscrits de l'Eneide portant Veltkirchen au lieu de Veldecken cela me fit penser à un endroit du bas Rhin du même nom, et les rimes du poème indiquaient clairement un melange ou une confusion du langage, qui pouvait s'expliquer par la supposition d'un tel lieu de naissance. mais la leçon de Veltkirchen ou Veltkilchen est apparemment vicieuse et le poète originaire du pais de Liège ou de Loz, mais sejournant à Clèves et en autres parties de la basse et haute Allemagne nous fera suffisamment connaître l'état de confusion du dialecte que nous voyons regner dans ses productions. j'en ai dejà mieux jugé dans la troisième ed. de ma grammaire 1840 page 251-263. Nous en saurons d'avantage lorsque le Servais, heureusement trouvé, sera publié par vos soins. Publiez-le, Monsieur le professeur, le plutôt possible, et n'ajoutez des notes ou des éclaircissements que celles, qui se | |
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presenteront à votre esprit tout de suite, en laissant à côté de tout ce qui sera altioris indaginis et curarum secundarum. Vous avez si bien mérité de notre ancienne literature, que votre nouvelle decouverte sera recue partout avec empressement; je m'imagine que le poème de Servais contiendra seulement quelque mille vers, attendu que la legende est pauvre en elle même et que Henri se sera abstenu de l'abondance ou de la diffusion de notre clerc hautallemand. Excusez la hâte et l'impatience avec lesquelles je vous écris, je suis enfoncé dans bien d'autres travaux, mais je prends un vif interêt à votre talent et à votre assiduité, qui nous préparent une excellente publication. Agréez l'assurance de ma haute considération. Jacob Grimm.
Jai lieu de m'étonner, que ni Grandgagnage ni Liebrecht, qui sont à votre portée, aient l'ouvrage de Haupt, qu'il vous a fallu consulter, la meilleure edition des poèmes de Heinrich von Veldeke, qui nous restent, est celle de Ludvig Ettmüller, Leipz. 1852. il connaît le diplome parlant de Spalbeke et met l'Eneide entre 1155-1175, c'est à dire la première partie. |
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