Taal en Tongval. Jaargang 35
(1983)– [tijdschrift] Taal en Tongval– Auteursrechtelijk beschermd
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Quatre-vingt-dix
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type où un des deux éléments signifie ‘dix’ est plus logique que celui où cet élément signifie ‘neuf’. C'est pour cela qu'on pourrait considérer le premier comme le plus ancien et le type devjanosto comme une forme mixte provenant de deux systèmes: neuf dix et dix cent. En tout cas les formes du type devjanosto se trouvent entre ces deux sur la carte, comme le prouvent par exemple nl. negentig et nén. hasujur. Rohlfs a déjà tiré l'attention sur le fait que les formes roumaines (p.e. optzeci) ont été influencées typologiquement par les formes slaves (évidemment pas russes). Quant aux formes empruntées: l'oudmourtien, le komipermien et le komi-zyriène ont emprunté l'élément pour ‘dix’ à l'iranien. Pour une forme dihybride à Salento voyez ci-dessous. Dans un dialecte danois dans le territoire allemand, on rencontre un emprunt au b.all. L'importance de la carte se manifeste encore par le fait que les dialectes baltes, qui sont des dialectes marginaux, se distinguent des autres langues indo-européennes par une extrême diversité morphologique. De la forme devýniasdešimt, le premier élément est l'accusatif pluriel fém., le second vient probablement du nominatif duel. Le premier composant de la forme devýniosdešimts est le nom. pluriel fém.; son deuxième composant vient probablement du nom. pluriel fém. La délétion du t-final ainsi que l'évolution de mtes > mts > ms est le résultat d'un développement phonétique. Ainsi on obtient quatre formes de référence morphologiquement diverses:
Cette carte montre clairement que la partie sud-ouest de la Gascogne ne se joint pas aux dialectes méridionaux de la France mais aux dialectes espagnols. Il est regrettable que nous ne disposions pas encore des matériaux catalans. En Ukraïne on voit une limite nette entre le russe et le slave de l'ouest et du sud. | |||||||||||||||
Remarques techniquesPour des informations détaillées sur l'extension du système vigésimal, nous renvoyons à G. Rohlfs Romanische Sprachgeographie 1971, 129 sv. | |||||||||||||||
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et à l'AIS. Nous empruntons à Rohlfs pour Salento quattro vinti deka et nous trouvons dans l'AIS carte 303 des formes comprenant l'élément quatre vingtaines aux points 817, 826 et 859, puis une forme contenant le mot pour cent à 762 et encore annovínta à 748, nòndədyę́t à 751 et pendínta será à 792. Pour le système vigésimal en Albanais-Tosque et dans les parlers albanais en Calabrie voyez Rohlfs o.c. note 417. Mme Oda Buchholz tire mon attention à M. Camaj, Die albanische Mundart von Falconara Albanese in der Provinz Cosenza, München 1977, p. 53, qui donne la forme katrə-'zet-e-ʹđjet, litt. quatre-vingt-et-dix, mais la signification donnée de ‘soixante-dix’ est erronée (cp. p. 52-53). Malheureusement on n'a pas encore reçu jusqu'ici des matériaux celtiques de l'Irlande. Pour des formes trahissant le système vigésimal en irlandais celtique, nous renvoyons au Laasoid vol. I, carte 292, forty ‘quarante’. Là se trouvent à plusieurs points, p.e. 47, 52, 55a, 62, des formes contenant un élément désignant ‘deux’ (i.e. γa:) ou ‘vingt’ (i.e. fʹɪ') (même une forme mixte comme γa:sko:r). Notre informateur de la Belgique wallonne nous a informé du type neuf fois dix pour le dialecte wallon de Marche et du type huitante-dix pour le dialecte wall. de Verviers. Pour un point écossais on a donné two scores and a half. Probablement le sujet ne se rappelait plus exactement la signification de score. Quant aux formes d'étymologie indo-européenne du second groupe, j'ai pris à part d'abord les formes avec voyelle prothétique (la forme grecque) et les formes avec un développement non-répétitif de n initial en (originairement) d (comme en slave et en balte). Puis, j'ai distingué dans le roman les formes issues de nonaginta de celles issues de *novaginta. Quant au germanique j'ai observé la distinction des formes issues d'une forme avec -g- (comme néerl. negentig) des autres, mais j'ai ajouté encore une subdivision. Du point de vue lexicologique, on aurait pu distinguer tout aussi bien seulement deux types: 1) les formes suédoises, norvégiennes et islandaises avec les formes identiques au h. all. neunzig, tous remontant à une forme avec iu; 2) la forme angl. ninety avec le type néerl. negentig, b. all. nägentig et. frs. njoggentich, tous remontant à une forme avec ig. La forme du type tnegentig reste à part à cause de l'initiale non-répétitive, tout enigmatique qu'elle reste encore malgré la carte. L'origine de r en noranta n'est pas partout claire. C'est pour cela que nous sommes recourus à un symbole spécial. Quoique nous n'ayons pas la disposition de dictionnaires étymolo- | |||||||||||||||
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giques des langues mongoles, nous avons osé classifier la forme jirʹən à cause des données suivantes:
En Bulgarie toutes les formes sont marquées d'un même symbole quoiqu'il y ait entre elles des formes qui dans la structure profonde, s'écriraient comme + divindise +. L'éminent dialectologue, M.H. Holiolčev m'a écrit cependant que bien que ces formes soient un peu obscures, elles ne sont assurément pas de variantes morphologiques et qu'on peut les considérer comme des formes hétérophones. Encore une remarque concernant l'albanais. La forme qui se trouvait dans nos matériaux n'est pas adéquate, car elle signifie ‘dix neuf’. Le vrai mot est + nëntëdhjetë +; il se compose de + nëntë + ‘neuf’ et + dhjetë + ‘dix’.
Mentionnons enfin les réponses doubles avec leur localisation sur la carte dont nous espérons que le code sera publié encore au cours de cette année:
La carte est basée sur les réponses à la question 507 de l'ALE Premier Questionnaire; elle a été terminée le 14 janvier 1982. Les mots tziganes se trouvent en bas dans le coin droit.
A. Weijnen. |
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