Septentrion. Jaargang 42
(2013)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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ActuellesLa mode à AnversEn 2013, l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers fête ses 350 ans tandis que son département consacré à la mode célèbre son demi-siècle d'existence. À Anvers, une exposition fête avec éclat chacun de ces anniversaires. Jusqu'au 26 janvier 2014, le Museum aan de stroom ou MAS (Musée au bord du fleuve) fait dialoguer des maîtres anciens comme Jacob Jordaens, David Teniers le Jeune et Vincent van Gogh avec des artistes contemporains tels que Panamarenko, Fred Bervoets ou Anne-Mie Van Kerckhoven qui, eux aussi, ont étudié à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers. Le Modemuseum ou MoMu (musée de la Mode) propose jusqu'au 16 février 2014 une exposition sur l'histoire du département de la mode. Au début des années 80 du siècle dernier, cette institution est devenue célèbre dans le monde entier grâce à la percée des ‘Six d'Anvers’, à savoir Ann Demeulemeester, Dirk Bikkembergs, Walter Van Beirendonck, Dirk Van Saene, Marina Yee et Dries Van Noten. Depuis, le département de la mode demeure une pépinière de jeunes talents dans le domaine de la création et du stylisme. www.mas.be et www.momu.be | |
Hugo ClausLe no1 / 2013 des Études germaniques est paru en septembre 2013, numéro thématique consacré au célèbre écrivain flamand Hugo Claus (1929-2008). Rassemblées par Stéphanie Vanasten, chargée de cours à l'Université catholique de Louvain-la-Neuve, ces études abordent tant la prose que la poésie et l'oeuvre théâtrale de Claus. Dans Hugo Claus à New York, Julien Vermeulen aborde le voyage entrepris par l'écrivain en 1959-1960 aux États-Unis, au Mexique et à Cuba. Pendant son séjour, Claus avait noté ses impressions et des expériences qu'il développerait plus tard dans une série de poèmes intitulée Reportage (1961). Sur le plan du contenu comme sur le plan stylistique, cette poésie s'écartait de son oeuvre précédente. Sarah Beeks se penche sur une période mouvementée de la carrière de Claus. Au printemps 1968, l'auteur est accusé d'outrage aux bonnes moeurs. Il avait montré trois hommes nus dans sa pièce Masscheroen. L'affaire avait fait grand bruit dans les milieux artistiques. Dorénavant, toute censure serait bannie du domaine artistique et littéraire. Les autres articles concernent la prose du maître. Pieter Verstraeten expose les diverses interprétations du roman À propos de Dédé (titre original: Omtrent Deedee) et Tom Sintobin analyse Le Désir (titre original: Het verlangen) et le chef-d'oeuvre Le Chagrin des Belges (titre original: Het verdriet van België) à la lumière de l'étude des traumatismes. Pour sa part, dans son étude de la | |
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genèse du Chagrin des Belges, Dirk Van Hulle combine l'étude génétique du texte et une approche postcartésienne de la narratologie cognitive. Au cours de ces dernières années, Stéphanie Vanasten est apparue comme une véritable spécialiste de Claus. Elle dirige notamment le projet ‘Hugo Claus en français. Approche pluridisciplinaire des traductions et de leur impact sur l'image et la réception d'un transfert culturel à succès’, recherche qui porte sur les traductions françaises de l'oeuvre dramaturgique de Claus. Cette étude lui a valu le prix scientifique de la Compagnie du Bois Sauvage. Cette distinction, d'un montant de 12 500 euros, encourage les travaux qui s'inscrivent dans une perspective interdisciplinaire. Elle entend reconnaître les mérites et les valeurs d'une recherche menée par une équipe de l'Université catholique de Louvain-la-Neuve en collaboration avec une ou plusieurs universités belges ou étrangères dans le domaine des sciences humaines et sociales. Pour réaliser ce projet, Stéphanie Vanasten collabore avec Désirée Schyns qui dirige le département de traductologie de la Hogeschool Gent. les Études germaniques sont éditées par Klincksieck à Paris Les ‘Six d'Anvers’, ensemble au premier rang.
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Lidewij EdelkoortL'Institut Néerlandais de Paris a manifestement l'intention de finir en beauté. Trois expositions prestigieuses témoignent notamment de cette ambition: l'une est consacrée à Jérôme (Hieronymus) Cock, éditeur de gravures au XVIe siècle (présenté dans le no 3 / 2013 de Septentrion) et une autre à Irma Boom (voir le présent numéro, pp. 67-68) tandis que, du 9 septembre au 27 octobre 2013, Lidewij Edelkoort (o 1950), l'une des plus grandes spécialistes mondiales des tendances de la mode, a montré pour la première fois au public sa collection de design privée. Cette sélection offrait une vue fascinante de la première décennie du design néerlandais et international au XXIe siècle. Cette exposition présentait des oeuvres de designers contemporains rarement vues en France, comme Pump It Up, projet de Nacho Carbonell (Espagne), une édition en pigment naturel du mobilier Clay de Maarten Baas (Pays-Bas), un grand piano bébé carbonisé du même artiste, le premier d'une série destinée à sa fameuse collection Smoke, les Glassworks de Dick van Hoff (Pays-Bas), un fauteuil TransPlastic par Fernando & Humberto Campana (Brésil), des oeuvres FARM de Studio Job (Pays-Bas) et 7 Pots / 3 Siècles / 2 Matières, des pièces uniques de Hella Jongerius (Pays-Bas). Depuis de nombreuses années, Lidewij Edelkoort parcourt le monde et étudie les évolutions des tendances socioculturelles. Elle partage ces informations avec ses | |
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Daniel Marot, Siège de Maastricht par Louis XIV en 1673, gravure, 1673, collection LGOG.
clients issus des secteurs les plus divers de l'industrie. voir Septentrion, XXXVIII, no 3, 2009, pp. 8-14, XLII, no 3, 2013, pp. 70-72 et le présent numéro, pp. 67-68 | |
La paix d'UtrechtL'année 2013 marque le trois centième anniversaire de la paix d'Utrecht. Dans son ouvrage richement illustré Vaderland en vrede, 1672-1713 (Patrie et Paix, 1672-1713), Donald Haks se penche sur les décennies qui ont précédé la paix d'Utrecht. Pendant quarante années marquées de courts répits, la République néerlandaise fit la guerre au roi Louis XIV. En 1672, la puissante et prospère République frôla même le naufrage. Les Néerlandais suivaient l'affrontement de près: les journaux, des pamphlets, des sermons, des chansons, des poèmes, des illustrations, des peintures et des médailles commémoratives en témoignent. L'idée prédominait que ce qui avait été acquis et mis sur pied depuis le soulèvement contre l'Espagne ne pouvait se perdre. Vaderland en vrede, 1672-1713 met en évidence le rôle joué pendant des dizaines d'années de guerre par le sentiment croissant d'une identité néerlandaise. paru aux éditions Verloren (www.verloren.nl) | |
Rogier Van Der WeydenLes musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (Bruxelles) proposent jusqu'au 26 janvier 2014 une exposition dédiée à la peinture produite à Bruxelles entre la mort de Rogier Van Der Weyden (ou Roger de la Pasture, vers 1400-1464) et l'émergence d'un esprit nouveau dans l'art de Bernard Van Orley (entre 1487-1491-1541). L'Héritage de Rogier Van Der Weyden entend dresser un panorama de ce que fut la production picturale à Bruxelles à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle. Elle aborde la question sous l'angle historique, iconographique, stylistique, technique et économique mais aussi du point de vue de l'organisation du travail et de la copie exacte. À cette époque, Bruxelles était en plein essor, les ducs de Bourgogne ayant choisi le palais du Coudenberg comme leur résidence favorite. Celleci était entourée des hôtels des hauts dignitaires de la cour et de familles nobles comme les Nassau ou les Ravenstein. Tous jouaient pleinement leur rôle de grands protecteurs des arts. Parmi les peintres à l'oeuvre à cette époque, Colyn De Coter est le seul dont les oeuvres signées soient conservées aujourd'hui. Grâce à un document d'archives, on sait que Aert Van Den Bossche a peint un triptyque commandé par la gilde des cordonniers pour l'église Saint-Nicolas. Pieter Van Der Weyden, qui avait hérité du prestigieux atelier de son père, est mentionné à plusieurs reprises dans les archives. On ne connaît cependant plus aucune oeuvre de sa main. | |
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Jacob Jordaens, Portrait de la famille Jordaens avec une servante, 1621-1622, musée du Prado, Madrid.
Par ailleurs, il existe de nombreuses peintures non signées et non documentées qui témoignent d'une forte influence de Rogier Van Der Weyden. www.fine-arts-museum.be | |
Jacob JordaensC'est la première fois que l'on consacre en France une grande rétrospective au peintre Jacob Jordaens. Jusqu'au 19 janvier 2014, le Petit Palais à Paris propose Jordaens 1593-1678. La gloire d'Anvers. Cette exposition présente 120 oeuvres provenant non seulement de la Belgique et de la France mais aussi d'autres pays, européens ou non. Fils d'un marchand de tissus anversois Jacob (ou Jacques) Jordaens apprend l'art de la peinture dans l'atelier d'Adam van Noort dont il épousera la fille. Ensuite, Jordaens travaille près de vingt ans dans l'atelier de Pierre Paul Rubens. Au cours de cette période, il se consacre également à ses propres commandes. Jordaens, qui n'a pratiquement jamais quitté Anvers, n'est resté à aucun moment à l'écart des courants artistiques européens. Il s'est créé un style personnel caractérisé par un art réfléchi et maîtrisé de la composition et un merveilleux jeu de couleurs. Sa peinture, d'inspiration variée, ne le cède en rien aux maîtres italiens, au Caravage, par exemple. Connu pour ses compositions religieuses, ses scènes mythologiques ou de genre, Jordaens a réalisé aussi des portraits ainsi que des cartons de tapisserie. www.petitpalais.paris.fr | |
Jan FabreJusqu'au 10 février 2014, le visiteur du palais des Beaux-Arts de Lille peut admirer plusieurs oeuvres de l'artiste flamand Jan Fabre (o 1958). Une centaine des plus remarquables manuscrits et feuillets enluminés réalisés entre les XIIe et XVIIe siècles, conservés dans les musées et sociétés savantes du Nord - Pas-de-Calais, de Picardie et de Champagne-Ardenne, y sont rassemblés pour la première fois. Ces trésors sont accompagnés d'objets d'art du Moyen Âge et de la Renaissance sélectionnés au sein des riches collections du musée de Lille, ainsi que de sculptures en bronze doré de la série Chalcosoma (2006-2012) de Jan Fabre. Jan Fabre a également investi l'atrium du musée avec un important ensemble d'oeuvres de la série Hommage à Jérôme Bosch au Congo (2011-2013) dont certaines ont été créées spécialement pour Lille. www.pba-lille.fr |
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