Septentrion. Jaargang 40
(2011)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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ActuellesLe musée gallo-romain de Tongres (Limbourg belge) peut s'enorgueillir désormais du titre de ‘Musée européen de l'année’. Le prix du Musée européen de l'année est attribué annuellement par le Forum européen du musée sous l'égide du Conseil de l'Europe. Il est décerné aux musées européens qui, au cours des deux années précédant son attribution, ont ouvert leurs portes ou se sont modernisés ou étendus. Le musée de Tongres, rouvert en 2009 après une rénovation complète, a eu droit aux félicitations du jury pour ses expositions qui incitent à la réflexion et pour l'information qu'il dispense afin de répondre en permanence aux besoins des visiteurs. En outre, le musée est engagé socialement en matière de gestion du patrimoine mais aussi par son projet éducatif et son rôle dans la vie économique locale. Par ailleurs, le Forum européen du musée décerne annuellement le prix Stiletto à un musée qui se distingue dans le volontariat ou par des projets auxquels est associée la communauté locale. Cette année, ce prix est allé au Watersnoodmuseum (musée des Inondations) d'Ouwerkerk (Zélande), musée où le visiteur découvre un panorama saisissant des événements qui ont accompagné et suivi le terrible raz-de-marée qui a frappé le sud des Pays-Bas le 1er février 1953. www.galloromeinsmuseum.be Lors du dernier Festival de Cannes, le jeune Flamand Wannes Destoop a obtenu une jolie récompense: le prix du Jury dans la catégorie ‘court métrage’. Destoop a reçu ce prix pour Badpakje 46 (Maillot de bain 46), court métrage mettant en scène Chantal, une fillette de douze ans un peu trop potelée qui cherche sa voie. Le seul endroit où elle se sente à l'aise est la piscine où elle s'entraîne en vue d'une compétition. Mais le jour où elle a besoin d'une nouvelle paire de lunettes, les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu. Badpakje 46 est le projet que Wannes Destoop a présenté au terme de ses études à l'Académie royale des beaux-arts de Gand. Il suit ainsi les traces de son confrère flamand Jonas Geirnaert qui avait remporté aussi le prix du Jury à Cannes en 2004 avec un travail de fin d'études, le court métrage Flatlife. D'autres Belges se sont mis encore en évidence cette année à Cannes. Après avoir remporté à deux reprises la Palme d'or, les frères Dardenne ont obtenu cette fois le Grand Prix du jury pour leur film Le Gamin au vélo. Cette nouvelle distinction fait d'eux les réalisateurs les plus primés de l'histoire du festival. voir Septentrion, XXXIII, no 4, 2004, pp. 74-75 et http://septentrionblog.onserfdeel.be La célébrité de Marie NDiaye, prix Goncourt 2009, dépasse les frontières de la francophonie. Drie sterke vrouwen, la traduction néerlandaise de son roman Trois femmes puissantes, a remporté le prix de la Littérature européenne. | |
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Cette distinction a été attribuée pour la première fois en 2011. L'écrivaine s'est vu remettre personnellement la somme de 10 000 euros tandis que la traductrice, Jeanne Holierhoek, recevait pour sa part 2 500 euros. La liste des candidats sélectionnés comportait une autre oeuvre traduite du français: HHhH de Laurent Binet. Cette traduction est signée Liesbeth van Nes. À l'origine du prix de la Littérature européenne, on trouve le Centre culturel et académique SPUI 25 d'Amsterdam, la Fondation néerlandaise des lettres, l'hebdomadaire De Groene Amsterdammer et la librairie Athenaeum, à Amsterdam. Chacun de ces promoteurs désire mettre en évidence la diversité et la richesse des traductions littéraires vers le néerlandais d'oeuvres tirées de la littérature romanesque européenne d'aujourd'hui. www.letterenfonds.nl En même temps que six autres édifices, la gare rénovée d'Anvers-Central a remporté en juin 2011 le prestigieux Europa Nostra Award dans la catégorie ‘conservation’. Le montant de la récompense attachée à cette distinction s'élève à 10 000 euros. La gare est ainsi distinguée pour sa restauration qui allie harmonieusement l'ancien et le moderne. Construite entre 1899 et 1905, Anvers-Central a fait l'objet, il y a peu, d'une rénovation de fond en comble. Elle a été entièrement modernisée et agrandie pour accueillir les trains à grande vitesse et le bâtiment principal, qui est d'époque, a également été rafraîchi. La fédération Europa Nostra regroupe 250 organisations non gouvernementales,La gare d'Anvers-Central.
sans but lucratif, issues de 45 pays et qui se sont engagées de concert pour tout ce qui se rapporte à la conservation du patrimoine culturel et à la planification urbaine et rurale. Chaque année, Europa Nostra décerne les Europa Nostra Awards en collaboration avec la Commission européenne. À l'occasion du quarantième anniversaire de Septentrion, chaque numéro de l'année 2011 contient un essai sur le thème ‘Ces trains qui nous unissent’. Le no 1 / 2011 propose un article de Geert van Istendael qui a effectué un voyage d'Amsterdam à Paris et qui est donc passé par Anvers-Central. Dans le no 2 / 2011, on trouve un essai de l'écrivain français Michel Quint. Parti de Lille-Flandres pour rallier Anvers-Central, il ne tarit pas d'éloges quand il parle de la gare anversoise. voir Septentrion, XL, no 1, 2011, pp. 5-13, XL, no 2, 2011, pp. 3-9 et http://septentrionblog.onserfdeel.be Le 9 février 2011, l'association flamando-néerlandaise Ons Erfdeel vzw, éditrice de Septentrion, a organisé, en coopération avec le entre culturel de Menin-Wervik (Flandre-Occidentale) et les villes de Menin et de Wervik, un colloque sur l'usage des langues dans cette zone frontalière (juste au-delà de la frontière franco-belge) Frontaliers, acteurs socioprofessionnels et universitaires ont débattu au sein de quatre ateliers thématiques: ‘Langue et travail’, ‘Langue et loisirs’, ‘Langue et société’ et ‘Langue et enseignement’. À partir de situations concrètes, les organisateurs du colloque voulaient parvenir à une vue générale de la situation linguistique | |
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Le Monolithe à Lyon.
actuelle; ils espéraient aussi être en mesure de formuler quelques idées pour l'avenir. Depuis, l'administration communale et les responsables concernés de la ville de Wervik ont décidé d'élaborer un projet concernant l'usage des langues dans les services publics de la ville. Ils pensent qu'il est important que le personnel sache exactement quelle attitude adopter à l'égard des habitants allophones. Avec le slogan ‘Du respect pour la langue et de la compréhension pour le citoyen’, ils ont trouvé une voie moyenne entre la législation linguistique et le service du public. Ce faisant, la ville de Wervik emboîte le pas à Robert Boumans, l'un des participants au colloque et spécialiste des contacts avec le public allophone, c'est-à-dire parlant une autre langue que le néerlandais. Un rapport détaillé de ce colloque vient de paraître dans les trente-sixièmes annales bilingues De Franse Nederlanden - Les Pays-Bas français. voir Septentrion, XL, no 1, 2011, pp. 76-78 et http://septentrionblog.onserfdeel.be L'architecte néerlandais Winy Maas (o 1959) porte désormais le titre de chevalier de la Légion d'honneur. Les insignes de cette distinction lui ont été remis le 9 mai 2011 par Jean-François Blarel, ambassadeur de France aux Pays-Bas. L'expérimentation, l'innovation et la pérennité caractérisent les projets de Winy Maas. Le style de cet architecte est surprenant, son choix des matériaux souvent inattendu. L'audace de ses conceptions et son intelligence des besoins contemporains lui ont valu l'enthousiasme du grand public. Le MAS d'Anvers, photo S. Blee © Neutelings Riedijk Architecten.
Winy Maas est cofondateur du bureau MVRDV qui jouit aujourd'hui d'une renommée internationale. MVRDV a conçu des projets aux États-Unis, en Chine, en Corée du Sud, en Allemagne et au Danemark. Il construit actuellement à Hangzhou, en Chine, un musée futuriste de la bande dessinée, projet d'un des collègues de Winy Maas. MVRDV est également très actif en France. En 2010, le bureau a réalisé l'ensemble immobilier Le Monolithe à Lyon. Il est aussi l'auteur d'une étude visant à la transformation d'un laboratoire historique d'un moutardier de Dijon en un centre d'appel Teletech ultramoderne. Ce projet devrait aboutir à la mi-2012. voir Septentrion, XXXVIII, no 3, 2009, pp. 61-63 et http://septentrionblog.onserfdeel.be Depuis la mi-mai, le Museum aan de stroom (MAS - Musée au bord du fleuve) d'Anvers est ouvert au public. C'est depuis peu le troisième nouveau musée en Flandre à être dédié à l'histoire de la ville où il est implanté. Dès l'automne 2009, le public avait été admis à visiter le musée M de Louvain et le STAM, à Gand, a ouvert dès octobre 2010. La construction du MAS est liée au réaménagement du quartier de la petite île, dans l'ancienne zone portuaire. Conçu par le bureau d'architectes Neutelings Riedijk, le musée est une tour de soixante mètres de haut qui se voit de loin et offre à son sommet un panorama splendide. La tour, qui entend faire connaître au public la ville d'Anvers, son port et l'Escaut, propose une ‘visite verticale de la ville’, une exposition | |
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permanente et des expositions temporaires. Le nouveau bâtiment rassemble les collections de plusieurs musées anversois, notamment celle du musée national de la Marine, du musée du Folklore et du musée ethnographique. Jusqu'à la fin de 2011, le MAS expose quelques chefs-d'oeuvre du musée royal des Beaux-Arts qui restera fermé longtemps en raison de travaux de transformation. voir Septentrion, XXXVIII, no 3, 2009, pp. 76-78 et http://septentrionblog.onserfdeel.be Eten, lezen, vrijen (Manger, lire, faire l'amour): à vrai dire, les ouvrages au titre aussi plaisant sont plutôt rares. Cet ‘ultime livre de vacances’ est la trilogie, réunie en un seul volume, écrite par Bart Van Loo (o 1973), le francophile flamand par excellence. Van Loo débuta en 2006 avec Parijs retour, présenté comme un ‘guide littéraire de France’. Als kok in Frankrijk (Cuisinier en France, 2008) rassemble des recettes littéraires et des histoires culinaires. D'autres plaisirs sont au menu du troisième livre, O Vermiljoenen spleet! Seks, erotiek en literatuur (Ô vermeillette fente! Sexe, érotisme et littérature), une étude originale de la tradition érotique dans la littérature française. Eten, lezen, vrijen compte plus de 1 000 pages, mais le lecteur ne risque à aucun moment l'ennui. L'érudition de Van Loo est impressionnante, son enthousiasme pour la culture française contagieux. Il fournit même des informations que bien des Français ignorent. Une traduction française de ses livres serait la bienvenue. Portrait de Baruch Spinoza, école néerlandaise, après 1650, Historisch Museum, La Haye.
paru chez De Bezige Bij Antwerpen La philosophe néerlandaise Leen Spruit a vécu il y a peu l'un des moments les plus marquants de son existence. Dans la bibliothèque du Vatican, elle a découvert un manuscrit unique, inconnu à ce jour, de l'Ethica de Baruch Spinoza (1632-1677). Fils d'immigrés judéo-portugais installés aux Pays-Bas, Spinoza compte parmi les philosophes les plus influents de tous les temps. Ethica more geometrico demonstrata (L'Éthique démontrée selon la méthode géométrique) est son oeuvre maîtresse. Le texte de son Ethica qui nous est généralement donné à lire est celui que les amis du philosophe éditèrent en partant du manuscrit qu'il avait laissé à sa mort en 1677. Spinoza lui-même avait exprimé la volonté que son ouvrage explosif ne soit publié qu'après sa mort afin d'éviter des problèmes avec le pouvoir politique. Ce qui explique que l'oeuvre n'ait été publiée à Amsterdam qu'en 1678. Plusieurs copies du manuscrit furent réalisées du vivant de Spinoza. Celle qui vient d'être mise au jour date de 1675. Comme l'ensemble des autres copies ainsi que le manuscrit d'origine ont disparu, aucune version n'est susceptible pour l'heure de nous faire approcher Spinoza d'aussi près. voir Septentrion, XXXIV, no 4, 2005, pp. 44-49 et http://septentrionblog.be |
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