Septentrion. Jaargang 37
(2008)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
[pagina 92]
| |
ActuellesOn vous le concède: Rekkem, le petit village frontalier où Septentrion est réalisé et édité, ne fait pas vraiment figure de métropole. La poste a parfois du mal à repérer l'endroit. Début juin 2008, tous les records ont été battus. Il a fallu un vent favorable pour que nous parvienne en service de presse un exemplaire du numéro... 4 / 2006 des Études germaniques. Mieux vaut tard que jamais. D'autant qu'il s'agissait d'un intéressant numéro thématique sur les ‘Enjeux et tendances de la littérature flamande’. Dans son introduction, Dorian Cumps (université Paris IV - Sorbonne) souligne que les articles portent la marque de la volonté de manifester une identité culturelle forte en tordant le cou aux idées recues. Trois auteurs, Geert Buelens (université d'Utrecht), Dirk De Geest (Katholieke Universiteit Leuven) et Julien Vermeulen (université de Lille III), s'intéressent aux clichés les plus tenaces qui ternissent encore la perception de la culture flamande dans le monde francophone: le discours nationaliste, le roman régionaliste et le caractère ‘typiquement flamand’ de certains personnages littéraires. Jos Joosten (université de Nimègue), pour sa part, aborde le dilemme de l'engagement et du formalisme, et Kees Snoek (université Paris IV - Sorbonne) analyse l'oeuvre de deux poètes expérimentaux. On pourrait se demander s'il existe une ‘littérature flamande’ bien circonscrite comme telle ou si elle ne fait pas tout simplement partie de la ‘littérature de langue néerlandaise’, mais ceci constitue plutôt la matière d'un article de fond distinct. Les études reprises dans ce numéro thématique ont fait l'objet d'une première présentation lors d'un colloque organisé au Centre Malesherbe de la Sorbonne. publié par la Société des études germaniques (revue.etudes-germaniques@paris4sorbonne.fr) diffusion: Les Belles Lettres, 25, rue du Général Leclerc, F-94270 Le Kremlin-Bicêtre (mpciric@klincksieck.com) Michel De Ghelderode (1898-1962) est un de ces talentueux écrivains flamands qui doivent leur renommée à leur oeuvre en français. De Ghelderode doit surtout sa célébrité à son théâtre, chargé de mystère, peuplé de rêves et de fantômes, où le frisson est garanti et la Faucheuse toujours à l'affût. Mais il est aussi l'auteur de récits en prose qui, aujourd'hui, paraissent enfin en version néerlandaise. Reis door mijn Vlaanderen (Voyage à travers ma Flandre) rassemble quatorze récits par lesquels Michel De Ghelderode s'inscrit dans la lignée d'écrivains tels que Villiers de l'Isle-Adam, E.T.A. Hoffmann et Edgar Allan Poe. Le personnage principal du récit qui donne son titre au recueil atterrit dans le ‘meilleur des mondes’. Véritable concentré des sottises et travers du monde en général et des Flamands en particulier, cet univers constitue une cible toute désignée pour la plume féroce de Michel De Ghelderode, qui manie comme nul autre la satire et la dérision. paru chez Houtekiet à Anvers / Amsterdam (ISBN 978 90 8924 007 1). Les traductions sont de Chris Van De Poel et Hilde Rits Le chorégraphe Jiři Kylián (o 1947) s'est vu décerner une prestigieuse distinction de portée internationale, le Golden Lion for Lifetime Achievement de la Biennale de Venise. Originaire de Prague, Kylián | |
[pagina 93]
| |
Michel De Ghelderode (1898-1962) devant la tombe de James Ensor.
a été de 1975 à 1999 directeur artistique du Nederlands Dans Theater et est aujourd'hui attaché à cette compagnie en qualité de chorégraphe permanent. Il a créé au total plus de 90 ballets, dont 72 pour le Nederlands Dans Theater. On ne saurait surestimer l'influence qu'il a exercée durant des décennies sur l'art de la danse aux Pays-Bas. En décernant ce Lion d'or à Kylián, le jury vénitien a loué sa ‘vision pénétrante du ballet contemporain’. La Biennale de Venise, qui se limitait initialement aux arts plastiques, s'est ouverte dans la suite à diverses autres disciplines, dont la danse à partir de 1998. Jiři Kylián a reçu son prix au cours du sixième festival de Danse, qui s'est déroulé du 14 au 29 juin 2008. voir Septentrion, XXII, no 2, 1993, pp. 33-40 et ISABELLA LANZ & KATIE VERSTOCKT, La Danse aux Pays-Bas et en Flandre aujourd'hui, Stichting Ons Erfdeel, Rekkem, 2003, pp. 28-31 Leuven Vlaams: un slogan qui a empli les rues de Louvain durant les tumultueuses années 1960. L'université bilingue de Louvain a finalement été scindée (la célèbre splitsing) en deux: une flamande et une francophone. Au milieu des années 1970, la section francophone s'est définitivement installée dans la nouvelle cité de Louvain-la-Neuve (près de Wavre), où elle est devenue une université florissante. L'intéressante combinaison d'idées anti-bourgeoises et de revendications linguistiques chez les étudiants louvanistes flamands a été abondamment commentée. Mais qu'en était-il du mouvement estudiantin francophone? Matthias Van Den Eede s'est penché sur la question. DansJiři Kylián (o 1947), photo St. Vanfleteren.
le numéro 1 / 2008 de la revue Brood en Rozen (Du pain et des roses), il signe un passionnant article intitulé Geëngageerde studenten in de laatste Leuvense Franstalige jaren (Étudiants engagés dans les dernières années francophones de Louvain). Les étudiants francophones, explique-t-il, se sont initialement montrés peu intéressés par la problématique sociale et les problèmes de société en général, principalement parce qu'ils appartenaient eux-mêmes à la bourgeoisie établie. Leur seule préoccupation était de rester à Louvain envers et contre tout. Mais ils allaient progressivement, eux aussi, faire entendre leur voix face à des structures dirigeantes ankylosées. Matthias Van Den Eede (o 1984) est historien. Il a fait ses études à la Katholieke Universiteit Leuven et à l'université François-Rabelais de Tours. la revue Brood en Rozen est éditée par l'Amsab-Instituut voor Sociale Geschiedenis de Gand (www.amsab.be) Il suffit, en Wallonie ou dans le nord de la France, d'ouvrir un indicateur de téléphone pour se rendre compte que bien des habitants de ces régions portent un nom de familie flamand. C'est là une conséquence du grand flux migratoire des habitants d'une Flandre miséreuse qui, entamé au milieu du XIXe siècle, s'est poursuivi jusqu'au début du XXe. Un grand nombre de Flamands ont cherché du travail dans les usines et charbonnages de Wallonie et du nord de la France. D'autres y ont trouvé une occupation comme saisonniers dans la plantation et l'arrachage de betteraves, d'autres encore ont été embauchés dans les sucreries et les séchoirs à chicorée. | |
[pagina 94]
| |
Louis Bonaparte à cheval, 1806.
L'existence des travailleurs saisonniers est dépeinte avec minutie par Dirk Musschoot dans son livre Van Franschmans en Walenmannen. Vlaamse seizoenarbeiders in den vreemde in de 19de en 20ste eeuw (Français et Wallons d'adoption. Les travailleurs saisonniers flamands en terre étrangère aux XIXe et XXe siècles). Le récit de Musschoot sur le dur labeur de ces gens est émaillé de témoignages criants de vérité et rendu plus vivant encore par des documents photographiques originaux. L'immigration des Flamands dans le nord de la France continue d'ailleurs d'être l'objet de diverses études. Le Centrum voor Historische Studie van de Interculturele Relaties (CHIR - Centre de recherche historique sur les relations interculturelles) de Courtrai a lancé un projet de recherche intitulé ‘Identités interculturelles dans les régions frontalières: la migration belge dans le nord de la France (1850-1914)’. Pour ce projet, le CHIR travaille en collaboration avec des organismes de Roubaix, Lille, Valenciennes, Gand et Louvain. le livre de Dirk Musschoot est paru chez Lannoo à Tielt (Flandre-Occidentale) / ISBN 978 90 209 7621 2 De Hollandse jaren. Een reis door het leven van onze eerste koning (Les Années hollandaises. En parcourant la vie de notre premier roi): tel est le titre du livre sur Louis Bonaparte paru sous la direction rédactionnelle de la documentariste - écrivain Karina Meeuwse. S'il n'y a régné que quatre ans (1806-1810), le frère de Napoléon Bonaparte a néanmoins marqué de son empreinte personnelle l'évolution des Pays-Bas. L'intérêt pour ce souverain a connu ces dernièresannées une forte recrudescence, et les documents récemment dévoilés attestent son envergure d'homme d'État. L'ouvrage comporte surtout des chapitres rédigés par Karina Meeuwse, mais bénéficie aussi de la contribution d'autres auteurs, historiens, scientifiques et gens de théâtre. De Hollandse jaren est rehaussé de superbes illustrations en couleurs et en noir et blanc, et accompagné d'un DVD reprenant le documentaire en trois volets de Karina Meeuwse sur Louis Bonaparte. paru chez Karakter Uitgevers (ISBN 978 90 6112 836 6) voir Septentrion, XXIX, no 2, 2000, pp. 71-73 Supposons qu'un scrutin populaire ait été organisé pour désigner le plus grand francophile des Plats Pays. Il y a gros à parier que l'écrivain flamand Bart Van Loo (o 1973) figurerait parmi les favoris. En 2004, il a publié le premier tome de sa trilogie française: Als kok in Frankrijk. De beste literaire recepten (Cuisinier en France. Les meilleures recettes littéraires). Vient ensuite, en 2006, un guide littéraire de la France, qui sera fort apprécié. Début 2008 a eu lieu au consulat général de France à Anvers la présentation de l'édition remaniée de Als kok in Frankrijk, en fait un livre tout neuf, vraie mine de ‘recettes littéraires’ et de ‘récits culinaires’. Pendant des années, Bart Van Loo a fureté dans les livres de cuisine des siècles passés et prospecté les trésors gastronomiques des chefs-d'oeuvre de la littérature. Il décrit notamment ‘par le menu’, pourrait-on dire, la genèse de certains mets français entrés dans la légende, ‘décortique’ les origines de quelques grands classiques de la | |
[pagina 95]
| |
cuisine française et, à l'occasion, y va de sa petite démonstration personnelle de cordon bleu. Au programme de Bart Van Loo pour cette année 2008 figure aussi un séjour de travail de quelques semaines à la villa départementale Marguerite Yourcenar au mont Noir (Saint-Jans-Cappel). www.bartvanloo.info -
Le Fléau, roman du Flamand David Van Reybrouck (o 1971), est un livre inclassable, une non-fiction littéraire aussi érudite que divertissante, une réflexion sur l'observation des sociétés animales et un regard passionnant sur l'Afrique du Sud. Durant ses recherches universitaires, l'auteur de ce livre découvre l'étonnant destin d'un écrivain sud-africain, spécialiste des grands singes et des termites. Un ouvrage emprunté à la bibliothèque de primatologie d'Utrecht lui apprend que les écrits de cet homme - Eugène Marais - auraient été plagiés et que l'auteur de cet ‘emprunt littéraire’ ne serait autre que le grand Maeterlinck. Deux ans plus tard, sa thèse sur l'histoire de l'archéologie en poche et sa lecture de Maeterlinck achevée, le jeune Van Reybrouck, intéressé par les travaux de Marais et intrigué par le manque de fondement d'une accusation de plagiat à l'encontre d'un lauréat du prix Nobel, décide de s'attaquer à ce nouveau sujet, qui, selon lui, mérite une enquête fouillée. C'est ainsi qu'il s'embarque pour un long voyage sur les traces d'Eugène Marais. De Plaag, la version originale néerlandaise de l'ouvrage, a fait d'emblée forte impression. Septentrion en a publié quelques pages enMaisons flottantes à Almere (Flevoland), photo T. Rijcken.
traduction française. Dans la suite, notre revue a également consacré un article à l'adaptation théâtrale, Die siel van die mier (L'Âme des termites). traduit du néerlandais par Pierre-Marie Finkelstein et paru chez Actes Sud (ISBN 978 2 7427 7553 8) ‘La Hollande, un radeau submergé par les vagues’: tel est le fil conducteur du deuxième numéro de Deshima. Revue française des mondes néerlandophones. Ces annales sont éditées au sein du département d'études néerlandaises de l'université Marc Bloch de Strasbourg. L'introduction a été rédigée par Thomas Beaufils, maître de conférences à l'université Marc Bloch et membre de la rédaction de Septentrion. Il souligne combien la menace venue des eaux, qui n'a cessé de tenailler les Pays-Bas à travers les siècles, a aussi aiguillonné l'inventivité des Néerlandais et suscité une abondante littérature. La revue renferme de nombreux articles pleins d'intérêt où le thème de l'eau est exploré ou évoqué sous les angles les plus divers. Dans Septentrion également, l'eau a souvent occupé une place particulière. Nous songeons notamment aux numéros thématiques consacrés à l'Escaut et à la Meuse en 2001, ainsi qu'au numéro 2 / 2006, qui contenait une série d'articles sur... les Pays-Bas et l'eau. www.deshima.fr | |
[achterplat]
| |
|