Septentrion. Jaargang 36
(2007)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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ActuellesA la fin de l'année 2006, j'ai été pris d'une sorte de mélancolie en apprenant la mort de Jean Dulieu à l'âge de quatre-vingt-cinq ans. Cet écrivain néerlandais a littéralement donné des couleurs à ma jeunesse. Le vrai nom de Jean Dulieu était Jan van Oort. Il s'orienta d'abord vers la musique et fut violoniste dans le Concertgebouworkest d'Amsterdam. Toutefois, au cours de l'hiver de la disette 1944-1945, il troqua son violon contre une plume de dessinateur. Il se mit à dessiner des nains. L'un d'entre eux s'appelait Paulus de Boskabouter (Paul le nain du bois). Ce nain d'un naturel aimable allait prendre la dimension d'un concept pour l'ensemble du domaine néerlandophone, tout comme son antagoniste, l'immonde, la madrée sorcière Eucalypta. Les histoires de Paulus de Boskabouter furent éditées d'abord sous forme de bande dessinée, puis dans de merveilleuses éditions dont Jean Dulieu rédigea aussi les textes. Paulus connut la notoriété grâce à une série de pièces radiophoniques diffusées par la radio néerlandaise. Par la suite, les aventures du ‘nain du bois’ et de ses camarades furent diffusées par la télévision sous forme de spectacle de marionnettes. Jean Dulieu en façonna lui-même les personnages. Quel sera le sort de Paulus? Désormais, il erre tout seul dans son bois.
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La France, et Paris en particulier, ont réussi plus d'une fois à pousser les peintres étrangers à donner le meilleur d'eux-mêmes. Bram van Velde (1895-1981) illustre bien ce dépassement de soi. Ce peintre néerlandais fit partie un moment de la colonie d'artistes de Worpswede, en Allemagne, mais c'est en 1924 qu'il fit un pas décisif en rejoignant la capitale française en compagnie de son frère Geer. En 1930, Bram van Velde transporte ses pénates en Corse mais c'est Paris qui lui réserve d'heureuses surprises. Peu après le seconde guerre mondiale, il a l'occasion d'y exposer ses propres oeuvres en solitaire, exposition qui donnera le départ d'une brillante carrière. Les spécialistes tombent sous le charme de ses toiles abstraites faite de surfaces de couleur qui, d'une manière ou d'une autre, semblent composer un ensemble harmonieux. Fin 2006 - début 2007, le Dordrechts Museum a organisé une exposition consacrée à l'oeuvre de Bram van Velde. Deux publications ont été éditées à l'occasion de cet événement. Dans son ouvrageBram van Velde, sans titre, huile sur toile, Paris-Montrouge, 1947-1948, collection privée © SABAM Belgique 2007.
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Paul le nain du bois...
richement illustré Bram van Velde (1895-1981). De kracht van kleur (Bram van Velde (1895-1981). La Force de la couleur), Erik Slagter offre une bonne vue d'ensemble de l'oeuvre de Bram van Velde. Le livre comporte également un essai de Moniek Peters. Les textes en néerlandais sont suivis d'un résumé succinct en français et en anglais. ‘Het ritmus van de kunst’, brieven van Bram van Velde aan zijn mecenas, 1922-1936 (‘Le Rythme de l'art’, lettres de Bram van Velde à son mécène, 1922-1936) signé Erik Slagter et Anita Hopmans, contient toutes les lettres, les cartes postales, etc. envoyées par Bram van Velde à son mécène néerlandais Eduard Kranen et au fils de celui-ci et toutes les réponses qui ont été conservées. Le livre d'art (ISBN 90 68668 411 6) tout comme les lettres publiées (90 68668 433 7) ont paru aux Éditions Thot, à Bussum. voir Septentrion, XIX, no 1, 1990, pp. 64-65 et XXIV, no 4, 1995, pp. 64-66 -
Les Flamands ne connaissent pas les Belges francophones et les Belges francophones ne connaissent pas les Flamands. S'il arrive que les médias de Flandre et de Belgique francophone s'aventurent de l'autre côté de la frontière linguistique, les informations qu'ils retirent de leurs enquêtes regorgent de clichés. Dans le numéro précédent de Septentrion, Guido Fonteyn et Christian Laporte ont relativisé cette image défavorable des médias en Belgique. Depuis, certains médias ont même prodigué des efforts pour améliorer concrètement leur connaissance de l'autre partie du pays. ... et la sorcière Eucalypta © SABAM Belgique 2007.
La RTBF (télévision publique francophone) a consacré quelques programmes à l'actualité politique et sociale en Flandre. Au milieu du mois de mars 2007, le quotidien La Libre Belgique s'est attaché pendant toute une semaine à tracer le portrait de la Flandre. A coups de sondages d'opinion, principalement sur des questions politiques et sociales d'intérêt général, le journal a tenté de dépeindre à grands traits la façon de penser des Flamands. Le projet mis en oeuvre conjointement par les quotidiens Le Soir et De Standaard s'est étalé sur près d'un mois. Du 24 mars au 21 avril 2007, les journalistes de ces quotidiens francophone et flamand ont réalisé de concert un Face-à-face Nord-Sud où l'on aborda les sujets les plus divers. Du reste, De Standaard baptisa ce projet commun Confrontatie. A la lumière d'interviews, de sondages, de textes de référence et d'articles relatifs à la politique, à des thèmes sociaux d'ordre général, à la vie quotidienne, à la culture, au sport, etc., chaque partie du pays put se construire une idée concrète de l'autre. En l'occurrence, ce sont principalement les initiatives de la presse écrite qui s'avèrent intéressantes, et pas uniquement pour la qualité de leurs informations ni parce qu'elles tordent le cou à plus d'un cliché. Une sorte de plan d'échanges semblable à celui du Soir et du Standaard a favorisé les contacts entre des journalistes qui ne connaissaient souvent leurs collègues que de nom. Ainsi s'instaure un dialogue qui ne peut qu'être utile à l'image que chacun se forme de l'autre. Que ces journalistes n'aient pas la même sensibilité face à tous les événements n'a pas grande importance. voir Septentrion, XXXVI, no 1, 2007, pp. 14-24 - | |
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De vergeten koningin van Holland (La Reine de Hollande oubliée). Tel est le sous-titre éloquent du livre que Thera Coppens (o1947) a publié sur Hortense de Beauharnais. Bien peu de Néerlandais savent que cette épouse de Louis Bonaparte fut leur première reine. Elle résida aux Pays-Bas de 1806 à 1810. Lorsqu'elle quitta La Haye en 1810, Hortense, qui mordait la vie à pleines dents, laissa dans son sillage une écume de rumeurs scandaleuses. Son mariage avec Louis Bonaparte, maladivement méfiant, fut une catastrophe. Elle avait épousé Louis Bonaparte sur les instances du frère de celui-ci, Napoléon Bonaparte. Dans Hortense, Thera Coppens dresse un portrait poignant de cette femme fascinante et mêle avec ferveur l'histoire de France et l'histoire des Pays-Bas. paru aux Éditions Meulenhoff à Amsterdam, 584 p. (ISBN 90 290 77875) -
Demandez à des Français de plus de quarante ans d'établir la liste des cinq femmes qu'ils trouvent les plus sensuelles. Gageons que le nom de Sylvia Kristel reviendra dans la plupart de ces palmarès. Au printemps 2006, l'actrice néerlandaise a publié sa biographie Nue aux Éditions du Cherche Midi. La traduction néerlandaise Naakt est parue début 2007. Jeune modèle, Sylvia Kristel monta à Paris et acquit une célébrité mondiale dans les années 1970, quand elle tint le rôle principal dans la série des Emmanuelle, beauté candide et, pour l'époque, extrêmement provocante. D'autresfilms allaient suivre où elle dévoila sa beauté troublante. Mais la réussite lui monta à la tête et elle subit les conséquences fâcheuses de l'ivresse du succès. Dans sa biographie, Sylvia Kristel ne cache rien des moments sombres de sa carrière. Elle se mit à boire et se drogua à la cocaïne. La rupture avec Hugo Claus, son aîné de vingt ans, fut un épisode douloureux de sa vie. Elle eut d'autres liaisons mais aucune ne résista au temps. Que ce soit à Paris, à Los Angeles ou à Bruxelles, elle ne put jamais goûter à un bonheur paisible et durable. Depuis peu, Sylvia Kristel se consacre principalement aux beaux-arts, ce qui ne l'empâche pas de faire de loin en loin des apparitions au cinéma. Elle a joué notamment un rôle de premier plan dans L'Arnaque (2000), adaptation cinématographique de l'ouvrage de l'auteur flamand Willem Elsschot (1882-1960). Pour l'heure, Sylvia Kristel réside à Amsterdam. Elle est venue à bout de gros problèmes de santé, un combat supplémentaire après tous ceux que la vie lui a imposés. voir Septentrion, XXX, no 1, 2001, pp. 163-166 -
Si les Néerlandais ont des héros, ce sont des joueurs de football, des patineurs ou des héros de la mer. Michiel de Ruyter compte parmi ces grands héros de la mer. En 2007, divers événements célébrent le quatre centième anniversaire de sa naissance. Dès le 23 mars, l'année Michiel de Ruyter s'est ouverte solennellement à Flessingue, ville natale de De Ruyter en Flandre zélandaise. Le 6 juillet 2007, toujours à Flessin- | |
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gue, un grand spectacle nautique réunira des dizaines de navires des marines néerlandaise et étrangère. Cette fête s'inscrit dans le cadre des ‘Journées zélandaises de la marine’ qui devraient attirer quelque 300 000 visiteurs. A partir du mois d'août jusqu'au mois de septembre, le Rijksmuseum (Amsterdam) organise à la Nieuwe Kerk, où l'on peut voir le mausolée de De Ruyter, l'exposition Helden (Héros) consacrée à De Ruyter et à ses collègues, héros comme lui. Michiel de Ruyter joua un rôle important dans les trois premières guerres anglo-néerlandaises. Il prit part également à la guerre de la Baltique et combattit les pirates en Méditerranée. www.400jaarmichielderuyter.nl Le romancier, essayiste et poète néerlandais Tomas Lieske (o1943) privilégie l'imaginaire en s'inspirant de l'Espagne et des siècles passés. Publié en 2005, son roman Mijn soevereine liefde (Mon souverain amour) va être édité aux Éditions du Seuil. En attendant cette publication, Le Petit-fils de Dieu en personne, nouvelle tirée d'un recueil éponyme de Lieske, est parue dans la collection Impasses de l'Encre dirigée par Thomas Beaufils (Université Marc Bloch de Strasbourg). Le texte a été traduit en français par Catherine Mallet et Marc Dras sous la direction de Daniel Cunin. Le Petit-fils de Dieu en personne (titre original: Gods eigen kleinzoon) a pour cadre l'époque napoléonienne. Le récit tourne tout entier autour de l'univers magique d'un garçon étrange qui neL'abbé Antoine à mi-corps, vers 1450, collection Museum Catharijneconvent, Utrecht.
parle pas. L'amour, le crime et la vengeance en constituent les thèmes majeurs. ISBN 2 9522532 6 9 -
In Godsnaam (Au nom de Dieu)... ne craignez rien, ceci n'est pas un juron mais le nom de l'exposition qui se tient jusqu'au 2 septembre 2007 au Museum Catharijneconvent, à Utrecht. Cette exposition retrace mille ans de vie monastique, une histoire qui s'étend de la naissance des premiers ordres jusqu'aujourd'hui. De nombreux objets d'usage courant et quantité d'objets d'art évoquent la vie monastique quotidienne à travers les siècles. L'exposition s'attarde aux raisons qui poussaient hommes et femmes à entrer dans les ordres. En plus d'un remarquable ensemble de vêtements monastiques, l'exposition présente de simples photos d'atmosphère et de charmants portraits de moines et de religieuses. Elle montre aussi une véritable cellule reconstituée. La préparation de cette exposition a mis à contribution, outre le Museum Catharijneconvent, l'Abdij van Park, à Louvain, et une vingtaine d'abbayes de Wallonie et du nord de la France. www.catharijneconvent.nl | |
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