Septentrion. Jaargang 35
(2006)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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Liesbeth List (o1941).
Siegfried Theissen (o1940).
Le ‘Chevalier rouge’, version B.D.
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Actuelles‘L'ambassadrice de la chanson française aux Pays-Bas’. C'est en ces termes que J.M. Gaussot, l'ambassadeur de France aux Pays-Bas, a fait l'éloge de la chansonnière néerlandaise Liesbeth List (o1941). Le 3 octobre 2005, l'ambassadeur lui a remis les insignes d'officier de la Légion d'honneur, la plus haute distinction honorifique décernée par la France à des personnalités étrangères. Liesbeth List partage désormais ce titre avec ses compatriotes l'écrivain Hella S. Haasse et l'artiste plasticien Karel Appel. La francophonie a toujours occupé une grande place dans la carrière de Liesbeth List. Au cours des années 1960, elle a enregistré un disque de chansons de Jacques Brel qui a eu beaucoup de succès. Dans la suite, elle a notamment travaillé avec Charles Aznavour et Gilbert Bécaud. Il y a quelques années, elle a remporté un triomphe dans une comédie musicale consacrée à la vie d'Édith Piaf, où elle incarnait l'artiste en personne. Liesbeth List a aussi réalisé une anthologie de chansons françaises. Voir www.liesbethlist.nl ◆ Woord voor woord, zin voor zin (Mot à mot, phrase à phrase), tel est l'intitulé du liber amicorum qui a été offert le 14 octobre 2005 à Siegfried Theissen (o1940). Pendant plus de 35 ans, Siegfried Theissen a été attaché à la section de linguistique néerlandaise de l'Université de Liège, où il a d'abord été assistant, puis chargé de cours et, à partir de 1989, professeur ordinaire. Des milliers de jeunes néerlandistes wallons ont été formés par ce savant passionné doublé d'un excellent pédagogue. Woord voor woord, zin voor zin, édité par la Koninklijke Academie voor Nederlandse Taal- en Letterkunde à Gand, a été écrit sous la responsabilité rédactionnelle de Philippe Hiligsmann (Université catholique de Louvain), Guy Janssens (Université de Liège) et Jef Vromans (Université de Liège). Plus de trente confrères et amis y signent des articles sur les sujets linguistiques les plus divers. | |
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La couverture du livre montre Theissen et son violon. C'est que ce professeur de néerlandais est aussi musicien de talent. En 1960, il a remporté le prix de Violon de la ville de Nivelles (ISBN 90 72474 62 7). ◆ Intrépide, chevaleresque, droit, invincible, spoliant les riches et donnant aux pauvres: tel est le Rode Ridder. Le père spirituel de ce héros, le Flamand Leopold Vermeiren, est décédé fin 2005 à l'âge de 91 ans. La parution des premières aventures du ‘Chevalier rouge’ remonte à 1953. Trente ans plus tard, plus d'un million de volumes avaient été vendus, ce qui faisait de Vermeiren l'auteur flamand de livres pour la jeunesse le plus lu de son temps. Grâce à lui, de nombreux jeunes qui n'ouvraient jamais un livre se sont mis à la lecture. Vermeiren était instituteur avant de devenir inspecteur de l'enseignement primaire. Ses romans sont souvent moralisateurs et éducatifs. Il a voulu que son Rode Ridder soit un exemple pour la jeunesse. Le personnage fétiche de Vermeiren est également devenu un héros de bande dessinée. On ne compte plus les albums que lui a consacrés Willy Vandersteen, le créateur de Bob et Bobette. ◆ A la question de savoir si la distance s'accroît entre Flamands et Wallons, beaucoup répondront ‘oui’ sans hésiter, d'autres ‘non’. Quoi qu'il en soit, ces derniers temps une partie de la presse belge francophone montre un réel intérêt pour l'autre communauté du pays. Un quotidien comme La Libre Belgique a même entamé en 2005 la publication d'une rubrique qui suit de près l'actualité politique, sociale et culturelle de la Flandre. Et celle-ci n'est pas en reste. Le 24 novembre 2005, l'hebdomadaire Knack a publié un numéro spécial en collaboration avec son homologue francophone Le Vif/L'Express. La rédaction de Knack y présentait la Flandre aux Wallons tandis que celle du magazine Le Vif/L'Express présentait la Wallonie à la Flandre. Les deux rédactions abordaient un large éventail de thèmes, allant de l'économie au sport en passant par la politique, la culture et les médias. L'ouvrage Adieu à Magritte. La Wallonie d'hier et d'aujourd'hui s'inscrit dans ce contexte. Son auteur, Guido Fonteyn, ancien journaliste au quotidien flamand De Standaard, est réputé pour sa grande connaissance de la Wallonie. Dans Adieu à Magritte, il retrace l'essor industriel de la Wallonie puis son déclin. Fonteyn se penche également sur les vagues successives d'immigration de Flandre vers la Wallonie et sur la cohabitation entre les autochtones francophones et les allochtones flamands. Il émet aussi des critiques sur la Wallonie actuelle, tout en se montrant attentif aux signes de redressement et à quelques prestations et avancées significatives dans le domaine culturel. Adieu à Magritte est précédé d'une courte introduction rédigée par Jean Louvet. Le livre est publié aux Éditions Le Castor astral (ISBN 2 85920 629 9). La version originale néerlandaise a paru en 2004. Un chapitre entier de cette édition néerlandaise a été repris en traduction française dans Septentrion, XXXIV, no 2, 2005, pp. 55-59. ◆ Comment un Français, un Allemand et un Britannique se sentent-ils en Flandre, où ils ont élu domicile, et quelle est leur relation à la langue que l'on y parle, le néerlandais? Début novembre 2005, l'association flamando-néerlandaise Ons Erfdeel vzw, éditrice de Septentrion, a invité trois ‘praticiens experts’ à prendre la parole au cours de la Foire du livre d'Anvers: le Français Philippe Noble, l'Allemand Torsten Leuschner et l'Anglais Derek Blyth. Philippe Noble, rédacteur de Septentrion et traducteur réputé, habite depuis peu à Gand. Précédemment, il a séjourné aux Pays-Bas en tant que directeur de la Maison Descartes (Amsterdam) et délégué culturel de l'ambassade de France (La Haye). Ce Français s'étonne régulièrement que les Flamands soient frappés par son accent ‘hollandais’. Torsten Leuschner, Sprachwissenschaftler attaché à la section d'allemand de l'l'Université de Gand, s'irrite parfois que ses compatriotes persistent à désigner la langue pratiquée en | |
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Joke van Leeuwen (o1952).
Flandre comme le Flämisch au lieu du Niederländisch. Quant au journaliste Derek Blyth, qui écrit notamment dans l'hebdomadaire The Bulletin, il reconnaît volontiers que le néerlandais est une belle langue mais trouve très difficile d'en maîtriser toutes les subtilités. Philippe Noble, Torsten Leuschner et Derek Blyth tenaient ces propos sur leur expérience respective à l'occasion de la présentation de Vous avez dit néerlandais?. Dans ce livre (80 p.), Wim Daniëls retrace les origines et l'histoire de la langue, relève les principales caractéristiques du néerlandais d'aujourd'hui et évoque même brièvement le futur. Vous avez dit néerlandais? est également paru en néerlandais, en allemand et en anglais (Spraakmakend Nederlands, Niederländisch ... macht von sich reden et Talking Dutch). Cette publication peut être commandée directement auprès de l'association Ons Erfdeel vzw. ◆ Le 20 janvier 2006, à l'Institut Néerlandais de Paris, le prix des Phares du Nord a été remis à Philippe Noble (o1949) par M. Christiaan Kröner, ambassadeur des Pays-Bas, et M. Jos Aelvoet, directeur de la Délégation flamande à Paris. Cette distinction sera attribuée tous les deux ans aux traducteurs de littérature et de sciences humaines de néerlandais en français. Le prix a été institué par la Fondation pour la production et la traduction de la littérature néerlandaise et par le Fonds flamand des lettres. Traducteur né, Philippe Noble possède le sens des langues à un degré élevé et est nanti d'une grande érudition. Nous ne pourrions citer ici tous les auteurs qu'il a traduits. Il a fait forte impression avec ses versions françaises de Het land van herkomst (Le Pays d'origine) d'Edgar du Perron (1899-1940) et de Max Havelaar de Multatuli (1820-1887), mais il a également traduit des romans modernes, notamment de Harry Mulisch (o1927) et de Cees Nooteboom (o1933). Noble ne s'est pas seulement intéressé à des oeuvres en prose, mais aussi à la poésie (entre autres celle de Cees Nooteboom). Il est conseiller | |
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pour les traductions littéraires du néerlandais aux Éditions Actes Sud. Philippe Noble, initialement attaché à la section de néerlandais de la Sorbonne, a ensuite occupé les fonctions de directeur de la Maison Descartes à Amsterdam, de délégué culturel pour la Flandre auprès l'Ambassade de France en Belgique et de délégué culturel auprès l'Ambassade de France à La Haye. Il est actuellement chef de projet du réseau franco-néerlandais de l'enseignement supérieur et de la recherche. Philippe Noble est membre de la rédaction de Septentrion depuis 1982. Marnix Vincent (o1936) a, lui aussi, reçu une flatteuse distinction, en l'occurrence le prix 2005 de traduction de littérature de langue néerlandaise décerné par la Communauté flamande. Le jury a loué en particulier ses traductions de poèmes. Marnix Vincent a notamment traduit la poésie de Hugo Claus (o1929), Leonard Nolens (o1947) et Luuk Gruwez (voir le présent numéro, pp. 77-79). Il prend aussi une part importante à la Bibliothèque flamande des Éditions Le Castor astral (Bordeaux). Pour cette série, que dirige Francis Dannemark, il a entre autres traduit des essais et des poèmes de Stefan Hertmans (o1951) ainsi que des romans de Willem Elsschot (1882-1960). Vincent a également réalisé des traductions de poésie et de prose de Jozef Deleu (o1937), ancien rédacteur en chef de Septentrion. Fidèle collaborateur de Septentrion depuis 1993, Marnix Vincent a traduit pour notre revue, en un français toujours élégant et châtié, des dizaines de poèmes, d'essais et d'extraits en prose. Dans un de nos prochains numéros, nous consacrerons un article au travail de traduction de Philippe Noble et de Marnix Vincent. ◆ Joke van Leeuwen: un nom qui, désormais, tinte agréablement aux oreilles de bien des têtes blondes dans le nord de la France. Du 6 au 10 février 2006, l'écrivain néerlandais a donné une série de causeries dans quatorze établissements d'enseignement secondaire de Flandre française. Pas moins de 650 élèves ont pu la voir à l'oeuvre. Joke van Leeuwen a surtout parlé de la langue néerlandaise, qu'elle a présentée sous des angles variés et avec une bonne dose d'humour. Pour ce faire, elle n'a eu qu'à puiser dans son livre Waarom een buitenboordmotor eenzaam is (Pourquoi un moteur de hors-bord est solitaire), édité par l'association Ons Erfdeel vzw (qui publie également Septentrion). L'initiative de ces causeries était due à Ons Erfdeel vzw, en collaboration avec l'APNES (Association des professeurs de néerlandais de l'enseignement secondaire du nord de la France), et a bénéficié du soutien financier du Ministère de la Communauté Flamande de Belgique, Division Affaires étrangères. Joke van Leeuwen (o1952) est née à La Haye, mais a longtemps résidé à Bruxelles. Aujourd'hui, elle vit à Anvers. Elle est l'auteur d'ouvrages en prose et de poèmes, qui s'adressent essentiellement aux enfants et se caractérisent par une imagination débordante et une constante exploration des possibilités de sa langue maternelle. Mais Van Leeuwen est davantage qu'un écrivain de talent. Elle dessine elle-même les illustrations de ses livres, et ses causeries littéraires font salle comble. Voir assoc.wanadoo.fr/apnes/ et www.jokevanleeuwen.com Hans Vanacker |
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