Conseils d'un pionnier
Belges qui voulez venir au Canada, n'agissez pas en aveugles. Songez-y bien, voyez si vous réunissez les conditions voulues pour réussir, conditions que je vais développer le plus clairement possible.
Quels sont les Belges qui peuvent venir s'établir au Canada?
Je ne conseille le voyage ni aux artisans, ni aux marchands, ni aux artistes, ni aux buralistes, ni aux littérateurs.
Les cultivateurs seuls peuvent réussir ici, ou, pour mieux dire, certains cultivateurs trouveront ici le succès. Quels sont ces cultivateurs?...
Ceux qui posséderont, arrivés ici, au moins trois mille francs. A certains colons il faut une somme beaucoup plus grande (...)
(...) Enfin, puisqu'il faut bien le dire, le Canada n'est pas ce que l'on est convenu d'appeler un pays amusant. Cependant, beaucoup d'Européens trouvent qu'ils s'amusent beaucoup mieux qu'au vieux pays, en constatant combien leur position s'est améliorée depuis qu'ils sont établis au Canada.
Le cultivateur canadien passe très agréablement son dimanche, et cela sans faire de grandes dépenses. Il se promène à pied, à cheval et en voiture; il parcourt ses terres ou fait une partie de chasse dans les bois; il lit son journal ou un livre, il fait de la musique; bref, il trouve le moyen de se distraire honnêtement sans nuire à sa santé ou à sa bourse et sans faire tort au prochain.
Extrait d'une brochure de promotion rédigée en français (‘Notes d'un colon’, Sherbrooke P.Q., 1884), écrite par Gustave Vekeman. Le journaliste Vekeman quitta la ville de Zottegem, en Flandre-Orientale, en 1882. Il s'établit comme cultivateur à Sherbrooke.
Nous remercions l'historien flamand Marc Journée, qui nous a transmis ces fragments.