Septentrion. Jaargang 31

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(Photo S. Vanfleteren).

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Ce qui importe

Le premier mai 2002, Jozef Deleu a quitté la Stichting Ons Erfdeel qui édite, entre autres, la présente publication. Il s'est séparé de l'oeuvre de sa vie avec le style et la correction qui le caractérisent. Dans un de ses poèmes récents, ci-après dans la traduction de Marnix Vincent⁽¹⁾, il a exprimé de façon saisissante sa vision de l'homme et du monde:

Ce qui importe
le train qui ne s'arrête
pas prématurément
dans la gare
le soleil qui non sans témoins
sombre dans la mer.

Ce qui importe
un verbe conjugué
dans une bonne phrase
un problème résolu
sans puissance
et sans perte.

Ce qui importe
un lac illuminé
et un amour
fou. Cela passe
mais il reste
un reste.

Ce qui importe
mûri dans un fût
de chêne prêt
pour la traversée
sans au-delà
quand il le faut.

Il va de soi que Septentrion poursuivra sa mission dans l'esprit de Jozef Deleu. La rédaction veut garder la revue à la page et continuer à informer le lecteur francophone avec ouverture et sans préjugés de tout ce qui se passe sur les plans culturel et sociétal en Flandre et aux Pays-Bas.

Émile Cioran se demandait un jour avec désespoir: ‘Quelle malédiction a frappé l'Occident pour qu'au terme de son essor il ne produise que ces hommes d'affaires, ces épiciers, ces combinards aux regards nuls et aux sourires atrophiés (...)?’ La rédaction de Septentrion croit que l'échange culturel et le plurilinguisme peuvent nous sauver des épiciers et des combinards.

Cher lecteur, j'espère que vous resterez fidèle à l'aventure unique de cette revue. C'est ce qui importe.

Luc Devoldere

Rédacteur en chef.

Administrateur délégué.

(1) Extrait de jozef deleu, Les lièvres s'attroupent, Éditions Luce Wilquin, Avin, 2002.