Septentrion. Jaargang 31
(2002)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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La ‘Vieille église’ d'Amsterdam.
Theys Willemse ‘Le gardien des eaux’, bois, 1 × 0,70 × 0,40, 2000.
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ActuellesComment le touriste français peut-il trouver son chemin à Amsterdam? Un moyen très pratique: l'opuscule Amsterdam, dans la collection Guides mondéos des Éditions Comex. Dans cette publication abondamment illustrée, Emmanuelle Tardif (o1969) mène le lecteur aux endroits et aux curiosités les plus divers. Elle en profite pour esquisser la passionnante histoire d'Amsterdam et pour présenter brièvement des écrivains, des artistes, des architectes et autres personnalités en vue. Dans la rubrique ‘En savoir plus’, on trouve notamment une liste de mots néerlandais courants, un plan d'Amsterdam et même des recettes de plats néerlandais typiques. Correspondante de divers médias francophones, Emmanuelle Tardif vit depuis quelques années à Amsterdam. A travers son guide d'Amsterdam, elle a voulu partager une expérience au quotidien, essayant de faire découvrir au lecteur les mille et un reflets de cette ville (ISBN 2 912502 47 0). ◆ Ces dernières années ont vu la parution d'un certain nombre d'ouvrages sur le sort des juifs des Pays-Bas et de Belgique au cours de la seconde guerre mondiale. Une bonne part de ces études traite des victimes de la shoah, mais on s'intéresse aussi à ceux qui ont survécu. Dans Ils ont survécu. Le sauvetage des Juifs en Belgique occupée, le journaliste d'origine anversoise Sylvain Brachveld (o1932) s'attache au drame des orphelins, des enfants cachés, des famille déchirées, ainsi qu'aux problèmes de l'assimilation et de la perte d'identité. L'auteur décrit également le rôle des organisations et particuliers divers qui cachèrent des juifs en dépit de l'ampleur des risques. C'est en particulier à leur action, qu'en Belgique, comparativement à quelques autres pays européens, un nombre impressionnant de juifs fut sauvé. Ils ont survécu a été publié en 2001 aux Éditions Racine, rue du Châtelain 49, B-1050 Bruxelles (ISBN 2 87386 232 7). ◆ | |
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Les béguinages flamands figurent depuis 1998 sur la liste du patrimoine culturel mondial établie par l'UNESCO. Dans Les béguinages de Flandre. Un patrimoine mondial, Suzanne van Aerschot et Michiel Heirman expliquent pourquoi le mouvement béguinal fut le moteur d'un renouveau révolutionnaire religieux, social et architectural. Michiel Heirman s'est chargé des aspects historiques, tandis que Suzanne van Aerschot s'est penchée sur l'histoire architecturale. Des gravures, peintures, cartes anciennes et détails architecturaux et ornamentaux montrent la richesse insoupçonnée de ce patrimoine. Les nombreuses photos sont dues à Jan et Wim Decreton. Cette publication a d'abord paru en version néerlandaise au Davidsfonds. Les Éditions Racine en ont publié la traduction française, due à Solange Delsart, Jacqueline Caenbergs et Chantal Gerniers. Adresse: Éditions Racine, rue du Châtelain 49, B-1050 Bruxelles (ISBN 2 87386 258 0). ◆ Le peintre et sculpteur néerlandais Theys Willemse (o1939) a été formé dans son propre pays, mais travaille depuis près de 30 ans en France. Il a longtemps exercé à Paris, où, des années durant, il eut un atelier quai de la Loire. Pour l'heure, son atelier se trouve à Coussancourt, dans la Montagne de Reims. Willemse s'attacha d'abord à la peinture, mais aussi au design, fit des décors pour le théâtre et dessina un mobilier rappelant l'Art nouveau. Au fil des années, la gravure a pris une part croissante dans son oeuvre. L'oeuvre de Theys Willemse renvoie entre autres aux surréalistes et, partiellement, aux constructivistes russes des années 1920. Pourtant il se rattache le plus à l'artiste belge René Magritte, dont le ‘mystère des choses’ se retrouve dans maintes oeuvres de Willemse. Adresse: 1, rue d'Orchampt, F-75018 Paris / atelier: 14, rue des Pâtis, F-02130 Coussancourt (Aisne). ◆ L'ANBF (Association des Néerlandistes de Belgique francophone) fêtait en 2001 son cinquième anniversaire. Ce groupe de contact de personnes actives dans l'enseignement du néerlandais et l'étude de l'aire culturelle néerlandophone, s'intéresse tout particulièrement ces derniers temps aux projets d'enquêteurs et de chercheurs de préférence jeunes. Le Onderzoeksmarkt (Marché de la recherche), organisé début décembre 2001 à l'Université de Mons-Hainaut, en a à nouveau apporté la preuve. L'assemblée générale préalable avait décidé de cesser la parution du Nieuwsbrief (Bulletin d'information), lequel serait remplacé par la publication soignée d'un livre rassemblant le texte des conférences. Les décisions générales sur les activités de l'ANBF sont consultables sur le site internet www.anbf.be. Comme ce site comporte aussi des rubriques à part présentant des ouvrages ou livres pour les étudiants en néerlandais de divers niveaux, il est très intéressant pour tous ceux qui apprennent ou enseignent le néerlandais. ◆ En 1917, Mata Hari (pseudonyme de Margaretha Zelle) mourait devant un peloton d'exécution français. Cette célèbre danseuse-courtisane étaitelle un agent double de haut vol ou sera-t-elle enfin innocentée? Depuis la mi-octobre 2001, une demande de réouverture du procès a été introduite auprès du ministère français de la Justice, demande émanant des Éditions Italiques et appuyée par Leeuwarden, ville natale de Mata Hari et chef-lieu de la Frise, le Musée frison et la Fondation Mata Hari. Les Éditions Italiques ont sorti deux ouvrages qui jettent des doutes sérieux sur la culpabilité de Mata Hari. Le dossier secret du Conseil de Guerre reprend toutes les pièces de procès qui mena à la condamnation de l'espionne présumée et, dans Autopsie d'une machination, Léon Schirmann se livre à une minutieuse analyse de ce procès. A Leeuwarden aussi, on croit de plus en plus à l'innocence de Mata Hari. Après de longues instances d'adeptes de Mata Hari et de touristes, | |
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Mata Hari (1876-1917) à Paris en 1905, ‘Fries Museum’, Leeuwarden.
Marlene Dumas, ‘Barbie’, 1997.
on a vu apparaître à l'automne 2001 le premier panneau qui lui fait référence: la capitale frisonne a enfin sa propre ‘place Mata Hari’. Voir Septentrion, XXX, no 3, 2001, pp. 26-34. ◆ Seize romans et nouvelles, essentiellement historiques, de la femme de lettres néerlandaise Hella S. Haasse (o1918) ont déjà été publiés en version française. Des ouvrages comme En la forêt de longue attente (dont le protagoniste est Charles d'Orléans), Les seigneurs du thé (consacré à une famille de planteurs de thé des Indes néerlandaises) et La ville écarlate (sur la période précédant le sac de Rome) ont étendu sa célébrité à la francophonie. A l'automne 2001 paraissait aux Éditions Actes Sud Un long week-end dans les Ardennes (titre original: Fenrir), roman traduit par Annie Kroon, qui fait référence à la pénible histoire de l'Europe dans les années 30 du xxe siècle (ISBN 2 7427 3415 5). Dans le numéro 3 / XXXIX (2001) de la revue Neerlandica extra Muros, publication de l'Internationale Vereniging voor Neerlandistiek (Association internationale de néerlandistique), Hella S. Haasse a publié un article sur ses relations avec la francophonie, ses contacts avec les traducteurs (surtout Anne-Marie de Both-Diez et Annie Kroon) et éditeurs (surtout Actes Sud et Le Seuil) et la réception de son oeuvre en France. Ce texte rend bien comment l'écrivain est parvenue à percer lentement mais sûrement sur le marché français. On peut toutefois regretter que l'article ne souffle mot de Septentrion, bien que cette revue ait consacré de nombreux articles à Hella S. Haasse et à son oeuvre et ait sans aucun doute contribué à la connaissance et à la diffusion de l'oeuvre de Hella S. Haasse dans la francophonie, particulièrement à l'époque où elle était encore tout à fait inconnue du public français. Adresse: Raadhuisstraat 1, NL-2481 BE Woubrugge. Voir Septentrion, entre autres XV, no 1, 1986, pp. 12-19, XXII, 1993, no 1, pp. 30-35 et XXIX, no 4, 2000, pp. 77-79. ◆ | |
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Alain Germoz, rédacteur en chef de la revue littéraire Archipel, continue sa quête infatigable de poèmes, proses et essais remarquables, notamment d'écrivains de langue néerlandaise. Le volume 18 (paru fin 2001) reprend, entre autres, une série d'aphorismes de l'acteur et dramaturge Gerd de Ley (o1944). Willem M. Roggeman (o1935), dont deux recueils sont déjà parus aux Éditions Autres Temps de Marseille, y a publié trois poèmes, en néerlandais et dans la traduction française d'Évelyne Wilwerth. Le romaniste flamand Eugène van Itterbeek (o1934), professeur de néerlandais en Roumanie, figure également avec un poème dans ce numéro d'Archipel. Peu après le volume 18 parut également un numéro spécial d'Archipel, consacré intégralement à Michel Seuphor (pseudonyme de Fernand Louis Berckelaers, 1901-1999). La vie et l'oeuvre de ce légendaire apôtre de l'art abstrait y sont brillamment évoquées, notamment grâce aux témoignages de divers contemporains et aux lettres de Seuphor lui-même. Seuphor, qui naquit à Anvers mais passa une bonne partie de sa vie à Paris, était un bel exemple de fécond échange culturel entre la néerlandophonie et la francophonie. Dans un chapitre fort justement intitulé ‘Le miracle anversois’, Alain Germoz le qualifie de ‘flamingant par humanisme, abstrait par conviction’. Voir Septentrion, XX, no 1, 1991, pp. 51-55. Adresse: Jan van Rijswijcklaan 7/2, B-2018 Antwerpen. ◆ ‘Joli à regarder, mais en même temps déplaisant à voir’: cette contradiction apparente est la marque de fabrique de l'artiste sud-africaine Marlene Dumas (o1953). Comme elle a longtemps travaillé à Amsterdam, on range généralement Dumas dans l'art moderne néerlandais. Elle débuta avec une oeuvre aux allures de collage mais trouva sa vocation dans la peinture et le dessin des gens. Ce sont surtout ses innombrables têtes qui donnent une impression ambiguë et déconcertante. Jusqu'au 31 décembre 2001, le Centre Pompidou de Paris présentait une exposition de son oeuvre de dessinatrice. Ce volet de son oeuvre comporte notamment quelques séries déconcertantes, comme Black Drawings, 111 visages de noirs basés sur des photos, et les Rejects, oeuvres désavouées par Dumas elle-même mais qu'on présentait néanmoins au visiteur. La série Models ne consiste pas seulement en portraits de femmes célèbres (dont Brigitte Bardot et Pina Bausch), mais aussi en têtes d'inconnus, de jeunes hommes à l'allure androgyne et de malades psychiatriques. Voir Septentrion, XXII, no 1, 1993, pp. 26-29. ◆ Le savant belge Joseph Plateau (1801-1883) est surtout connu du grand public par les prix qui portent son nom, prix remis tous les ans au Festival cinématographique de Gand. Plateau, qui était professeur de physique à l'université de Gand, a construit un petit appareil précurseur du cinématographe, le phénakistiscope, qui donne aux images l'illusion du mouvement. Il s'intéressait également beaucoup à la formation de l'image, à la réception des couleurs et à la surexposition de l'oeil. Bien que frappé de cécité au milieu de sa carrière, il continua ses recherches. Le centième anniversaire de sa naissance a été célébré par diverses expositions. Au Musée de l'histoire des sciences de Gand on peut encore voir jusqu'au 31 juillet 2002 le ‘Cabinet physique’ de Plateau, avec tous les instruments que le savant employa, acheta ou fit construire. Adresse, Krijgslaan 281, B-9000 Gent (mhsgent.rug.ac.be). Hans Vanacker |
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