Les autorités de l'université dans la procession annuelle de Louvain, dessin, 1594, ‘Stedelijk Archief’, Louvain.
En 1797, le département de la Dyle supprime l'université ‘parce que par sa forme et par la nature des sciences enseignées,/elle/ne se conforme pas aux principes de la République’! Après des péripéties assez compliquées, l'Université catholique ressuscite à Louvain en 1835.
A partir de cette date, le français commence tout doucement à remplacer le latin comme langue véhiculaire. Signalons qu'à la même date, le professeur J.-B. David obtient la permission de donner le tout premier cours en néerlandais, sur la littérature néerlandaise. Mais il faudra attendre 1911 pour voir adopté le principe du dédoublement des cours selon les deux langues nationales. Les étudiants néerlandophones et francophones avaient anticipé cette décision en créant deux associations distinctes. Mais ce n'est qu'en 1935-cinq ans après la néerlandisation de l'Université d'État à Gand-, qu'il sera possible à Louvain de suivre en néerlandais n'importe quel cours.
Les deux guerres mondiales n'ont pas épargné l'université: par deux fois, sa bibliothèque est la proie des flammes. L'incendie détruit plus d'un million de volumes, un millier de manuscrits précieux et environ huit cents incunables, sans parler d'une partie des archives de l'université.
Dans les années 60, sous la menace d'une francisation galopante à partir de Bruxelles, bien des Flamands exigent le départ des francophones. En 1968, dans une atmosphère pré-révolutionnaire, la ‘splitsing’ (scission) est décidée: la section française doit déménager à Ottignies, en terre wallonne. Une nouvelle université y surgit, ‘Louvain-la-neuve’, ce qui vaut parfois à l'ancienne le sobriquet de ‘Louvain-la-veuve’...
Aujourd'hui, chaque université compte à peu près 25 000 étudiants - les jeunes filles, admises seulement depuis 1920, constituent la moitié des effectifs - et près de 14 000 membres du personnel (dont 7000 pour chacune des deux cliniques). On se demandera sans doute si le divorce de 1968 a été bien ‘digéré’. En 1975, Leuven/Louvain fêta ses 550 ans, mais l'entente n'était guère cordiale. On se limita à organiser ensemble une exposition et à éditer un livre, dans les deux langues. Mais de fête commune: point. En 2000, les plaies semblent cicatrisées. A preuve, les nombreux congrès internationaux que l'on organise ensemble, l'émission d'un timbre-poste commun, l'exposition sur l'Extrême-Orient qui exhibera en février 2001, à Bruxelles (!), les trésors conservés dans les archives des deux établissements, une autre exposition évoquant ‘Un panorama de six siècles’ qui établira un itinéraire conduisant les curieux aussi bien à travers ‘Leuven’ qu'à travers ‘Louvain’. Mais il y a plus: désormais, la moitié