Septentrion. Jaargang 27
(1998)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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Jan Provoost, ‘Diptique d'un frère mineur’, volet gauche: ‘Portement de crois’, ‘Sint-Janshospitaal’, Bruges.
Jan van Ruysbroeck (1293-1381), huile sur papier, vers 1580, collection ‘Ruysbroeckgenootschap’, Anvers.
Simon Vestdijk (1898-1971); ‘Letterkundig Museum’, La Haye (Photo Jan Snapper).
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ActuellesL'ouvrage Bruges et la Renaissance. De Memling à Pourbus, une publication de Ludion en collaboration avec la Stichting Kunstboek (Fondation Livre d'art) et Flammarion, est paru à la mi-août 1998. Ce livre magnifiquement illustré a été réalisé sous la rédaction en chef de Maximiliaan P.J. Martens et publié à l'occasion de l'exposition éponyme qui s'est déroulée du 15 août au 6 décembre 1998 dans l'ancien hôpital Saint-Jean de Bruges. Bruges et la Renaissance jette un nouvel éclairage sur le xvie siècle brugeois, disons la période qui va du décès de Hans Memling (avant 1444-1494) à la mort de Pierre Pourbus (vers 1524-1584). L'ouvrage entend infirmer la thèse qui prétend que Bruges, en particulier à cause de l'ensablement du Zwin, serait tombée dans une profonde dépression économique et culturelle. L'attention s'y focalise sur les peintres qui travaillaient à Bruges au cours du xvie siècle. Outre l'oeuvre des artistes précités, Memling et Pierre Pourbus, on y présente également des oeuvres de Gérard David (1455-1523), Jan Provoost (vers 1465-1529), Albert Cornelis (avant 1513-1531), Simon Bening (vers 1484-1561), Lancelot Blondeel (1498-1561), Johannes Stradanus (1523-1605), Frans Pourbus l'Ancien (1545-1581) et autres. Quelques chapitres plus courts nous présentent la sculpture, la tapisserie, l'art graphique et les livres de l'époque. L'ouvrage aborde même sommairement la situation économique et sociale. Adresse: Ludion, Muinkkaai 43, B-9000 Gent.
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Patrick Roegiers a publié aux Éditions du Seuil le roman La géométrie des sentiments. Cette fresque romanesque raconte, sur six siècles, l'histoire fictive ou véridique de neuf couples dont neuf peintres ont fait le portrait. A côté d'oeuvres de Titien, de Gainsborough, Wright of Derby, Hopper et Hockney, il évoque aussi des toiles de quatre maîtres des Plats Pays: Jan van Eyck | |
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(1390/1400-1441), Pieter Paul Rubens (1577-1640), Pieter de Hooch (1629-1684) et James Ensor (1860-1949). Ce feuilleté kaléidoscopique, à la fois tableau satirique et polémologie hardie des stratégies amoureuses, invite à une carte inédite du Tendre et du Temps. De surcroît, il marie à merveille les âges (de 1434 aux ‘Golden Sixties’), les us et coutumes, les langues, les villes, l'art, l'argent et le sexe (dans tous ses états).
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Claude-Henri Rocquet vient de publier aux Éditions Desclée De Brouwer Ruysbroeck l'admirable. Il y décrit la vie et l'oeuvre du mystique flamand Jan van Ruysbroeck (1293-1381), l'un des premiers auteurs spirituels à écrire la langue du peuple. Dans son approche du mysticisme, Claude-Henri Rocquet pose la question du sens que peut avoir la lecture des mystiques et des auteurs spirituels au xxe siècle. A son avis, des esprits tels que Ruysbroeck restent présents à l'éternel. C'est en cela qu'ils sont exemplaires et peuvent éclairer notre route. Jan van Ruysbroeck vécut de longues années en ermite dans la forêt de Soignes (près de Bruxelles). Auparavant, il avait été longtemps prêtre de la collégiale Sainte-Gudule de Bruxelles. Son oeuvre s'inspirait notamment de Bernard de Clairvaux et des écrits mystiques latins. En 1891, Maurice Maeterlinck traduisit l'oeuvre majeure de Ruysbroeck, Die chierheit der gheestelycker brulocht (L'ornement des noces spirituelles).
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1998 a vu la parution de Vestdijk over Frankrijk (Vestdijk parle de la France), un recueil de dissertations de la main de Evert van der Starre, professeur émérite de littérature française à l'Université d'État de Leyde. Van der Starre y analyse les passionnantes relations que l'écrivain Simon Vestdijk (1898-1971) entretenait avec la France. L'oeuvre foisonnante de cet important écrivain néerlandais comporte un nombre impressionnant de romans, souvent à caractère historique. Il écrivit aussi des essais et des poèmes. Vestdijk, admirateur notoire de Paul Valéry, connaissait bien la littérature française. Son regard sur la société française restait toutefois souvent marqué par des stéréotypes: il prêtait notamment aux Français une désinvolture ‘à la bonne franquette’ et un solide chauvinisme. Van der Starre le montre en analysant les romans de Vestdijk qui se déroulent en France. Le roman De vuuraanbidders (Les adorateurs du feu, 1947) est typique à ce sujet. Voir Septentrion, XVII, no 3, 1988, pp. 2-6.
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Aux Éditions de l'Anabase à La Grande-Motte et chez L'Esprit des Péninsules à Paris vient de paraître le roman Golden Ophelia de l'écrivain flamand Ward Ruyslinck (o1929), dans la traduction de Louis Fessard. Golden Ophelia décrit les derniers jours de Stéphane Pielek, qui a décidé de se suicider. Cet acte nécessite une autorisation officielle. Peu après avoir rempli le formulaire requis, notre homme change d'avis. Hélas, il est trop tard: la machine administrative est déjà en marche. Bien que Ward Ruyslinck ait également écrit quelques recueils de poèmes, il est surtout connu comme prosateur. Les premiers romans de Ruyslinck étaient souvent âprement agressifs et critiques vis-à-vis de la société. Il y prend la défense de l'individu innocent et menacé dans un société kafkaïenne et oppressive. Son ton se radoucit par la suite. Voir Septentrion, X, no3, 1981, pp. 48-51.
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Michel Voiturier, poète, critique d'art, chroniqueur culturel, conférencier et homme de théâtre, a publié Sur les pas des écrivains de l'Escaut. De la source de l'Escaut (au sud de Beauvais) à son embouchure (en Zélande), une multitude d'auteurs francophones et néerlandophones convient le lecteur à des promenades-découvertes souvent insolites et hors des sentiers battus. En font partie non seulement des sommités comme Victor Hugo, Émile Verhaeren, Maurice Maeterlinck et Hugo Claus, | |
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La tour abbatiale de Saint-Amand-les-Eaux.
Jérôme Bosch, ‘Le portement de croix’, détail, ‘Museum van Schone kunsten’, Gand.
Scène de ‘Honni soit qui mal y pense’ de Paul Peyskens, Bronks, Bruxelles, 1996 (Photo M. Ziliolo).
mais aussi des écrivains injustement oubliés. Cette ‘dérive littéraire’ est agrémentée de photographies d'archives, de plans et d'anecdotes inédites. Cet ouvrage est le troisième d'une série qui en comptera six. Des guides sur Bruges, la mer du Nord et le Hainaut sont en préparation. Adresse: Éditions Octogène & Le Point sur la ligne SA, place de l'Octogène 15, B-1170 Bruxelles.
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Quelle est l'influence des arts plastiques sur l'oeuvre du dramaturge flamand d'expression française Michel de Ghelderode (1898-1962)? Monique Delroeux cherche à répondre à cette question dans Michel de Ghelderode, ‘écrivain plastique’, mémoire de maîtrise présenté devant la section Lettres modernes de l'université Charles de Gaulle Lille III. Le directeur de recherche de cette étude abondamment illustrée de photos en couleur était Madame Dubar. Bien qu'il fût ouvert à l'art étranger, De Ghelderode admirait surtout une foule de peintres flamands, des primitifs aux expressionnistes de la seconde École de Latem. Ses artistes de prédilection peignent souvent une imagerie fantastique, un monde de violence caricaturale et grotesque qui les apparente à l'univers ghelderodien. Comme ces peintres, De Ghelderode va au-delà de la réalité. Ses visions scéniques sont essentiellement picturales et le plus souvent empruntées à Jérôme Bosch (vers 1450-1516), Pieter Brueghel l'Ancien (vers 1528-1569) ou James Ensor (1860-1949). Cette préférence lui a valu les titres de ‘Bosch théâtral’, ‘Brueghel du théâtre contemporain’ ou ‘fils d'Ensor’.
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En septembre 1998 est paru Balcon/Balkon, sous-titré Les arts de la scène en Belgique/podiumkunsten in België. Cet ouvrage, édité par La Maison du Spectacle la Bellonne et le Vlaams Theater Instituut, comporte seize articles sur le théâtre en Belgique. Tous les textes | |
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paraissent en français et en néerlandais et sont assortis d'un court résumé en anglais. Ses initiateurs déplorent le manque de collaboration entre le monde du théâtre francophone et celui du théâtre néerlandophone. En référence à une première publication homonyme en 1996, ils veulent dans Balcon/Balkon donner un panorama des évolutions majeures qui ont affecté le théâtre au nord et au sud de la frontière linguistique. La plupart des articles traitent du théâtre musical et du théâtre pour la jeunesse. On y porte aussi beaucoup d'intérêt au théâtre à Bruxelles et aux tentatives qu'on y entreprend pour combler la faille entre le théâtre francophone et son homologue néerlandophone. Adresses: La Maison du Spectacle la Bellonne, rue de Flandre 46, B-1000 Bruxelles / Vlaams Theater Instituut, Sainctelettesquare 19, B-1000 Bruxelles.
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Du 5 novembre au 6 décembre 1998, l'Institut Néerlandais de Paris (121, rue de Lille) organisait une exposition consacrée à l'oeuvre du documentariste et photographe néerlandais Johan van der Keuken (o1938). Cette exposition comportant des installations photographiques, des vidéos et une rétrospective photographique s'inscrivait dans le ‘Mois de la photo’ parisien. Au cours de cette même periode, l'oeuvre de Van der Keuken était également à l'honneur dans la Galerie nationale du Jeu de Paume, à la Maison européenne de la photographie et à la Maison de l'Amérique latine. A Tourcoing, Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains avait également organisé une exposition consacrée à Van der Keuken. Les Cahiers du Cinéma publiaient Aventures d'un regard, un recueil d'essais de Johan van der Keuken axé sur le cinéma et la photographie. L'oeuvre cinématographique de Johan van der Keuken, où transparaît toujours l'engagement humain et social, est toujours révélatrice: elle met en lumière les règles implicites de notre monde et de notre société. Van der Keuken s'est en outre plus d'une fois risqué à des expérimentations formelles. Voir Septentrion, XX, no2, 1991, pp. 2-5
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Le 21 octobre 1998, à la Villa Mont-Noir-Centre départemental de résidence d'écrivains européens de Saint-Jans-Cappel (Département du Nord), on a organisé une soirée consacrée à la vie et à l'oeuvre de Marguerite Yourcenar. En présence de la réalisatrice Dominique Gros, on a projeté le film Une vie d'écriture, une coproduction de La Sept ARTE et de BFC Productions. L'écrivain belge francophone Jacques de Decker a interviewé Michèle Goslar, auteur d'une biographie intitulée Qu'il eût été fade d'être heureux, éditée par les Éditions Racine et l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. On y a enfin présenté un numéro à thème de la revue nord' entièrement consacré à Marguerite Yourcenar. Un prochain numéro de Septentrion accordera un large intérêt à la biographie de Michèle Goslar et au numéro de nord'. Le Mont-Noir doit sa célébrité au fait que Marguerite Yourcenar y a passé une grande partie de sa jeunesse. Le Centre départemental de résidence d'écrivains européens qu'elle abrite aujourd'hui, est dirigé par Guy Fontaine. Le centre offre aux hommes de lettres des divers pays européens la possibilité d'y mettre la dernière main à un manuscrit. Les écrivains peuvent, à tour de rôle, y résider de un à trois mois. Adresse: 2266, route du Parc, Le Mont-Noir, F-59270 Saint-Jans-Cappel. Voir Septentrion, XXVI, no 4, pp. 87-88.
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Le 11 novembre 1998, on a fêté le quatrevingtième anniversaire de la fin de la première guerre mondiale. Ce jour-là, l'Institut Néerlandais a organisé à Paris, en collaboration avec la rédaction de Septentrion, un colloque franco-néerlandais-belge sur la ‘Grande Guerre’. Après une courte introduction par Henk Pröpper, directeur de l'Institut Néerlandais, au | |
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cours de la séance de la matinée, on s'intéressa tout particulièrement au numéro spécial (3/1998) de Septentrion, consacré à la ‘Grande Guerre’. Le rédacteur en chef Jozef Deleu exposa les objectifs de la revue et évoqua quelques expériences vécues par sa famille au cours de la première guerre mondiale. Le rédacteur en chef adjoint Luc Devoldere lut des fragments en prose et déclama des poèmes tirés de son anthologie littéraire ‘A l'ouest rien de nouveau’. L'article de Piet Chielens sur le front de Flandre 14-18 recueillit également un intérêt particulier. Des photos et des images animées formèrent le thème central de la séance de l'après-midi. On put notamment voir un film sur le travail de la Croix Rouge belge juste derrière le front. Ce film était prêté par le musée ‘In Flanders Fields’ d'Ypres, dont Luc Devoldere présenta la collection et les objectifs. Tandis que Laurent Véray, historien du cinéma, donnait une communication sur la représentation de la bataille dans le cinéma, Philippe Dagen, romancier, critique et historien d'art, abordait le thème des reportages photographiques au cours de la ‘Grande Guerre’. L'historienne Anne Roze présenta son livre Les champs de la mémoire (Les Éditions du Chêne, 1998) et Karine Leboucq, conservateur d'images animées, commenta les images filmées de la guerre en France. De nombreuses photos et un matériel d'illustration abondant complétaient ces conférences.
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En 1998, voilà trente ans qu'existe l'association Vlamingen in Parijs (VIP-Flamands de Paris). On a fêté cet anniversaire avec une réception dans les locaux de fonction de monsieur Alain Rens, ambassadeur de Belgique à Paris et président d'honneur de la VIP. Le bureau de la VIP a publié une brochure joliment illustrée sur l'histoire et les objectifs de l'association. Le but de Vlamingen in Parijs est de renforcer les liens d'amitié entre les Flamands de la capitale française et de ses environs. Outre une série d'activités à caractère familial, le VIP organise toute une série d'activités culturelles. Secrétariat: 22, rue Emeriau, F-75015 Paris. Voir Septentrion, XXII, no 3, 1993, p. 71. Hans Vanacker |
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