Frans van der Elst (1920-1997) (Photo Dann).
secrétaire général du ministre de l'Intérieur, et Hendrik Elias, le leader du
Vlaams Nationaal Verbond (VNV - Fédération nationale flamande). Son approche réfléchie, objective et humaine des dossiers de la répression lui valut un grand prestige et faisait de lui un homme de confiance au sein de la famille nationaliste, ce qui le conforta dans ses efforts pour faire accepter l'idée d'une nouvelle formation politique.
Quand, en 1949, la direction du Parti socialchrétien, inquiète, s'efforca de le faire renoncer à cette intention et accueille dans ce but comme parlementaires quelques nationalistes ‘convertis’, Van der Elst rejeta cette politique d'élargissement. Dans une note où il énumérait des objections de principe et d'autres plus concrètes, il faisait état de l'‘incompatibilité d'humeur’ entre nationalistes et démocrates-chrétiens.
Van der Elst estimait que la Volksunie (VU - Union populaire), comme s'appelait le nouveau parti, devait s'appuyer sur une doctrine et un programme dans lesquels la préoccupation nationaliste traditionnelle concernant la défense des intérêts flamands allait de pair avec une préoccupation tout aussi grande concernant les valeurs démocratiques.
Fédéraliste européen convaincu, il affirmait également que l'État unitaire qu'était la Belgique devait être transformé en un État fédéral au sein duquel Flamands et francophones puissent collaborer harmonieusement. Dans cette perspective, il attachait une importance primordiale, en tant que Flamand bruxellois, aux relations entre les communautés linguistiques dans la région-capitale. Il réussit également à jeter les bases de rencontres constructives avec des fédéralistes wallons qui partageaient ses positions.
En sa qualité de président-fondateur, il présida pendant plus de vingt ans aux destinées de la Volksunie. Son sens de l'État, sa courtoisie, son militantisme persévérant et son incorruptibilité indéfectible, qui forçaient le respect au Parlement, y compris chez ses opposants politiques, contribuèrent largement à la percée et à l'essor rapide du parti nationaliste, qui, dans les années 70, disposait d'un groupe parlementaire de moyenne importance, bien organisé et capable.
La prédilection que nourrissait Van der Elst pour le dialogue avec des gens prônant des idées s'écartant des siennes, le modèle de concertation et une politique de compromis équilibré suscita toutefois de plus en plus de critiques du côté de l'aile droite du parti.
En 1975, Hugo Schiltz (o1927) succéda à Van der Elst en tant que président du parti. Il fit entrer la Volksunie au gouvernement et se posa en promoteur du très controversé ‘pacte Egmont’ - lequel proposait une nouvelle étape dans la réforme de l'État -. Van der Elst soutint Schiltz à ce propos mais ne put empêcher une crise de confiance et une rupture au sein du parti. Les radicaux de droite rejetèrent le pacte Egmont, entrèrent en dissidence et créèrent le parti séparatiste Vlaams Blok (Bloc flamand).