Jean-Baptiste Camille Corot, ‘Le pâtre aux deux chèvres’ 66 × 55, vers 1865-1868.
(de presque autant d'artistes), provenant toutes du Musée des Beaux-Arts de Lille, actuellement fermé pour cause de travaux de restauration et d'extension.
La manifestation s'inscrivait dans le cadre du programme INTERREG, lancé (et cofinancé à hauteur de 50%) par la Commission européenne en vue d'encourager la création et le développement de réseaux de coopération de part et d'autre des frontières intérieures de l'Union.
A la faveur de cette initiative communautaire et sous l'impulsion d'un ‘Comité de suivi’ extrêment dynamique, chargé de la mise en oeuvre du programme, des dizaines de projets, montés en partenariat par des opérateurs français et flamands, ont pu se réaliser ou sont en cours de réalisation dans la zone frontalière Nord-Pas-de-Calais/Flandre-Occidentale. L'exposition consacrée aux paysagistes français du xixe siècle fait partie d'un large éventail de projets destinés à valoriser le patrimoine touristique et culturel de la région frontalière franco-belge. Dans l'esprit de ses promoteurs, les municipalités de Lille et de Courtrai, elle devrait constituer le point de départ d'une collaboration culturelle intense et durable entre les deux villes. Dans cette optique, il a été convenu que le Musée municipal de Courtrai présentera à son tour une partie de sa collection à Lille, après la réouverture du Musée des Beaux-Arts.
Les tableaux de la collection lilloise présentés à Courtrai (tous nettoyés et certains sortis des réserves spécialement pour l'exposition) ont permis au visiteur de se faire une idée assez précise des diverses tendances picturales qui, dans le domaine du paysage, se sont succédé en France au cours du xixe siècle.
De très grands noms étaient présents au rendez-vous. En premier lieu, Jean-Baptiste Camille Corot, considéré comme le précurseur de l'impressionnisme et l'inventeur du paysage moderne. Le pâtre aux deux chèvres que le maître peignit dans les dernières années - particulièrement fécondes - de sa carrière, était en quelque sorte le tableau phare de l'exposition. De Gustave Courbet, l'un des grands talents du xixe siècle, on pouvait admirer La Meuse à Freyr (près de Dinant), peint en 1856 au cours d'un voyage en Belgique. Le tableau, d'une grande force expressive, passe pour un des chefs-d'oeuvre de cet ardent défenseur du réalisme, violemment opposé aux conventions académiques de son temps. L'impressionniste Claude Monet était représenté par Le Parlement de Londres, vague squelette fantomatique, noyé dans la brume et à peine distinct de son reflet dans l'eau de la Tamise.
Parmi les artistes moins connus (mais qui mériteraient sans doute de l'être plus), mentionnons, entre autres, les néo-classiques Pierre Wallaert et Jean-Victor Bertin dont les paysages ‘historiques’ nous offrent l'image d'une Italie parsemée de collines, de cascades et de monuments antiques, puis les ‘orientalistes’ Adrien Dauzats, Prosper Marilhat et Georges Washington illustrant dans leurs toiles la fascination exercée par l'Orient sur les artistes français depuis la conquête de l'Algérie. Autres ‘oubliés de l'His-