Musique
Roland Zollman à la tête de l'Orchestre national de Belgique
‘La chance peut tourner’, disait au
xviie siècle l'auteur néerlandais Bredero. Cette formule s'applique à beaucoup de choses, y compris à l'Orchestre national de Belgique créé en 1936. Il fut un temps où cet ensemble était le grand orchestre de qualité en Belgique, réputation qu'il devait à des chefs d'orchestre tels que Désiré Defauw et Erich Kleiber avant la deuxième guerre mondiale, et surtout à André Cluytens, grâce à qui, de 1960 à sa mort survenue trop tôt en 1967, il acquit un rayonnement international. Par la suite, l'Orchestre national de Belgique ne devait cesser de poser des problèmes. Certains chefs d'orchestre surent encore l'élever à d'excellentes performances, mais il n'était plus guère question d'un niveau de qualité permanent. Plus d'une fois des rumeurs ont circulé selon lesquelles l'orchestre disparaîtrait en partie ou même entièrement. Il ne fonctionnait plus comme il le fallait. Il en avait assez de se produire en tant qu'orchestre dit de servitude pour le premier organisateur venu.
Roland Zollman (o1950).
Les dettes s'étaient accumulées et un malaise considérable régnait parmi les musiciens, qui avaient été le jouet d'un management mal inspiré et dicté par les pouvoirs publics. L'orchestre se trouvait vraiment au bord du précipice lorsque le ministre de l'Intérieur, Louis Tobback, responsable également des institutions culturelles nationales, réussit à le sauver. Il apporta une solution aux problèmes d'ordre structurel et financier et, fin 1989, nomma deux nouveaux responsables: Roland Zollman à la direction musicale et Fred Brouwers à l'intendance. Ce dernier quitta l'Orchestre national fin octobre 1991.
Roland Zollman (oAnvers, 1950), fit ses études à Anvers et à Bruxelles et chez Nadia Boulenger et Igor Markevitch à Paris. Il acquit son expérience au niveau des orchestres en tant que professeur de direction d'orchestre au Conservatoire royal de musique de Bruxelles, à la tête de plusieurs ensembles éminents à l'étranger ainsi qu'au Scottish Opera, à l'Opéra national de Belgique et à l'English National Opera.
Le nouveau chef d'orchestre peut s'enorgueillir d'avoir obtenu des résultats visibles en peu de temps. L'orchestre semble renaître de ses cendres. Les commentaires de presse sont élogieux. S'il est exact que l'orchestre n'a pas encore atteint le sommet, les comptes rendus louent non seulement la sonorité homogène et la richesse du son des violons de l'ensemble mais tout autant le sens du détail. Roland Zollman semble s'être engagé sur la bonne voie. Il à déjà réussi, de toute manière, à extraire l'orchestre du climat de routine et à lui insuffler un dynamisme nouveau. ‘Ce que j'ai voulu d'emblée, c'était que l'orchestre joue bien. Pour y arriver, j'ai opté pour la voie de l'amélioration de l'écoute et du jeu d'ensemble, liée à l'amélioration des contacts entre les collègues.’
Le chef d'orchestre et l'orchestre sont enthousiastes et mettent