Septentrion. Jaargang 21
(1992)– [tijdschrift] SeptentrionÉchangesLe patrimoine du nord de la France et de la Flandre-OccidentaleLe 16 octobre 1989 la province de Flandre-Occidentale et le département du Nord ont convenu d'un programme de coopération. Quelques initiatives ont déjà été prises dans ce cadre. En dehors des rencontres organisées pour les entreprises des deux régions, un colloque sur la culture s'est tenu les 31 mai et 1er juin 1991 à Bruges(1). Ce colloque s'est poursuivi à Lille les 7 et 8 février 1992. Si, à Bruges, le sujet avait été abordé de manière assez générale, la réunion de Lille a porté plus concrètement sur la conservation du patrimoine. Le colloque a débuté par quelques exposés généraux qui ont conduit à s'interroger entre autres sur l'intérêt de la conservation du patrimoine. Lorsqu'on pose cette question dans l'Hospice Comtesse, très bien restauré, il est évident que la réponse est déjà en partie donnée. Mais on peut se demander, si, à porter ainsi tous les efforts sur le patrimoine, on ne privilégie pas excessivement le passé. Tout le monde s'accorde à dire que la conservation du patrimoine est d'une importance capitale pour l'avenir de toute société, car le patrimoine constitue la mémoire de cette société. Mais bien évidemment, se pose la question de savoir comment assurer cette conservation et comment intégrer le patrimoine dans la société moderne. C'est la question à laquelle les architectes, sociologues, historiens et autres spécialistes présents au colloque ont tenté d'apporter une réponse. Après une visite des travaux de restauration de l'église Sainte-Marie-Madeleine à Lille, quelques sujets concrets ont été abordés, comme celui de la relation entre les autorités centrales et régionales, ou bien le rôle du patrimoine comme facteur de développement local, par le biais notamment du tourisme. Le deuxième jour a été consacré à quelques exemples de réalisations concrètes: Koekelare, Maubeuge, Dunkerque et également à des échanges de vues sur le problème plus philosophique du temps dans l'architecture, auxquels se sont ajoutées quelques remarques critiques à l'égard de la politique engagée. L'importance de la collaboration entre la Flandre-Occidentale et le nord de la France fut mise en évidence à partir d'exemples concrets. C'est ainsi que s'est posé le problème des matériaux anciens, et des vieux métiers qui disparaissent, au point qu'on manque parfois de spécialistes pour d'indispensables travaux de restauration. Il faudrait, dans les deux régions, faire un recensement des artisans encore en activité. Le Nord a restauré un certain nombre d'orgues et de moulins que l'on retrouve également en Flandre et, dans ce domaine, il y aurait beaucoup à apprendre du nord de la France. Ce colloque, auquel ont participé une centaine de personnes, n'a guère abordé que l'héritage architectural. Les autres aspects du patrimoine n'ont été qu'à peine évoqués. Ce qui est regrettable, car là aussi il y aurait bien des initiatives à prendre en commun. Je pense à la protection des dunes des deux côtés de la frontière. Ce deuxième colloque d'information a incontestablement été un | |
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succès. Il ne nous reste plus qu'à souhaiter que le nord de la France et la Flandre-Occidentale s'attellent rapidement à un projet concret, de sorte que tout cet enthousiasme ne demeure pas purement verbal. Dirk van Assche (Tr. M. Cayol) |
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