Milieu
Nuisances pour l'environnement causées par la circulation aux Pays-Bas: de 100 à 120 km/h
Aux Pays-Bas, la Deuxième Chambre a adopté par 73 voix contre 66 une proposition gouvernementale tendant à porter la vitesse maximum sur les autoroutes de 100 à 120 kilomètres à l'heure à partir du 1er mai 1988. Ces derniers temps, cette proposition a suscité des discussions virulentes aussi bien dans les milieux politiques qu'en dehors de ceuxci, et tout semble indiquer que le dernier mot n'a pas encore été dit à ce sujet. La controverse se poursuit de plus belle.
En 1973, le gouvernement Den Uyl instaura la vitesse maximum de 100 km/h sur les autoroutes en invoquant comme principaux arguments la crise du pétrole et la nécessité urgente d'économiser l'énergie. La sécurité routière était à peine invoquée, et il n'était pas du tout question de considérations portant sur l'environnement.
Depuis lors, deux évolutions importantes ont eu lieu. D'une part, la nécessité urgente d'économiser de l'énergie s'est peu à peu estompée. Surtout au début des années quatre-vingt, à la suite de la baisse des prix du pétrole, la prise de conscience pour ce qui est de l'énergie a perdu de son acuité aux Pays-Bas comme ailleurs, du reste. Par conséquent, on appuyait de nouveau un peu plus sur le champignon. D'autre part, vers la même époque, au début des années quatre-vingt et jusqu'à nos jours, notre société s'est de plus en plus rendu compte de la nuisance que représentaient pour l'environnement les gaz d'échappement des automobiles. Avec les émissions provenant d'entreprises industrielles et agricoles, ils contribuent dans une mesure considérable au phénomène des pluies acides. A peu près la moitié de l'acidification par des oxydes azoteux (NOx) provient de la circulation automobile. De plus, l'émission de NOx s'accroît proportionnellement à la vitesse.
Ainsi, la préoccupation écologique se substituait au souci d'économiser de l'énergie comme argument primordial pour maintenir la limite des 100 km/h. Le mouvement des verts se montrait dès lors clairement favorable à cette solution. Mais un argument tout différent est venu perturber la discussion: la limitation de vitesse à 100 km/h existait sur le papier, mais elle n'était plus guère respectée, et par ailleurs le contrôle était pour ainsi dire inexistant. Des enquêtes ont permis d'établir qu'en 1987, la moitié des automobilistes roulaient à 111 km/h ou plus et 15% d'entre eux à 127 km/h ou plus. Etant donné l'absence quasi totale de contrôle, on pouvait donc, dans la prati-