Politique
Elections provinciales
Le 18 mars dernier ont eu lieu aux Pays-Bas les élections quadriennales des Etats provinciaux. D'habitude, ces élections ne suscitent pas un bien grand intérêt. Mais ce ne fut pas le cas cette année: par suite d'une modification de la constitution, les Etats provinciaux éliront en juin un Sénat (on parle aux Pays-Bas de Première Chambre des Etats-Généraux) totalement renouvelé. Jusqu'à maintenant, les Etats provinciaux n'élisaient tous les quatre ans que la moitié du Sénat. D'éventuelles évolutions politiques ne se traduisaient donc que pour moitié dans la composition de cette institution.
Avant les élections du 18 mars, il paraissait possible cette fois que les deux partis de la coalition gouvernementale, le CDA (Christen-Democratisch Appel) démocrate-chrétien et le VVD (Volkspartij voor Vrijheid en Democratie) libéral, perdissent leur majorité au Sénat. Ce recul n'aurait d'ailleurs pas constitué une menace directe pour le gouvernement Lubbers, assuré de pouvoir s'appuyer sur la majorité acquise en mai 1986 à l'Assemblée nationale, bien plus déterminante; mais il aurait été beaucoup plus difficile pour le gouvernement de faire accepter au Sénat toutes sortes de projets de lois. Il aurait été contraint de recourir au soutien de petites formations de droite (protestantes-orthodoxes).
Et pourtant, le 18 mars, le CDA et le VVD ont enlevé tout juste un nombre de voix suffisant pour leur assurer probablement une courte majorité de 39 sièges sur 75.
On ne saurait pourtant considérer ces élections comme un test électoral pour le gouvernement Lubbers. Les élections sénatoriales au suffrage indirect n'existent guère dans l'esprit de l'électeur, témoin la faible participation de 66%. Aux législatives, la participation est la plupart du temps de 80 à 90%. Or, d'habitude, les partis profitent très diversement d'un surcroît de participation. En outre, le premier ministre Lubbers n'a pas pris part à la campagne électorale. S'il s'était par exemple prêté à un débat avec le leader socialiste Kok, comme cela s'impose pour les législatives, le scrutin aurait pu connaître une issue tout autre, sans qu'on pût prévoir en quel sens.
Le grand perdant des élections a été le VVD libéral. Le manque de poigne du vice-premier ministre libéral Rudolf de Korte, et la zizanie qui règne entre les leaders libéraux soulèvent beaucoup de critiques aux Pays-Bas. Ont également reculé, fût-ce dans une moindre mesure, les deux grands