Septentrion. Jaargang 11
(1982)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermdLettre flamande◼ cet été, la ville de bruges a littéralement vécu à l'heure bourguignonne. On y commémorait le cinq centième anniversaire du décès de Marie de Bourgogne, survenu à l'âge de vingt-cinq ans, ce qui a permis de mettre en valeur plus encore que de coutume le magnifique centre de la vieille ville. Le 28 mai avait été inauguré le nouveau mausolée bourguignon dans le choeur de l'église Notre-Dame. En janvier 1979, des fouilles avaient abouti à la découverte de plusieurs tombes, dont certaines aux parois ornées de fresques, de restes d'un squelette qui a été identifié comme étant celui de Marie de Bourgogne ainsi que de l'urne ayant renfermé le coeur de Philippe le BeauGa naar eind(1). Les célèbres tombeaux de Marie de Bourgogne et de son père Charles le Téméraire ont quitté la chapelle Lanchais pour être installés au-dessus des tombes aménagées de façon telle que le public peut les voir. Outre une exposition documentaire sur Marie de Bourgogne, trois expositions ont été consacrées respectivement au patrimoine hospitalier de Bourgogne, à la culture, au folklore et au vin de Bourgogne ainsi qu'aux monnaies et médailles dans la Flandre bourguignonne. Du 19 août au 3 septembre se déroulaient les Journées bourguignonnes, où plusieurs groupes bourguignons animaient les nombreuses placettes de la ville, où les commerçants et le secteur de l'hôtellerie, de la restauration et des cafés accordaient une attention particulière à la gastronomie de la région bourguignonne et où, dans une taverne à vin et lors d'un banquet populaire, amateurs et touristes pouvaient déguster nombre de spécialités. En plus des manifestations musicales par des ensembles bourguignons, le Festival de Flandre participait avec cinq concerts de musique ancienne. Le 21 août s'est déroulé, à la tombée de la nuit et avec des flam- | |
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Le mariage de Maximilien d'Autriche et de Marie de Bourgogne († 1463).
beaux comme seule lumière, le cortège nocturne Marie de Bourgogne, où sept cents acteurs, figurants, cavaliers, danseurs et musiciens évoquaient les moments dramatiques, tendres, amusants et éclatants de sa courte vie. Il s'agissait d'une sorte de théâtre ambulant, en trente scènes. Plus que ce n'est le cas des autres célèbres cortèges brugeois - tel celui de l'Arbre d'or -, davantage axés sur des thèmes religieux, ce cortège-ci présentait des scènes profanes et, à côté des princes, ducs et chevaliers, s'appliquait à évoquer, dans des tableaux de masse, la vie des gens simples telle qu'elle a dû se dérouler à l'époqueGa naar eind(2). ◼ du 25 septembre au 7 novembre derniers, Le paradis terrestre a été accessible, au Jardin d'acclimatation d'Anvers, moyennant un billet d'entrée de deux cent vingt francs belges. C'est sous ce titre que la Société royale de zoologie d'Anvers a organisé une exposition consacrée aux représentations animalières flamandes et hollandaises du seizième et dix-septième siècle. L'excellent catalogueGa naar eind(1) présente une étude détaillée sur ‘le paradis terrestre dans les arts plastiques’, par Carl van de Velde, et une autre sur des ‘aspects de la peinture animalière flamande du quinzième au dix-septième siècle’, par Arnout Balis, toutes deux assorties d'une riche iconographie appropriée. Il en ressort notamment qu'après l'avoir utilisé pendant longtemps surtout comme thème didactique et moralisateur - tout spécialement par la notion du péché originel -, les peintres de la période de référence ne recouraient plus au thème du paradis que comme un prétexte à des représentations d'une faune coloriée dans la nature. Le catalogue reproduit les cent douze pièces exposées. Il convient de signaler deux scènes monumentales d'une série de sept tapisseries de la Génèse, provenant de l'atelier bruxellois de Jan de Kempeneer et conservées à Florence, où elles sont rarement exposées à la lumière, et qui ont ainsi retrouvé temporairement, après plusieurs siècles, le chemin de leur pays d'origine. Parmi les peintures, dessins et gravures figurent, à côté de noms familiers de Jan Brueghel, Roeland Savery, Frans Snyders, Paul de Vos, d'autres moins connus tels que Melchior de Hondecoeter, Jan van Kessel, Isaac van Oosten, Rachel Ruys, Cornelis Saftleven, Pieter Holsteyn et d'autres encore. A côté de quelques bas-reliefs sur bois ou sur pierre, statuettes en bronze et peintures sur verre, une section spéciale était réservée à la localisation géographique du paradis terrestre par les cartographes de l'époque. Le hasard a voulu qu'à peu près simultanément, du 17 septembre | |
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‘Le péché originel’. Tapisserie, 465 × 815 cm, provenant de l'atelier bruxellois de Jan de Kempeneer, vers 1550. Florence, Galérie de l'Académie.
Eugène Verboeckhoven: ‘L'affouragement du bétail au bord de la mer du Nord’, huile sur bois, 39 × 56,5 cm, 1868. Collection privée.
au 14 novembre, une autre exposition, conduisant Du coq à l'âne au Passage 44 à Bruxelles, mit en lumière la peinture animalière en Belgique au dix-neuvième siècle, genre et époque qui n'ont guère suscité d'intérêt jusqu'à tout récemment. Dans un exposé circonstanciéGa naar eind(2), Norbert Hostyn indique comment une période transitoire de style néo-classique succéda à celle des peintres flamands et néerlandais inventeurs du genre, présentant un monde arcadien idéalisé sous des influences italianisantes, avec Jean-François Legillon et Henri-Joseph Antonissen. Vers la fin du dixhuitième siècle, l'école anversoise groupée autour de Balthasar-Paul Ommeganck annonça un plus grand réalisme dans la représentation des sites. C'est le très célèbre Eugène Verboeckhoven qui, à l'époque romantique, imprima un nouvel essor au genre; il fit école et connut un grand nombre d'élèves et d'imitateurs: signalons notamment Louis-Pierre Verwée, Idelphonse Stocquart, Henri et Frans de Beul, Aimé Velghe. Plus longtemps qu'en France, les peintres réalistes continuèrent à insister sur une observation plus objective et un rendu plus exact: ainsi Louis Robbe, Joseph-Edmond Stevens et Charles Verlat ou Jan Stobbaerts, ces deux derniers avec des accents naturalistes. Vers 1870, les peintres de la Société libre des beauxarts de Bruxelles, tels Alfred Verwée, cherchaient à rallier les courants novateurs et apportaient des accents impressionnistes. Hostyn attire encore l'attention sur l'engouement réel que connut ce genre pictural auprès de la nouvelle bourgeoisie du dixneuvième siècle, de sorte qu'il entraîna des spécialisations et des diversifications et donna lieu à la naissance de véritables circuits commerciaux allant jusqu'en Amérique. Après la première guerre mondiale, note-t-il enfin, ‘la peinture animalière figurative passa pour de bon aux mains des dilettantes ou des peintres du dimanche. Avec le résultat que l'on peut imaginer.’ Grâce aux reproductions illustrant le texte, ce catalogue compte un nombre d'illustrations supérieur à celui des tableaux exposés et il comporte également des notices biographiques et une orientation bibliographique. | |
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◼ le 5 septembre 1982 mourut à Meise (Brabant flamand) Maurits Naessens. Naessens naquit à Anvers, le 26 septembre 1908, dans un milieu très modeste. A dix-sept ans, après des études secondaires aux lycées d'Anvers et de Chimay, il s'engagea comme mousse pour un voyage aux Etats-Unis. Puis, tout en travaillant comme employé dans des bureaux de compagnies maritimes de sa ville natale, il y obtint en 1930 la licence en études commerciales à l'Institut supérieur de commerce. Il se sentit très tôt attiré par les arts plastiques, fut actif dans le mouvement estudiantin socialiste et fut dégradé, pendant son service militaire, pour cause de flamingantisme. En 1930, Naessens devint secrétaire de l'OEuvre des loisirs pour l'ouvrier, fonction dans laquelle il se révéla un militant culturel infatigable. En 1931, il fut nommé secrétaire du Parti ouvrier belge à Anvers et figura parmi les cofondateurs de la Ligue socialiste anti-guerre. Pendant ces années de crise économique et de chômage, ses préoccupations en matière de bien-être et de relèvement culturel pour tous rencontraient un support dans le socialisme humanitaire et dans les idées d'organisation de la société du sociologue et philosophe de la culture Hendrik de Man. En 1933-1934, sous la direction de celui-ci, Naessens assuma la tâche de secrétaire national du Bureau d'action nationale pour le Plan du travail - qui proposait une économie mixte planifiée - et dirigea la propagande en faveur de celui-ci en Flandre. En 1935, il accéda à la fonction de secrétaire pour la Flandre, puis au niveau national, de la Centrale de propagande du Parti ouvrier belge. En cette qualité, il mit sur pied d'imposantes festivités de masse et mena aussi la campagne électorale socialiste lors de l'importante campagne électorale intermédiaire opposant Van Zeeland aux rexistes et aux nationalistes flamands à Bruxelles en 1939. Jusqu'en 1940, il acquit également de l'expérience dans plusieurs cabinets ministériels. Récemment, des émissions télévisées et des polémiques consacrées à l'avant-guerre en Belgique ont attiré l'attention en particulier sur l'évolution de De Man vers le ‘socialisme autoritaire’ et ses objectifs politiques, tel qu'il le personnifierait sous l'occupation allemande en 1940-1941, ainsi que sur le rôle joué à cet égard par le proche collaborateur que fut pour lui Naessens, qui demeura toujours fidèle à sa personne et à ses idées. Toujours est-il qu'au lendemain de la guerre, le parti socialiste condamna avec virulence l'action de De Man et qu'un conseil d'honneur interdit à Naessens d'exercer à l'avenir des fonctions au sein du parti ou des mandats politiques. En 1940, Naessens avait demandé à être nommé secrétaire d'administration au service du Crédit public du ministère des Finances. En 1941, il obtint la licence en sciences politiques à l'Université libre de Bruxelles et en 1943 celle en sciences économiques à l'Université d'Etat de Gand. En 1945, il fut nommé au grade de directeur et en 1947, il fut associé au réapprovisionnement du pays au département des Importations. La même année, il fut nommé directeur à la Caisse générale d'épargne et de retraite, où il s'occupait en particulier des placements industriels. En 1950, à l'étonnement de beaucoup de ses intimes, Naessens passa de l'autre côté du ‘mur d'argent’ en acceptant le poste de directeur de la filiale belge de la Banque de Paris et des Pays-Bas à Bruxelles. Sous son impulsion, et dans le contexte de l'effort d'expansion économique d'aprèsguerre, la banque connut un essor rapide et joua un rôle considérable dans la vie économique, notamment dans l'industrialisation et la promotion de l'emploi en Flandre. Naessens y termina sa carrière en 1977 en tant que président honoraire de la ‘Bank van Parijs en de Nederlanden, België’, établissement bancaire autonome occupant la quatrième place parmi les banques belges. Se trouvant en position de force et disposant de moyens, Naessens, à ce stade de sa vie, s'est souvenu de ses rêves de militant culturel socialiste et flamingant et, surmontant quelques contradictions apparentes, s'est lancé avec panache dans une série d'initiatives, dont il considérait qu'elles faisaient partie de ses ‘devoirs’ de banquier. Signalons tout d'abord l'acquisition, en 1954, de la maison Osterrieth, ancienne demeure patricienne anversoise remontant au seizième siècle, qui fut restaurée et transformée pour devenir, à partir de 1957, un riche musée, un centre pour des événements culturels de haut niveau et un lieu de rencontres européennes. Naessens prit une initiative analogue pour l'hôtel de Bocholtz, à Liège, en 1966. Dans de nombreuses villes, la banque installa ses bureaux dans de précieux immeubles anciens restaurés; dans d'autres, elle contribua au lustre de l'architecture contemporaine. C'est en qualité de Flamand fier du passé de son peuple que Naessens fut président de la Commission de l'inventaire de la Belgique (1964-1972) et de la section néerlandaise de la Commission royale des monuments et des sites (1968-1977) et s'est efforcé de sauver ce qui pouvait être sauvé à une époque où la prospérité nouvellement acquise menaçait de transformer nos villes en un chantier gigantesque et sans merci. En second lieu, Naessens acquit pour sa banque un patrimoine artistique comptant plu- | |
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sieurs milliers de pièces. Toutes les disciplines artisanales y sont représentées à côté d'une imposante collection de tableaux des grands maîtres flamands, rapatriés pour une bonne part par Naessens. Mais le banquier se sentait plus à l'aise encore dans le domaine de la promotion de l'art moderne à partir de l'expressionnisme flamand. Cette recherche individuelle de la beauté, Naessens - qui se défendait d'être un mécène au sens traditionnel du terme, trop lié à ses yeux à une époque aux structures sociales révolues et qu'il réprouvait - la subordonnait à un idéal collectif: grâce à la banque, qui assumait le rôle de conservateur, la collectivité devait en permanence avoir l'occasion d'entrer en contact avec les sommets de l'esthétique. C'est ainsi qu'il réalisait son aspiration ‘à assurer au peuple ouvrier un niveau de culture plus élevé et, grâce à ce supplément de culture, à porter la société à une forme supérieure de démocratie’. Enfin, il y a l'éditeur Naessens. Cela a commencé modestement, sous la forme du cadeau de fin d'année que les banques envoyaient aux bonnes relations et aux amis. Dès 1951, Naessens fit réaliser une petite édition luxueuse de trois lettres de Christophe Colomb. L'idée germa; le rêve et le hasard des rencontres, après quelques autres publications, firent en sorte qu'en 1957, Le miroir de la Belgique de Carlo Bronne fut le premier titre à se présenter sous la forme des somptueux volumes - une cinquantaine jusqu'à présent - édités par le Fonds Mercator. La demande dépassa rapidement le tirage prévu pour les cadeaux, et le fonds se lança dans l'édition commercialisée, en plusieurs langues, d'une série d'ouvrages consacrés tant au passé qu'à des sujets contemporains, composés par d'éminents spécialistes de l'histoire et
Maurits Naessens (1908-1982).
de l'histoire de l'art, abondamment illustrés, et dont la réputation s'est vite répandue à travers le monde. Le lecteur aura compris que Maurits Naessens était un personnage hors du commun, ‘un menhir au pays flamand’, comme l'appelle son ami, l'écrivain Marnix Gijsen. Il était avant tout un tempérament, fait de santé et de détermination, un lutteur et un visionnaire ressentant constamment le besoin de vaincre des difficultés et de réaliser toujours de nouveaux projets. Son dynamisme et sa persévérance portaient naturellement ce leader né à des postes de responsabilité et de pouvoir, un pouvoir qu'il aimait non en soi, mais parce qu'il lui permettait d'animer et de promouvoir des idées, des projets, de concrétiser chaque fois de nouveaux rêves. Tous ses actes étaient sous-tendus par une sorte de foi mystique absolue dans le socialisme, constituant à ses yeux un processus permanent et jamais finissant vers davantage de justice et davantage de liberté, par un sentiment de solidarité hautement développé et par le sens de la responsabilité devant la collectivité. Sous sa solidité physique se cachait un être profondément humain, complexe, souvent terriblement déchiré - comme le souligne l'ami de toujours, Jef Rens -, une âme restée simple, proche des hommes et de la nature, un esprit d'une insatiable curiosité universelle. Admirateur de Marnix van Sint-Aldegonde et de Guillaume le Taciturne, ce ‘superbe humaniste’ (Gijsen) pratiquait une tolérance qui lui semblait innée, ce dont d'aucuns, du reste, ne lui ont pas toujours su gré. La fondation ‘Stichting Ons Erfdeel’ se félicite d'avoir compté Maurits Naessens parmi les membres du comité de conseil à partir de 1969 et parmi ceux de son conseil d'administration à partir de 1971. Elle conserve précieuse- | |
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ment le souvenir de tous les conseils et encouragements dont il entoura ses aspirations à valoriser la présence de la communauté néerlandaise dans l'Europe de demain. Maurits Naessens 70. Het boek van de vriendschap (Le livre de l'amitié), Tielt-Amsterdam, Lannoo, 1977, 174 p. ◼ dans son ouvrage ‘paris-Bruxelles / Rodin et Meunier, Micheline Hanotelle étudie les sculpteurs français et belges de la fin du dix-neuvième siècle, époque des premières révolutions esthétiques qui régla son compte à l'académisme. Elle accorde une attention particulière aux contacts, aux échanges et interactions. Un premier chapitre évoque le séjour d'Auguste Rodin en Belgique, de 1871 à 1877. Il y participe à la décoration de plusieurs bâtiments publics, parfait sa formation artistique et conçoit ses premières oeuvres importantes appelées à révolutionner la sculpture. Une deuxième section étudie en profondeur la présence des sculpteurs français en Belgique, aux salons triennaux de Bruxelles, Anvers et Gand et aux expositions universelles. L'auteur évoque les années 1884-1893, où le Groupe des Vingt servait de fer de lance aux novateurs. Puis suivent les Salons de la libre esthétique, qui connaissent notamment une influence grandissante des arts appliqués et préludent ainsi à l'Art nouveau. En marge de ces deux groupes, il y a une effervescence d'idées et d'activités dans des milieux indépendants tels que le Salon de l'art indépendant, l'Association pour l'art et le Cercle pour l'art, la Société des beaux-arts. Notons aussi que c'est à Bruxelles que Rodin a tenu sa première exposition individuelle, en 1893. Suit un panorama de la sculpture belge en France, avec Paul de Vigne, Julien Dillens, Louis Mignon, Thomas Vinçotte, Jef Lambeaux et d'autres, qui participent aux Salons des artistes français ou à ceux de la Société nationale des beaux-arts, à la section belge des Expositions universelles de 1878 et de 1889, ou trouvent leur place dans les expositions privées - ainsi, aux Salons de la Rose-Croix, le jeune George Minne, auquel le Musée des beaux-arts de Gand vient de consacrer enfin une grande rétrospective. Au quatrième chapitre, Hanotelle retrace l'itinéraire de Constantin Meunier, qui délaissa très tôt la sculpture pour la peinture, pour y revenir vingt ans après, en 1884, se tournant définitivement vers le monde des travailleurs pour le choix de ses objets, exaltant une haute idée du travail de l'homme et conférant ainsi une grandeur souveraine au sentiment social. Dès ses premières oeuvres, c'est la célébrité à Paris. Sa réputation se fait de plus en plus solide et ses oeuvres, acquérant une valeur spirituelle toujours plus prononcée, ne pouvaient que marquer profondément les artistes des milieux socialisants. Enfin, l'auteur souligne encore l'importance des rencontres et des liens amicaux entre les artistes des deux pays et résume le rayonnement de Meunier et de Rodin: ‘Leur oeuvre libéra la sculpture d'un joug pesant; c'est en ce sens que leur influence déjà considérable à la fin du siècle fut capitale pour l'évolution de l'art moderne.’ Le récit particulièrement riche de cette époque d'intense activité sculpturale novatrice, illustré de cent quatrevingt-dix reproductions, se clôt par la liste exhaustive des expositions et par une vaste bibliographie individualisée. Micheline Hanotelle: Paris-Bruxelles / Rodin et Meunier. Sculpteurs français et belges à la fin du XIXe siècle. Préface de Cécile Goldscheider. Paris, Le Temps, 1982, 250 p. ◼ le 17 septembre 1982, au Palais royal à Amsterdam, lors d'une séance solennelle en présence de la famille royale néerlandaise, le dominicain flamand Edward Schillebeeckx, professeur de théologie à l'université de Nimègue et théologien controversé de réputation mondiale, a reçu le prix Erasme des mains du prince Bernhard, régent de la fondation Praemium Erasmianum qui le décerne. Comme nous l'avions signalé dans le numéro 3 de l'année 1981 de Septentrion, ce prix couronne une personne ou une institution contribuant à la promotion de la conscience européenne et à l'enrichissement du patrimoine culturel européen. La fondation a surtout tenu à souligner que l'oeuvre de Schillebeeckx confirme les valeurs classiques de la culture européenne et contribue à la réflexion autocritique sur celle-ci. Le même jour, les amis du lauréat vinrent lui rendre hommage à la salle Eggert, dans la Nouvelle Eglise jouxtant le Palais royal. Schillebeeckx s'y est vu remettre un livre intitulé God is ieder ogenblik nieuw (Dieu est nouveau à chaque moment), présentant un portrait du théologien, suivi d'une série d'entretiens avec lui.
WILLY DEVOS
Adresse: Herdersstaflaan 38, B-1170 Brussel-Bruxelles. |
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