Faits et valeurs.
Petit à petit, le professeur Pierre Brachin a cessé d'être un inconnu pour les lecteurs de Septentrion. II a déjà publié lui-même dans notre revue (p.ex. ‘Que traduit-on du néerlandais en français?’ Septentrion 3-3, décembre 1974) et d'autres ont déjà décrit ses activités (p.ex. ‘Un Français pas comme les autres’, par Sadi de Gorter, Septentrion 3-2, septembre 1974). Le professeur Brachin est devenu peu à peu un des principaux médiateurs pour tout ce qui concerne la langue et la littérature néerlandaises en France. Par le truchement de ses nombreuses publications, consacrées principalement aux études néerlandaises, il a contribué d'une façon incomparable à la diffusion de la culture néerlandaise en France.
Ce fut donc une très bonne idée de composer à l'occasion de son soixantième anniversaire, le 16 août 1974, un livre contenant douze essais du professeur Brachin. Le résultat en est un volume de 222 pages, qui lui a été offert solennellement à l'Institut Néerlandais à Paris, au nom de l'Association Internationale d'Etudes Néerlandaises, qui avait pris l'initiative de la publication. Le professeur Walter Thys, son président, y a prononcé un discours dont je veux citer tout de même un passage caractéristique: ‘Par une combinaison parfaitement harmonieuse et équilibrée entre enseignement et recherche, vous avez rendu d'immenses services aux études néerlandaises en France. Vous avez réussi à former des élèves qui vous assistent maintenant dans votre propre enseignement ou qui sont en train de préparer leurs doctorats en philologie ou en littérature néerlandaise... J'ajoute, en le soulignant, que vous avez aidé à la diffusion de la culture néerlandaise dans les pays de langue néerlandaise eux-mêmes. Que vous l'ayez fait en tant que Français et pour une très grande partie en français, augmente considérablement la valeur de votre contribution et l'importance de la reconnaissance que nous vous devons...’
Dans l'avant-propos du livre, M. Sadi de Gorter, Ministre plénipotentiaire et Directeur de l'Institut Néerlandais, n'épargne pas non plus ses louanges et en vient à la conclusion que ‘Brachin juge la civilisation néerlandaise avec la partialité d'un homme engagé dans la lutte pour la reconnaissance des valeurs essentielles. Fidèle à ce critère, ses choix ont le mérite de représenter un apport authentique et durable. Il fait donc aussi oeuvre d'historien de la chose écrite. Dans ce contexte, enfin, il sert la cause, non à son corps défendant mais avec une discipline intellectuelle stricte, de la pérennité de l'apport néerlandais à la culture européenne’.
Un aperçu du contenu de ce livre très à part ne donne aucune impression du style tout à fait particulier de Pierre Brachin, tant en français qu'en néerlandais, ni de sa rigueur professorale, mais d'autant plus du large domaine dont il traite et des rapports européens qu'il sait toujours découvrir: