anonyme
traduit du moyen néerlandais par liliane wouters.
au fond de moi blessé
Au fond de moi blessé,
le coeur tout traversé,
votre amour absolu
me blesse tant et plus.
Où que je me tourne, où que j'aille
le jour, la nuit, sans reposer,
où que je me tourne, où que j'aille,
vous êtes seule en mes pensées.
en mai j'avais élu
En mai j'avais élu
cette fleur pour mon coeur.
Hélas! L'hiver venu
le gel en fut vainqueur.
Et la voici cachée
sous la neige glacée.
Vais-je m'en séparer?
Cela me fait pleurer.
Vais-je m'en séparer?
Cela me pèse tant.
Il me faut espérer
avec le Nouvel-An.
Le Nouvel-An qui vient
heureusement vers moi.
Il me rendra mon bien.
Il me rendra ma joie.
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[p. 111]
anonyme
traduit du moyen néerlandais par liliane wouters.
nous voulons aller en ostlande
Nous voulons aller en Ostlande
en Ostlande, oui, nous irons.
Par delà les landes, les brandes,
à la fraîche, par les buissons,
meilleure cité trouverons.
Et quand nous serons en Ostlande,
dessous une haute maison,
ils ouvriront les portes grandes,
à la fraîche, par les buissons,
bienvenue ils souhaiteront.
Ils ouvriront les portes grandes.
Bienvenue ils souhaiteront.
Le soir, le matin, qu'ils nous tendent,
à la fraîche, par les buissons,
le vin jeune. Nous le boirons.
Dans des coupes, le vin qu'ils tendent,
et la bière, et toute boisson.
Ah! qu'il fait bon vivre en Ostlande,
à la fraîche, par les buissons,
où mon amour a sa maison.
Note de la traductrice: Comment rendre toute la magie d'un mot tel que ‘Oostland’? Terre de l'est est trop prosaïque, orient trop chargé de significations diverses. Le traducteur se tira d'affaire en inventant un terme analogue: Ostlande.
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anonyme
traduit du moyen néerlandais par liliane wouters.
chant d'amour
O mon guide éternel, ô femme,
tu vis au loin, je reste ici.
Pourtant, nous demeurons unis.
J'aspire à toi du fond de l'âme
quand je te vois regard si beau.
Dieu te libère de tous maux!
O mon guide éternel, ô femme,
tu vis au loin, je reste ici.
Pourtant, nous demeurons unis.
La joie doit renaître en mon âme
quand je te vois gestes si beaux.
Dieu te libère de tous maux!
O mon guide éternel, ô femme,
tu vis au loin, je reste ici.
Pourtant, nous demeurons unis.
Les poèmes: Au fond de moi blessé, En mai j'avais élu, Nous voulons aller en Ostlande, Chant d'amour sont extraits de Bréviaire des Pays-Bas, anthologie de la littérature néerlandaise du XIIIe au XVe siècle. Textes traduits et présentés par Liliane Wouters. Ed. Universitaires, collection Pays-Bas/Flandre, 10, rue Mayet, 75006 Paris. 1973 - 126 p.