Het prieel der gheestelicker melodiie(1617)–Anoniem Het prieel der gheestelicker melodiie– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 251] [p. 251] Regretz des amateurs de ce monde à l’heure de la mort. VOus qui courez tousiours Aux vanitez du monde perissable: Vous qui tousiours batissez sur le sable De voz folles amours; De, &c. Pensez vous pour iamais Faire seiour en ceste terre basse; Et que pour vous, la mort palle, se face Benigne desormais? Benigne, &c. Vous vous abusez fort: Il faut mourir; la verité l’asseure: Vous ne scauez le mois, le iour, ny l’heure, Qu’eschoira vostre sort. Qu’eschoira, &c. [pagina 252] [p. 252] D’un fuzeau aymantin Les soeurs ont soing de filer nostre vie: Mais ô malheur, ains qu’elle soit ourdie, Atropos y met fin. Atropos, &c. Las! le voy de cent tours Voller sur moy ceste Parque cruelle; Pour m’assener de la flesche mortelle, Sans espoir de secours. Sans, &c. Ha cruell’ Atropos! Veux tu si tost de ma chair te repaistre? Ne me veux tu vn quart d’heure permettre Iouyr de mon repos? Iouyr, &c. Helas coeur inhumain! Que dis-ie coeur, ains plutost vne roche, Ie fremis tot, quand de moy tu t’approche; Retire vn peu ta main. Retire, &c. Non tu n’en feras rien; Tu as iuré ma ruine totale: Tu veux en fin dans l’vmbre sepulchrale Me priuer de mon bien. Me, &c. Ie n’ay autre confort, Sinon les pleurs, les souspirs & les larmes, L’effroy, la peur, les frequentes alarmes Des abbois de la mort. Des, &c. Quoy! fault-il qu’au tombeau Mes os moelleux de leur chair se despouillent? Et que les vers, & pourriture, soüillent Tot ce que i’ay de beau? Tout, &c. [pagina 253] [p. 253] Ie tremble en y pensant; D’horreur, le poil dessus mon chef se dresse: Et si ne puy (tant la douleur me presse) Trouuer rien de plaisant. Trouuer, &c. Mais de quoy m’ont seruy Les ieux mignards, les plaisirs, les delices, Les voluptez, & les douces blandices? Tot s’est euanouy. Tout, &c. O miserable chair! Ie t’ay seruy d’vn esprit trop folastre: Ie t’adorois ainsi qu’vn idolatre; Mais tu le me vendz cher. Mais, &c. He qu’ay-ie raporté! Te caressant, si non la fie bure grosse, Qui peu à peu creuze & mine la fosse, Où ie feray ietté. Où ie, &c. Adieu donc, Monde, Adieu, Tu m’as trompé en te faissant seruice: Tu m’as plongé au gouffreux precipice Des iugemens de Dieu. Des, etc. Vorige Volgende