Ons Erfdeel. Jaargang 12
(1968-1969)– [tijdschrift] Ons Erfdeel– Auteursrechtelijk beschermd
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De Vlaming door een Franse bril.‘Niet alleen voelde de bevolking (van Frans-Vlaanderen) zich naar aard en zeden wezensvreemd aan Frankrijk, maar ze vond bovendien in haar taal een krachtig verweersmiddel tegen de assimilatiepolitiek’. Deze zin, gelicht uit het biezonder boeiende artikel ‘Frans-Vlaanderen. Ontstaan en evolutie’, dat Prof. Mr. E.I. Strubbe in de vorige jaargang van dit tijdschrift liet verschijnen, kenmerkt de gereserveerde houding die er aanvankelijk bestond tussen de bewoners van de Vlaamse Westhoek, aangehecht bij Frankrijk in 1668-1678, en het nieuwe vaderland.
Dit verschil in volksaard heeft nog lang - en nu nog wel enigszins - als motief gediend voor de Vlaamsgezinde Frans-Vlamingen (en dan vooral de historici onder hen), om de banden met de rest van Vlaanderen en van de Nederlanden te bestendigen. Ongetwijfeld heeft het boek van G. Blachon Pourquoi j'aime la Flandre (1922) (in het Nederlands vertaald door Stijn Streuvels) daar enorm toe bijgedragen. Deze Fransman uit het Zuiden, die o.a. de ere-titel van prefekt voerde, vatte gedurende zijn jarenlang verblijf in Frans-Vlaanderen zulke bewondering op voor zijn inwoners, dat hij hun zeden en gebruiken in hoogst ditirambische woorden vertolkte.
De lektuur van dit werk is zeker niet aangepast aan onze moderne mentaliteit, en men kan zich nog nauwelijks inbeelden, hoe het zo een ruime weerklank kon vinden. Toch zijn de karakteristieken, die hij de Vlamingen toeschrijft, (in zijn ogen allemaal kwaliteiten), in ruime mate in overeenstemming met wat een Fransman van twee eeuwen voordien reeds in de Vlamingen trof. Hiervan getuigt een handschrift, dat in 1699 ontstond (Gent, Universiteitsbiblioteek, Hs. 551) uit de pen van een Fransman, wiens naam onbekend is, maar die, te oordelen naar de inhoud, een militaire of administratieve funktie bekleedde in een van de steden van de Westhoek, door de Franse kroon aangehecht (waarschijnlijk Duinkerke). Hij bespreekt in deze ‘Mémoire concernant la Flandre flamingante’ ongeveer alles wat men in de Parijse regeringsmilieu's over de geannekseerde gebieden wenste te weten: een korte historische schets, een beschrijving van de steden en van de militaire steunpunten (op dat ogenblik behoorden ook de kasselrijen Veurne en Ieper nog tot de Kroon), enz. Een hoofdstuk uit zijn werk, Naturel des habitans, handelt over de aard van de Vlamingen. We laten van deze passage de tekst volgen, zonder kommentaar, en in de originele spelling; ongetwijfeld is het beeld dat deze Fransman ophing van de Vlaming, nog niet verbleekt. ‘Les flamands sont corpulens, de belle venüe et communement gros et gras; ils sont d'un naturel pesans et assé lens dans leurs manières d'agir, mais cependant assé laborieux, soit pour la culture des terres, soit pour les manufactures et pour le commerce, que nulle nation n'entend mieux qu'eux; ils aiment a boire les uns avec les autres et a faire leurs affaires et leurs marchez le verre a la main, grands amateurs de la liberté et grands ennemis de la servitude, et en cela ils tiennent encore des anciens Belges, cequi fait qu'on les gaigne plus aisement par la douceur que par la force; ils se fachent aisement et se reconsilient de même, aimant et haissans d'une manière toutte differente de la notre, c'est a dire n'ayant pas beaucoup de sensibilité, ny dans l'amour, ny dans la haine, se consolans sans peine de tous les malheurs qui leurs arrivent, en disant qu'il auroit pû leur arriver pis: ils ont de l'esprit et du bon sens sans avoir l'imagination vive, c'est cequi fait qu'on les trouve grossiers et stupides dans la conversation: mais ils sont habils dans les affaires qu'ils font avec reflection et trompent quelques fois ceux qui s'imaginent être plus fins qu'eux. Ils sont fort attachéz a la religion catholique et a toutes les devotions d'institution monacales. Ils frequentent les sacremens et sont exacts a entendre la messe et le sermon, mais tout cela sans prejudice du cabaret qui est une de leurs passions dominantes; les petittes gens ne faisoient pas grand scrupule autrefois dans la chaleur de leurs bauches de se battre a coups de coûteaux; ils se tuoient impunement et les coupables se sauvoient aussi tost dans des convents ou dans des eglises ou ils etoient a couvert de la justice pendant que leurs amis tâchoient de negocier leur accommodement: mais comme le crime n'a point cette recource sous la domination du Roy les homicides sont beaucoup plus rares presentement. Les flamands sont néz avec du courage, mais ils n'aiment point la guerre, tant parce que la fortune ne sy fait poinz assé promptement a leur fantaisie, que parce qu'ils n'aiment pas a l'achepter, eux qui sont glorieux par une certaine sujettion, qu'ils traittent de bassesse; d'ailleurs le peu de nobles se qu'il y a dans ce canton ne leur en donne pas beaucoup l'exemple et la plupart de ceux qui voudroient y aller n'osent le faire parce qu'ils ont du bien sous la domination des deux couronnes; on doit cependant juger, parce qu'on fait les Regimens de Solre et de Robecq et par touttes les belles actions des capres de Donkerque pendant le cours | |
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de cette dernière guerreGa naar eindnoot(1) que les flamands ne cedent en valeur ny par mer, ny par terre a aucune nation de l'Europe.
Les femmes y sont blanches et assé belles, mais leur beauté se passe aisement; elles ont plus d'esprit et de meilleure qualité que les hommes, elles sont assé sages et ce qu'il faut attribuer premièrement a leur vertu et a leur temperament et ensuitte au peu de talent et d'attache que les hommes ont pour elles, car s'il en faloit croire nos jeunes officiers, les flamandes se laissent toucher aussi bien que les francoises, et poussent même quelquefois plus loing qu'elles de la liberté, quand c'est en veüe d'un etablissement; mais le mariage opere si bien en Flandre qu'il fait d'une fille tres coquette une femme vertueuse et attachée a ses devoirs; aussi les maris ny sont point jaloux, et les femmes, qui font la plus grande partie des affaires de la maison, et qui sont extremment employées en touttes choses, conversent librement avec tout le monde, sans aucun scandal prennent part aux festins et aux divertissements de leurs maris, et le vin est aussi bien fait pour elles que pour les hommes.
La nouriture la plus commune du flamand est du pain bis, du beure, du laict, de la chair sallée de boeuf, vâches grasses ou de porc, de la viande froide ou des legumes; ils sont aussi sobres dans leurs domestiques, qu'ils aiment la bonne chere en compagnie; il y en a cependant qui se nourissent bien en tout têms et beaucoup qui mangent a la francoise, surtout a Donkerque ou l'argent est commun et ou tous le monde se pique de faire bonne chere.
Les flamands ont une qualité qu'on ne scauroit trop louer, qui est de scavoir proportionner leurs depenses a leur revenue, et de retrancher leur train a proportion que leurs rentes diminuent, cest cequi fait que quantité de familles se maintiennent, les quelles, sans cette conduitte, seroient reduittes a la mandicité par les calamités de la guerre.
Les flamands sont grands amateurs des festes publiques, chaque ville est chaque village a la sienne tous les ans, qu'on nomme Kermesse, et qui dure ordinairement huit jours. L'ouverture s'en fait par une procession du St. Sacrement et cest la ou l'on peut bien dire, que l'on mêle souvent le sacré avec le prophane des geans, de grands poissons, des representations du Paradis et de l'Enfer, des saints et des diables, qui marchent en cortege dans la rüe, font le principal divertissement du peuple, qui, pour la plûpart, abandonne son ouvrage pendant tout le têms de la feste, pour se divertir et faire bonne chere.’ Dr. Ludo Milis, Gent |
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