Nu féminin de J.E.J. Stéélandt (photo P.Y. Stéélandt).
Nu féminin, sculpture en bois de J.E.J. Stéélandt (photo P.Y. Stéélandt).
très réduites. Les quelques sculptures d'une date plus ancienne, tout comme les tableaux les plus récents accusent un caractère particulièrement intime. La palette de J.E.J. Stéélandt est restée limpide et légère, voire même nettement optimiste comme dans ses oeuvres antérieures. Les thèmes majeurs de cette exposition sont le paysage et le nu féminin. Chaque toile. même la moins réussie, frappe par le ‘métier’ métriculeux que ce peintre a transmis, en sa qualité de professeur, aux jeunes générations durant plus de cinquante ans. On retrouve pleinement l'homme élégant et raffiné dans son oeuvre récente. Son tempérament y est moins accusé que jadis. Ce qui retient l'attention, ce n'est pas le caractère expérimental ou contemporain de l'oeuvre mais uniquement son charme presque féminin et son intimité familiale. Comme on peut s'en rendre compte dans les paysages, ces caractéristiques résultent de l'emploi très discret de la lumière.
Les quelques sculptures exposées témoignaient d'un tempérament plus vigoureux. Toutefois, une douceur mélancolique continue à s'y affirmer et c'est finalement une atmosphère toute de grâce et de poésie, que retient le spectateur.
Le goût prononcé des demi-teintes et de l'atmosphère brumeuse, caractéristique de notre pays, tel qu'il se manifeste dans la peinture de Stéélandt, ne se retrouve pas moins dans ses brefs et descriptifs poèmes en prose. C'est encore et toujours en vue de décrire que Stéélandt se sert du mot. Il s'y révèle non par l'interprète d'une humanité durement éprouvée mais le mélancolique qui jette sur les hommes et les choses un regard compréhensif. Dans ses poèmes tout comme dans ses brèves nouvelles, il ne dit pas, il suggère. Il cherche à évoquer quelque chose sans l'exprimer complètement. Chez lui, l'art se trouve d'abord au service de l'art. En second lieu, et tout au plus, il sert à donner corps à notre mélancolie.
Doué de ce que Daudet a appelé ‘le don de la parole’, il a été durant toute sa vie très actif non seulement comme professeur mais aussi en tant qu'animateur artistique. Aujourd'hui encore, il dirige le Cercle des Loisirs à Tourcoing et il le fait avec une éloquence si évidente et si naturelle à la fois que celle-ci suscite la sympathie.
Cette exposition organisée à l'occasion de son soixante-quinzième anniversaire nous permet de témoigner notre reconnaissance à ce Flamand de France (qui, heureusement pour lui, n'a pas dû se passer de celle de la France). Il n'a jamais renié son origine, et il s'est toujours intéressé à tout ce qui