conversation délectable avec un Gezelle, un Streuvels, etc... qu'on ne trouvait pas moins grands pour les avoir ôtés de leur piédestal. Il était de ces professeurs qui peuvent descendre de la chaire, dont la personnalité n'a pas à craindre qu'on la coudoie, qui n'ont pas besoin de se draper de cette majesté professorale qui rencontre si souvent une alliée sûre dans la bêtise.
Plus tard il m'est arrivé de parcourir la Flandre avec lui. Partout où il allait, il semblait aussi qu'on le reconnût: les barrières grinçaient sur leurs gonds, les portes s'ouvraient... et les visages, on lui montrait les caves et les greniers les plus secrets, on parlait sans se composer un personnage, chacun trouvait du charme à être simple comme lui...
D'autres plus au fait des discours de circonstance glaneront dans son curriculum vitae une abondante moisson de mérites. Pour moi je le remercierai seulement de m'avoir montré ce qu'est cette poésie des gens que l'on appelle charité et cette charité des choses que l'on appelle poésie. Je le remercierai plus encore peut-être d'avoir couronné le tout, comme on met un bouquet aux cheminées des maisons neuves en Flandre, d'originalité et d'humour. Et s'il me le permet, je terminerai ceci par un clin d'oeil dont il saura le sens.
Jacques Fermaut