Publications de la Société Historique et Archéologique dans le duché de Limbourg. Deel 5
(1868)– [tijdschrift] Jaarboek van Limburgs Geschied- en Oudheidkundig Genootschap– Auteursrechtvrij
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L'église collégiale et le chapitre de Notre-Dame à St-Trond.Il existait jadis des rapports nombreux et étroits entre l'abbaye des Bénédictins et l'église de Notre-Dame à St-Trond. La moitié de la souveraineté ou de la seigneurie de cette ville avec sa franchise appartenait à l'abbé, et l'autre moitié à l'évêque de Metz ou, depuis 1227, à celui de Liége. L'église de Notre-Dame se trouvait dans le ressort de la juridiction de l'abbaye. Saumery se demande ‘d'où pouvait venir ce droit de l'abbaye, saint Trond aiant donné aux évêques de Metz tous les droits qu'il avait sur cette ville sans restriction?’ et il conjecture que l'abbé tenait une partie de ‘la propriété de la ville de la libéralité ou peut-être de l'indolence et de l'éloignement des évêques de Metz’Ga naar voetnoot(1). De son côté, M. le chevalier De Corswarem pense sur l'origine de ce droit, que ‘saint Clodulphe, évêque de Metz, doit avoir fait rétrocession à St Trudon, de son domaine à Zerkingen; puisque, en qualité d'unique héritier des pouvoirs souverains de ses parents, il en donna l'administration et la domination seigneuriale (regalia) pour une moitié au monastère qu'il y avait fondé et pour l'autre moitié à l'église de Metz, en attribuant à chacun le même droit et un pouvoir égal.’Ga naar voetnoot(2) ‘Quelques écrivains, continue le même auteur, di- | |
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sent que St Trudon ne donna à l'église de Metz que la principale partie de son domaine avec les droits seigneuriaux particuliers de Sarchinium, et qu'ensuite il donna le reste au monastère qu'il édifia dans son fief.’ Cette opinion est partagée par l'auteur de l'Histoire de la ville de St-Trond (pag. 39) et par M. l'avocat J.-P. UlensGa naar voetnoot(1), suivant en cela comme guide l'auteur qui, en 1659, écrivait les Regalia quaedam imperialis monasterii S. TrudonisGa naar voetnoot(2), où il se prononce dans ce sens, sans hésiterGa naar voetnoot(3). ‘Mais, reprend M. De Corswarem (loc. cit.) s'il délégua tous les droits seigneuriaux à l'église de Metz, comment, dans la suite, l'abbaye a-t-elle pu en avoir la moitié? Ce point, dit-il, reste obscur’. Examinons-le un moment pour constater qu'en effet saint Trudon offrit à St-Etienne de Metz, si pas absolument tous ses alleux, du moins tous les droits de seigneurie sur ses biens en Hesbaye. Le diacre Donat qui, écrivant avant l'année 791, est le plus ancien biographe qui nous reste de la Vie de St-Trudon, rapporte au chap. VI que, dans l'entrevue qu'il eut avec St Trudon ‘in villa quae vocatur Septimburias’ [Zepperen], saint Remacle lui conseilla d'aller à Metz et d'offrir à St-Etienne tout ce qu'il possédait à ZerkingenGa naar voetnoot(4). Et c'est ce que St Trudon arrivé à Metz | |
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exécuta à la lettre en faisant donation à l'évèque de Metz, saint Clodulfe, de toutes les possessions qu'il avait en HesbayeGa naar voetnoot(1). Mais le même biographe rapporte aussi qu'avant cette donation et avant toute intention d'offrir ses biens à l'église de Metz, saint Trudon émit le voeu de construire un monastère ou une église sur son patrimoine à ZerkingenGa naar voetnoot(2). Par conséquent saint Trudon n'a pu, par après, faire à St-Etienne de Metz une donation illimitée de tous ses biens; mais il a dù, pour rester en état d'accomplir son voeu, se réserver, je ne dis pas une partie de la souveraineté ou de la seigneurie, mais du moins les revenus et les fonds nécessaires pour construire et doter ce monastère ou cette église promise. Et c'est ainsi, d'après Donat, que l'évêque de Metz, saint Clodulfe, a compris la donation de S. Trudon; car au moment de le renvoyer en Hesbaye, après sa prêtrise, en 660 ou 661, entre autres motifs qu'il allègue pour le faire retourner, c'est celui d'y accomplir son voeuGa naar voetnoot(3). S. Remacle l'a compris dans le même sens. En effet, après le retour de S. Trudon auprès de ce saint évêque à Tongres, ce- | |
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lui-ci s'empresse, parmi d'autres permissions, de lui accorder celle de construire l'église ou l'abbaye promise dans sa jeunesseGa naar voetnoot(1). Saint Trudon fit consacrer cette nouvelle église par S. Théodard, évêque de Maastricht, en l'honneur de S. Quintin et de S. RemiGa naar voetnoot(2) et la dota largement de son patrimoineGa naar voetnoot(3). Si donc S. Trudon n'a pas excepté de sa donation faite à l'église de Metz les droits seigneuriaux qu'il avait hérités de ses parents, mais seulement ceux de ses biens qui lui étaient nécessaires pour remplir son voeu, comment alors son monastère a-t-il obtenu, outre tant d'autres villa, aussi la possession de la moitié dans la juridiction (pars dominicalis) sur la villa de saint Trudon? La chronique de St-Trond semble nous donner la réponse à cette question. En effet, l'abbé Rodulfe qui écrivait ses Gesta abbatum Trudon. en 1114 ou en 1115, rapportant les actes d'Adelard II, abbé du monastère depuis 1055-1082, nous parle du grand concours de pélerins qui jusqu'en 1087 eut lieu, à St-Trond, au tombeau de S. Trudon, par suite des nombreux miracles qui y arrivèrent, et nous dit qu'à cette occasion, un grand nombre de ces pélerins se fixèrent à St-Trond près l'abbaye, ou | |
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sur l'emplacement et dans l'enceinte de la ville actuelleGa naar voetnoot(1); puis, parlant des immenses offrandes qui se firent alors sur l'autel de S. Trudon, il nous indique quel usage l'abbé Adelard II en fit, savoir à construire ou restaurer des églises, à acquérir des villa des nobles et aussi à acquérir cette partie de droits, dit-il, que l'abbaye possède dans la villeGa naar voetnoot(2). Aussi n'est-ce que depuis l'abbé Adelard II, et pas avant lui, qu'on trouve l'expression de pars ou de medietas episcopi Metensis - ou Monasterii nostri in oppido nostro. Autre question. La part ou moitié seigneuriale de l'évêque de Liége et celle de l'abbé étaient séparées l'une de l'autre par certaines limites: Jurisdictio ou medietas episcopi et abbatis certis discreta limitibus, formule qu'on rencontre si souvent dans les documents de St-Trond. Où se trouvait donc celle de l'abbaye et quelles en étaient les limites à l'intérieur de la ville de St-Trond? Pour le connaître avec quelque précision, supposons une ligne traversant la rue de Brusthem, le milieu du marché, la maison de ville et la rue appelée Zoustraat, jusqu'au ruisseau séparatif appelé Scheid-beek qui coule sous l'hôpital (gasthuis). Tout ce qui était du côté du | |
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Nord et de l'Ouest, était du ressort de l'abbé; ainsi l'église Notre-Dame, l'ancien petit-séminaire, St-Gangulphe, St-Martin, Nonnen-milen, Schurhoven, Melveren, Nieuwenhoven, etc.; et tout ce qui était du côté du Midi, appartenait à l'évêque avec Zerkingen, Bevingen, Straten, etc. Citons, pour le prouver, quelques faits tirés de la chronique de St-Trond. Ainsi, en 1169, l'évêque de Metz restitue à l'abbé Wiric la partie du marché contigüe à l'église Notre-Dame dont son écoutête s'était emparé par violence, et pour prévenir de pareils empiétements à l'avenir, il sépare, lui le premier, les limites des deux juridictions par une borne placée au milieu du marchéGa naar voetnoot(1). En 1225, Henri III, duc de Brabant, faisant invasion dans le pays de Liége par la chaussée qui passe à Straten (via strata), vint camper près de ce dernier endroit, et l'année suivante étant introduit dans la ville de St-Trond par Jordan de Puel et ses partisans, il alla se placer au milieu du marché sur une grande chaise, où tenant les clefs de la ville en main, il s'écria: Voici que je suis maintenant maître de toute cette ville, c'est-à-dire de ses deux partsGa naar voetnoot(2)! | |
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En 1299, quelques changeurs de monnaie s'étant placés sur cette partie du marché, qui appartenait à l'évêque de Liége, l'abbé de St-Trond, Adam d'Ordingen, à qui appartenait le droit de change, fit ôter de là leurs tables et les ayant fait apporter au milieu du marché, les y brisa. Après quoi il chargea un honnête bourgeois d'exercer seul l'office de change dans une maison voisine de la chapelle des Clercs, c'est-à-dire dans le district de l'abbayeGa naar voetnoot(1). En 1304, les échevins de la ville impériale d'Aix-la-Chapelle ayant été mandés à St-Trond pour juger les rebelles et ne pouvant, à cause de ceux-ci, entrer dans la ville, ils placèrent, près des limites qui la séparent du territoire de Brusthem, leurs chaises d'échevins au milieu de la route, qui, d'un côté, va vers Bautershoven (aujourd'hui Boetshoven) et, de l'autre, vers Heirstake, c'est-à-dire en partie dans le ressort de l'abbé et en partie dans celui de l'évêqueGa naar voetnoot(2). | |
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En 1311, malgré la trève intervenue entre les deux familles puissantes de St-Trond, de Stapelen et d'Otton Militis, ce dernier s'étant posté avec les siens dans le district de l'évêque sur le marché, vers le midi, dans une maison appelée der Moer, et y épiant le moment où la famille de Stapelen entrerait dans l'église de Notre-Dame pour y entendre la Messe, l'y fit massacrer. Il fut proscrit avec les siens par la justice de l'abbaye qui, en outre, ordonna de démolir cette maison et d'en apporter les débris dans les limites de la juridiction du monastère pour y être brûlés. Ce qui fut fait à peu près au milieu du marchéGa naar voetnoot(1). En 1366, pour faire fleurir davantage le commerce dans leur bonne ville de St-Trond, l'évêque Jean d'Arkel et l'abbé Zachée permirent à leurs sujets d'y construire une halle générale sur les limites respectives des deux seigneurs. C'était sur l'emplacement de la maison de ville actuelleGa naar voetnoot(2). Dans un accord, en date du 27 novembre 1409, entre Jean de Bavière et l'abbé Robert de Rykel, on voit que la porte appelée Stapelpoort, était dans les limites de la juridiction de l'abbayeGa naar voetnoot(3). | |
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Enfin, voici dans quel ressort était l'hôpital (het gasthuis) depuis sa translation dans la rue de Tirlemont. L'ancien hôpital, érigé, vers 1145, entre le cimetière de l'abbaye et l'église de Notre-Dame, était certes sous la juridiction du monastèreGa naar voetnoot(1). Mais de là, il fut transféré, en 1240, par les soins de l'abbé Thomas et avec l'approbation du Nonce apostolique, dans la rue de Stapelstraat et placé au-dessus du ruisseau appelé Scheidbeek, c'est-à-dire séparatif des deux juridictions seigneuriales. L'abbé s'y réserva tous les droits qu'il avait eus sur l'ancien hôpitalGa naar voetnoot(2). Mais ce nouvel hôpital étant situé sur les confins des deux ressorts, aurait aussi, de droit, dû dépendre des deux seigneurs. C'est pour ce motif que l'évêque Adolphe de la Marck fit, vers 1316, déchirer la nouvelle charte de cet hôpital, qui attribuait tous les droits à l'abbé seulGa naar voetnoot(3). Et nous lisons dans un accord entre le prince-évêque Louis de | |
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Bourbon et l'abbé Arnold de Beringen, fait le 30 avril 1472, qu'il fut stipulé qu'à l'avenir le droit de nomination et de visitation du personnel de l'hôpital appartiendrait alternativement aux deux seigneursGa naar voetnoot(1). Il résulte de ce qui précède que l'église de Notre-Dame se trouvait dans le district de l'abbaye de St-Trond. En outre, cette église a été construite aux frais et sur un fond de l'abbaye - fondément de son droit de patronage - par l'abbé Adelard II [† 1055-1082], dans le but de servir, - la ville ayant été entourée par lui de remparts, - d'église paroissiale à l'intérieur pour une plus grande commodité des bourgeois qui, sans cela, étaient obligés de sortir de l'enceinte de la ville pour aller assister aux offices divins dans l'église paroissiale primitive et jusqu'ici unique, de S. Nicolas à ZerkingenGa naar voetnoot(2). La chronique de St-Trond rapporte qu'en 1186, l'église de Notre-Dame avec toute la ville de St-Trond devint la proie des flammesGa naar voetnoot(3). Elle essuya, depuis, plusieurs | |
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fois le même sort. En 1221, l'église du St-Sépulcre ou de St-Martin brûla avec la moitié de la villeGa naar voetnoot(1). Après un siècle d'existence, l'église de Notre-Dame qui appartenait à l'abbaye jure fundationis par droit de patronage, fut incorporée à la mense du monastère en 1160; et de cette incorporation l'abbé Wiric de Stapel obtint, l'année suivante, l'approbation d'Alexandre, archidiacre de Hesbaye, devenu évêque de Liége en 1164; et deux années après, l'approbation de Henri II ou de Leyen et de son successeur Raoul de Zaeringen, évêques de Liége, et par surcroit aussi celle de l'antipape VictorGa naar voetnoot(2). Depuis lors, l'abbé du monastère est devenu le curé primitif de l'église de Notre-Dame; et celle-ci a été desservie par un pléban ou vicaire perpétuel. Cet état de choses a duré près de deux siècles et demi, jusqu'à ce que l'église de Notre-Dame fut érigée en collégiale par l'élu Jean de Bavière, le 17 mars 1399Ga naar voetnoot(3). Il y avait dans cette église au moment de son érection en collégiale, outre le grand autel auquel le pléban faisait ses fonctions, cinq autels secondaires auxquels 12 bénéficiers ou chapelains desservaient leurs béné- | |
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fices, à savoir les autels de la Ste-Vierge; - de S. Nicolas; - de S. Philippe et de S. Jacques; - de Ste-Catherine et de Ste-Barbe, - et enfin de S. Jean-Evangéliste et de S. Jean-Baptiste. L'abbaye avait le patronage ou le droit de collation de tous ces bénéfices. Voici, dans un résumé très-succinct, le contenu des lettres d'érection avec çà et là une indication historique de ce qui y a été ajouté ou changé dans la suite. Ce fut sur la grande instance du pléban et des 12 bénéficiers, ‘prout per plebanum et 12 rectores a nobis magna cum instantia postulatum extitit’, qu'enfin l'abbé Guillaume d'Ardinghen ‘investitus ecclesiae praedictae’ et son monastère consentirent à ce qu'ils sollicitassent de l'évêque de Liége l'élévation de leur église paroissiale à la dignité et au rang d'église collégiale, pour que le culte divin pût y être célébré avec plus de pompe et de solennité. Par cette érection gracieusement accordée par Jean de Bavière, le Chapitre de la nouvelle collégiale obtint tous les droits et honneurs dont jouissaient les autres églises secondaires du pays de Liége; ainsi le droit d'élire un doyen, de constituer des employés, en un mot d'exercer tous les droits d'un vrai collége, ‘caeteraque jura collegialia, dicto monasterio non praejudicialia, habendi et exercendi.’ Pour la première fois le doyen devait être chanoine et pléban en même temps, remplir les devoirs de son canonicat et desservir la paroisse, comme par le passé. Les 12 bénéficiers prêtres devenaient autant de chanoines et leurs autels ou bénéfices autant de prébendes sacerdotales. Outre leurs devoirs du choeur, ils devaient continuer à desservir leurs autels. Le doyen et les 12 | |
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chanoines composaient le Chapitre à qui il appartenait d'admettre et d'instituer les futurs chanoines et chapelains qui leur devaient être présentés. Le doyen et le chapitre, les chanoines, les chapelains et les choraux devaient, à l'instar des autres églises collégiales du pays, être exempts de la juridiction de l'évêque; mais le pléban restait tenu d'exécuter les mandements de l'évêque, de l'official, du chapitre cathédral et de l'archidiacre du lieu; il devait aussi continuer d'assister au concile rural et au synode. De cette exemption il s'ensuivait que c'était au doyen et chapitre de corriger les délinquants parmi euxGa naar voetnoot(1). Le chapitre, étant collège, étant exempt, avait le droit de faire des statuts raisonnables et d'observer des coutumes louables, sans préjudice cependant du monastèreGa naar voetnoot(2). La première nomination à la dignité de doyen devait être faite par l'évêque et l'abbé. Ils y nommèrent Gilles dit Smeersnyder. En cette qualité, il obtenait tous les droits dont les doyens des autres églises collégiales avaient coutume d'user. Il recevait, en outre, de l'évê- | |
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que charge d'âmes pour tout le personnel du chapitre. Son traitement de doyen, dans le principe, n'était que de 6 fl. à payer par le chapitre. Il était en même temps pléban de l'église paroissiale de Notre-Dame. Comme pléban, il n'avait pas de prébende; il devait se contenter de la distribution commune des anniversaires et des autres émoluments qu'il avait eu coutume de recevoir en sa qualité de plébanGa naar voetnoot(1). Chacune des prébendes des autres 12 chanoines devait être, dans la suite, de 14 muids de seigle, fermage et mesure de St-Trond. Il y avait des pertes à subir dans les distributions par ceux des chanoines qui viendraient trop tard aux offices du chapitre ou qui quitteraient avant la fin: ‘nisi infirmitas seu justa et rationabilis corporis necessitas aut evidens ecclesiae utilitas excuset’Ga naar voetnoot(2). Le doyen devait officier et chanter la grand'messe aux fêtes principales de la Ste-Vierge et à toutes les fêtes doubles ou triples de l'année; pour le reste de l'année, les autres chanoines, y compris le pléban, de- | |
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vaient, à tour de rôle, faire leur semaine en présidant aux offices et en chantant avec diacre et sous-diacre la messe conventuelleGa naar voetnoot(1). Chaque année un chapitre général devait avoir lieu le lendemain de la Fête-Dieu, tant pour les affaires temporelles que pour les intérêts spirituels du chapitre. Tous les chanoines non empêchés, aussi les absents, devaient s'y rendre sous peine de perdre deux livres de petits Tournois du gros de leur prébende. Ceux qui désiraient s'absenter pour l'année suivante devaient, pour ne pas être tenus comme forains pendant cette année, en demander la permission au chapitre. Les prébendes du chapitre étant toutes presbytérales, le nouveau chanoine, non légitimement empêché, devait dans l'année, après avoir obtenu pacifique possession de son bénéfice, se faire ordonner prêtre, sous peine de ne pas avoir voix active dans le chapitre et de devoir céder la moitié de sa prébende et des distributions à ceux des chanoines qui acquitteraient les charges de son bénéfice. Une moitié des fruits d'une prébende devenue vacante appartenait au titulaire défunt pour la première année, et au chapitre pour la deuxième année, l'autre moitié revenant au nouveau titulaire, si toutefois, sauf empêchement canonique, il était dans les ordres sacrés et résidant; sinon, elle appartenait au chapitreGa naar voetnoot(2). | |
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Le serment à prêter, dans leur admission, par les chanoines, les chapelains et les choraux devait être le même que celui des autres églises collégiales du diocèse, sans cependant rien contenir de contraire au serment à prêter par les chanoines à l'abbé et au monastère de St. Trond. Chaque année, les chanoines pouvaient prendre des vacances ou s'absenter pendant 40 jours sans encourir aucune peine; mais aussi sans avoir part aux distributions et aux anniversairesGa naar voetnoot(1). | |
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A tout ce qui précède l'abbé Guillaume d'Ardinghen et son monastère donnèrent leur assentiment sous réserve formelle de leurs droits et principalement de ceux qui suivent exprimés dans les Lettres mêmes d'érection. 1o Que le monastère conservera son droit de patronage de l'église de Notre-Dame. 2o Que le droit de collation de tous les autels ou canonicats et de tous les offices perpétuels dans cette église continuerait à appartenir à l'abbéGa naar voetnoot(1). 3o Droit pour l'abbé, d'assister par lui-même ou par le Prieur, à l'élection d'un nouveau doyen et d'en être averti quatre jours d'avance. 4o Droit dévolu à l'abbé de faire l'élection du nouveau doyen, si dans les 15 jours, le chapitre négligeait d'y procéder et de présenter le nouvel élu au monastère pour y prêter entre les mains de l'abbé ou du Prieur le même serment que les autres chanoines. Ce même droit était dévolu à l'évêque de Liége, si, dans les 15 jours suivants, l'abbé ou le Prieur venaient à commettre, à son égard, la même négligence. 5o Que les statuts et coutumes des chanoines seront de nulle valeur pour ce qu'ils contiendraient de préjudi- | |
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ciable aux droits du monastère, s'ils n'ont pas obtenu, à cet égard, l'approbation expresse de l'abbé. 6o Obligation pour les chanoines, comme ci-devant pour les simples bénéficiers, d'assister à toutes les processions du monastère et aux premières et deuxièmes vêpres ainsi qu'à la grand'messe aux fêtes de S. Trudon et de la dédicace de l'église de l'abbaye. 7o Défense de faire une procession en dehors de l'église de Notre-Dame autrement qu'ensemble avec la procession du monastère; et dans ce cas, celle-ci devait avoir la préséance. 8o Défense d'enterrer, sans le consentement de l'abbé, quelqu'un dans l'église de Notre-Dame, qui, au moment de son décès, n'aurait pas été bénéficier de cette église. 9o Réserve de tout droit à l'abbaye quant aux écoles de la ville et quant à la marguillerie et mamburnie ou luminaire et fabrique de l'église de Notre-Dame, et quant à la petite et grosse dime. Il était permis aux chanoines d'avoir parmi les enfants fréquentant le choeur, un nombre d'écoliers de huit plus ou moins. 10e Les chanoines de Notre-Dame devaient, après le serment prêté, dans leur admission, devant le chapitre, faire aussitôt, du moins dans les trois jours, serment devant l'abbé, le prieur ou lé sous-prieur, sur l'autel de S. Trudon placé sur le jubé, ‘op het Oxsael op S. Trudonis altaer’, dans l'église de l'abbaye, et promettre d'observer inviolablement les points rappelés ci-dessus et de n'y jamais contrevenir au préjudice du monastère d'aucune manière sous peine de parjure et de suspense a divinis à encourir ipso facto ou sans monition ultérieure. L'érection de l'église de Notre-Dame en collégiale avec tous les points réglés ci-dessus fut confirmée, le même jour (17 mars 1399) par l'archidiacre de Hesbaye, | |
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Thierri de PerwezGa naar voetnoot(1), et le 1er août suivant par le Saint-Siége qu'occupait alors le pape Boniface IXGa naar voetnoot(2). 3 mai 1868. A.K. | |
Documents inédits.
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Johannis Evangelistae et Baptistae, beneficiis, altarium sitorum in parochiali ecclesia Beatae Mariae in oppido sancti Trudonis rectoribus, nostrae diocesis, tam praesentibus quam futuris, canonice institutis, salutem et charitatis augmentum. Quoniam justa petentibus et in sua petitione ad honorem et laudem Dei, gloriosissimae Virginis Mariae, totius curiae Supernorum atque divini cultus augmentum tendentibus sit utique tribuendus et non denegandus assensus; et vestra quidem nobis exhibita petitio continebat, quatenus ecclesiam parochialem praedictam, in honorem beatissimae Mariae Virginis intitulatam et consecratam erigere in ecclesiam collegiatam dignaremur: Quapropter, dilecti in Domino filii, vestris justis postulationibus clementer annuimus, et praefatam ecclesiam parochialem, in qua divino mancipati estis obsequio, in honorem gloriosissimae Virginis Mariae constructam et consecratam, - (quae sicuti supra omnes choros Angelorum sit exaltata, ac dignior et excellentior universis Dei Apostolis a cunctis fidelibus credenda, ita dignum est, ut a Christi fidelibus eo devotius et solemnius veneretur), - nostra auctoritate et potestate in ecclesiam collegiatam erigimus, dantes et concedentes, quantum in nobis est, juxta et secundum modum pro parte religiosorum virorum dominorum abbatis et conventus monasterii sancti Trudonis subscriptum, vobis et vestrûm successoribus jus eligendi aliquem praedictae ecclesiae Beatae Mariae canonicum praebendatum in Decanum, aliosque Officiatos vobis necessarios deputandi et constituendi caeteraque jura collegialia, dicto monasterio non praejudicialia habendi et exercendi: ita videlicet quod praedictus decanus erit simul canonicus et plebanus seu vicarius cum ipso canonicatu curam et regimen animarum populi, prout | |
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hactenus gerere consuevit, quoad omnia exercens et exercere debens; quodque pro duodecim rectoribus altarium praedictorum ac pro ipsis altaribus, quae in dicta ecclesia sunt et ab antiquo fuerunt, fructus et proventus distinctos habentibus, et quibus dicti rectores presbiteri deservierunt in divinis, erunt de caetero et in perpetuum in eadem ecclesia duodecim canonici et duodecim praebendae canonicales et sacerdotales; et quod obtinentes easdem tenebuntur unà cum officiatione consueta suorum altarium dictam ecclesiam in divinis officiis diurnis et nocturnis ac horis canonicis solemniter et quotidie decantandis decenter officiare; quodque praedicti decanus et capitulum canonicos et capellanos futuros ipsius ecclesiae, ipsis praesentandos, possint et habeant instituere et admittere. Item quod ipse decanus et capitulum, canonici, capellani et chorales ipsius ecclesiae liberi sint et exempti a nostra et nostri officialis jurisdictione, sicut sunt ecclesiae collegiatae nostrae civitatis Leodiensis, - salvo quod plebanus seu vicarius antedictus tenebitur exequi nostra et nostri officialis mandata, necnon venerabilis capituli nostri Leodiensis ac archidiaconi loci in hiis, in quibus sibi jurisdictionem competit; tenebitur etiam interesse rurali concilio et synodo, prout prius tenebatur; - quodque crimina et defectus singularum personarum ipsius ecclesiae per eosdem decanum et capitulem corrigi valeant et corrigantur, ipsaque ecclesia gaudeat omnibus et singulis libertatibus, exemptionibus et francisiis, dictis religiosis seu eorum monasterio non praejudicialibus, quibus caeterae ecclesiae secundariae Leodiensis diocesis gaudere consueverunt. Item quod statuta rationabilia, praefatos dominos religiosos et eorum monasterium non contingentia, de com- | |
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muni consensu, seu majore et saniore parte eorumdem, ipsi decanus et capitulum poterunt ordinare et statuere, ac consuetudines laudabiles, ipsi monasterio non praejudiciales, observare. Item quod venerabilis vir dominus Johannes [lisez Aegidius] dictus Smeersnijder, quem in decanum ipsius ecclesiae, de consensu praedicti domini abbatis, praeficimus et praefectum confirmamus, sit et maneat, quamdiu vixerit in humanis, decanus, curam animarum canonicorum, capellanorum et choralium ejusdem ecclesiae gerens, necnon et potestatem, omnia jura decanalia, per decanos aliarum ecclesiarum collegiatarum nostrae civitatis Leodiensis exerceri solita, et dictis religiosis non praejudicialia, cum fidelitate ab aliis talibus decanis praestari consueta, a nobis recipiens, et mediantibus sex florenis censualibus, a dicto capitulo ratione hujusmodi decanatus sibi assignandis, donec de uberiore redditu eidem contigerit provideri, contentari debens. Statuentes insuper, inprimis cum in dicta ecclesia sit unus et idem decanus et plebanus et alii cum decano concanonici, quod hujusmodi plebanus, quicumque pro tempore fuerit, sit contentus de cetero et in perpetuum de communi distributione anniversariorum ac de ceteris emolumentis et obventionibus per ipsum hactenus percipi et haberi consuetis, et eidem ut plebano seu vicario competentibus et competituris; quodque ceteri duodecim canonici moderni fructus et proventus suorum altarium seu beneficiorum, quos hactenus perceperunt, adhuc in posterum ac de cetero etiam integraliter percipient et habebunt, quamdiu vixerint; et uno eorum decedente, ei qui beneficium decedentis obtinebit, assignabitur in bonis ipsius beneficii certa portio annua, videlicet quatuordecim modiorum seliginis pactus et mensurae oppidi | |
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praedicti, dumtaxat pro grosso talis beneficii, et residuum cedet hijs, qui beneficia minoris valoris obtinent, in augmentum defectus pauperioris seu minoris valoris beneficii primo supplendi; et sic deinceps quousque omnes praebendae fuerint aequatae et aequales; et ex tunc omnes redditus et obventiones dictorum duodecim beneficiorum erunt praedictis duodecim canonicis communes; et jam praemissa de cessione solum vendicabunt sibi locum, cum vacaverit beneficium valoris majoris dicta summa; si vero vacaverit beneficium valoris minoris praetacta summa, tunc succedens in tali beneficio, fructibus ejusdem contentabitur, donec de reliquis magis pinguibus beneficiis suo beneficio aliquid accreverit. Item quod canonici praedicti non venientes in diebus trium lectionum in matutinis ante ultimam lectionem, sive etiam tunc venientes et non manentes usque ad Benedictus, perdant unum denarium monetae currentis; et non venientes diebus novem lectionum et celebribus ante quartam lectionem, seu etiam tunc venientes, sed non ibidem exspectantes usque ad Benedictus, perdant duos denarios; item non venientes diebus feriatis in summa missa ante finem Epistolae, sive etiam tunc venientes, sed non tamen manentes usque ad communionem, perdant unum denarium consimilem; item non venientes in Vesperis ante tertium psalmum, sive etiam tunc venientes et non tum manentes usque ad Magnificat, unum talem denarium amittant; item non venientes in vigiliis ante primam lectionem, seu tunc venientes et non ibidem perseverantes usque ad finem, amittant portionem anniversariorum seu distributionum interessentibus ipsis vigiliis competentium: nisi infirmitas seu justa et rationabilis corporis necessitas aut evidens ecclesiae utilitas tales excuset; - et qui in Missa | |
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animarum ante finem Epistolae non venerit, seu tunc venerit et non permanserit usque ad visitationem sepulchri seu animarum commendationem, perdat similiter talem, ut praefertur, portionem, prout hactenus ante erectionem ipsius ecclesiae ibidem est fieri consuetum. Item quod in festis novem lectionum et aliis celebribus praedicta poena, demerentibus eandem, duplicetur. Et hujusmodi defectus et poenae discomputabuntur praedictis canonicis deficientibus de eorum communibus distributionibus et anniversariis et aliis canonicis tunc interessentibus accrescent et applicabuntur. Item quod tempore decantationis horarum sive divinorum officiorum nullus canonicorum capellanorum vel choralium stet in choro ecclesiae, vel infra aut ante ipsam ecclesiam sine religione. Item, quod ipse decanus debet in omnibus, praecipue festis gloriosissimae Virginis Mariae; necnon et in omnibus festis duplicibus et triplicibus totius anni summam missam, matutinas, primas vesperas et secundas ac completorium cum aliis parvis horis juxta et secundum quod est fieri consuetum, celebrare; in diebus vero aliis omnibus et singulis feriatis et non feriatis ad missam in dicta ecclesia celebrandam et cantandam teneantur praefati Plebanus seu vicarius et reliqui canonici, videlicet ipse plebanus seu vicarius prima septimana, postea unus canonicorum secunda; deinde alius canonicorum tertia septimana; et sic consequenter et deinceps redeundo ad dictum plebanum et reliquos canonicos per ordinem et successive: ita quod in qualibet summa missa unus canonicorum legat Evangelium et alius Epistolam, dempto rectore altaris Beatae Mariae pro primo beneficio, qui tenetur ad quotidianam missam, videlicet primam, per quam a celebratione ipsius summae missae erit exoneratus, et non aliàs. Item, quod | |
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ipse plebanus, qui in dicta ecclesia matutinas, vesperas et vigilias officiare, et in ipsius ecclesiae summo altari summam missam quotidie celebrare consuevit, debet quandocumque duae missae conventuales in summo altari uno die evenerint decantandae, primam illarum celebrare, ipsis septimanis exceptis, in quibus summam missam celebrare aliàs tenebitur; et tunc ordinetur per decanum et capitulum alius, qui illam primam missam decantet tali hora, et ita quod aliae horae ante et post cantandae non impediantur; et quod ipse plebanus semper diebus feriatis et non feriatis in matutinis, vesperis et vigiliis, - nisi in festis, in quibus decanus tenebitur officiare per se vel per alium, - et in caeteris horis, ille cujus est septimana, facere summam missam secundum temporis exigentiam, teneatur officiare. Item, si quis canonicorum in aliqua processione in diebus rogationum vel Sacramenti defecerit, amittat unum grossum veterem taliter, ut praemittitur, applicandum; in qualibet vero aliarum processionum deficiens amittat unum Turonensem. Item quod omnes et singuli canonici, tam praesentes quam absentes conveniant in loco capitulari dictae ecclesiae singulis annis, proxima die post Sacramenti, generale capitulum et annale celebraturi de negotiis ipsius capituli tam in temporalibus quam in spiritualibus, sub poena amissionis duarum librarum Turonensium parvorum monetae currentis de grosso praebendae suae defalcandarum, nisi ab hoc legitima ex causa excusari valeant. Et omnes pro anno tunc proxime futuro se absentare volentes, hoc idem per se vel per alium, nomine eorum, exponent, et suam absentiam et licentiam pro illo anno petant; alioquin pro foraneis illo anno reputari debent. | |
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Item si quis canonicorum dictae ecclesiae se, justo impedimento cessante, non fecerit promoveri ad ordinem sacerdotalem infra annum, postquam ipsius beneficii pacificam possessionem habuerit, ex tunc talis, donec ad eundem ordinem promotus sit, non habeat vocem in capitulo, nec habeat plus quam medietatem reddituum et obventionum sui beneficii seu praebendae sive in distributione sive in grosso consistentium: reliqua medietate suis concanonicis, pro oneribus ipsius beneficii supportandis, accrescente. Item quandocumque aliquem canonicorum viam universae carnis ingredi contigerit, tunc medietas grossorum fructuum primi anni ipsius beneficii seu praebendae per mortem suam vacantis, ipsi defuncto; secundi vero anni cedat ipsis decano et capitulo, reliqua vero medietas cum distributionibus semper ei, qui illud beneficium obtinebit, si et dum in sacris fuerit, et in eo personaliter resederit, et aliud canonicum (impedimentum) non obstiterit: alioquin hujusmodi beneficii tam grossis fructibus quam distributionibus praedictis, ipsis decano et capitulo competituris. Item, quod quilibet canonicus vel choralis in dicta ecclesia, per decanum et capitulum admittendus, debet in sua admissione praestare juramentum, in aliis ecclesiis collegiatis diocesis Leodiensis praestari solitum et consuetum: dum tamen hujusmodi juramentum nihil praejudiciale dicto monasterio seu dominis abbati et conventui ejusdem includat aut contineat, atque adversus juramentum, a quolibet canonicorum eisdem domino abbati et conventui ac eorum monasterio praestari debitum, quovis modo non tendat. Item, quod quilibet canonicus de cetero poterit, quovis anno, quadraginta diebus libere abesse seu se | |
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ab ipsa ecclesia absentare absque poena aliqua exinde incurrenda: hoc salvo, quod distributiones et anniversaria pro illo tempore non lucrabitur. Quibus quidem erectioni, concessioni statutisque ac aliis omnibus et singulis praemissis nos Wilhelmus de Ardinghen, Dei et Apostolicae Sedis abbas et conventus monasterii sancti Trudonis de sancto Trudone ordinis sancti Benedicti diocesis Leodiensis, - prout per plebanum seu vicarium et duodecim rectores altarium ecclesiae Beatae Mariae in praedicto-nostro oppido situatorum, ac ad nos et nostrum monasterium jure fundi et incorporationis pertinentium, a nobis magna cum instantia postulatum extitit, - in nomine Domini nostri Jesu Christi, in quo vivimus, movemur et sumus, ac ad honorem, laudem et gloriam Dei atque divini cultus augmentum, consensum nostrum, quantum in nobis est, et salvo jure cujuslibet ac praesertim pro nobis ac nostro monasterio salvis inter cetera subscriptis, duximus adhibendum: Et primo, quod jus patronatus ecclesiae Beatae Mariae praedictae nobis et nostro monasterio remanebit. Item, quod collatio omnium canonicatuum et praebendarum ac omnium officiorum perpetuorum ejusdem; etiam altarium in ipsa ecclesia, nedum praesentium, sed etiam futurorum et in antea creandorum, spectabunt et pertinebunt perpetuis temporibus ad abbatem, qui pro tempore fuerit monasterii sancti Trudonis. Item, quoad diem cujuslibet electionis seu nominationis ipsius decani de cetero in dicta ecclesia fiendae, praefigendum, abbas pro tempore existens vocabitur, ut ipsi electioni personaliter vel per suum in spiritualibus vicarium seu priorem intersit, si velit; et debet a capitulo ecclesiae praedictae cum reverentia invitari seu vocari | |
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ad minus per quatuor dies, praetactam diem electionis praecedentes, diebus vocationis et praefixionis seu die praefixa in illis minime computatis: et hoc si ipse dominus abbas in monasterio praedicto tunc extiterit vel ultra sex leucas ab ipso monasterio non destiterit: alioquin vero, seu si in locis remotioribus fuerit, tunc taliter, ut praemittitur, Priorem ipsius monasterii vocare, et ipsum ad interessendum ipsi electioni seu nominationi decani, si velit, admittere sufficiat. Item, quod, vacante decanatu, capitulum a vacationis hujusmodi noticia teneatur decanum canonice eligere infra quindecim dies; et quod novo decano ab ipso capitulo canonice infra hujusmodi quindecim dies electo seu nominato, et dno abbati praedicto, si, ut praemittitur, in remotis non egerit, [alias suo Priori], praesentato, et juramento tali, quale per singulos canonicos esse praestandum subscribitur, praestito, ipse abbas, vel suus in casu praetacto Prior ejus nomine, dictum electum seu nominatum repraesentare tenebitur infra quindecim dies tunc proxime sequentes Domino Leodiensi. Et si dictum capitulum infra praetactum suum tempus eligere aliquem in decanum neglexerit, extunc hujusmodi electionis potestas ad ipsum abbatem; et ab ipso abbate, si suo tempore negligens in eligendo fuerit, ad Dominum episcopum Leodiensem devolvetur. Item, quod statuta, consuetudines et attentationes quaecumque dictorum canonicorum, praesentia et futura, praesentes et futurae, praefatos dominos abbatem et conventum seu eorum monasterium, aut ipsius jura directe vel indirecte seu aliàs quovis modo concernentia, aut ipsos quoquomodo contingentia, factae aut attentatae absque expresso consensu ipsius domini abbatis, hujusmodi statuta, consuetudines et attentationes seu obser- | |
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vationes confirmantis, et illis suum consensum adhibentis, viribus omnino careant et nullius roboris aut firmitatis existant in (eorum) praejudicium seu alterius ipsorum. Item, quod omnes et singuli canonici praedicti, prout hucusque beneficiati quicumque in ecclesia Beatae Mariae praedicta prius consueverunt, tenebuntur omnibus processionibus ipsius monasterii, necnon in singulis festivitatibus Sancti Trudonis et dedicationis ipsius monasterii primis et secundis vesperis ac summis missis: illi scilicet de dextro in dextro et alii in alio choro decenter interesse, stallumque in choro ipsius monasterii et locum, eis in processionibus hujusmodi consuetum, tenere et observare. Item, quod decanus et capitulum seu canonici aliive in ecclesia saepe dicta beneficiati, tam praesentes quam futuri, non facient aliquam processionem extra ecclesiam suam praedictam seu extra septa ejus, nisi una cum processionibus, quas per monasterii conventum fieri continget in festis et diebus ac casibus hactenus consuetis; et tunc de ambobus collegiis fiet unica processio, in qua processio conventus monasterii superiorem locum obtinebit. Item decanus et capitulum non permittent aliquem, qui tempore sui obitus non fuerit beneficiatus et possessor beneficii dictae ecclesiae seu in ipsa ecclesia constituti, in ecclesia saepe dicta sepeliri, nisi hoc processerit de expresso consensu abbatis, qui pro tempore fuerit, vel saltem Prioris dicti monasterii in casu, quo abbas tempore sepulturae fiendae absens esset a suo monasterio per tres leucas, aut abbatia abbate vacante. Item, quod praefati canonici nullum jus aut potestatem in scholis, matricularia aut mamburnia seu guberna- | |
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tione luminaris et fabricae ecclesiae seu corum bonis, ac decimae tam majoris quam minoris Beatae Mariae praedictae, seu in ipsarum rectoribus aut in aliis quibuscumque, ad ipsum dominum abbatem et suum monasterium de jure vel antiqua consuetudine spectantibus, seu ad ipsos ipsasve, vel ipsa sibi vendicabunt; et quod praedictarum scholarum, matriculariae, mamburniae, luminaris et fabricae rectores et gubernatores occasione praedictae erectionis plus solito, - nisi et in quantum redditus ampliores hiis accreverint, et dictus dnus abbas in hoc consenserit, - non onerabuntur: et eidem canonici hujusmodi onera ampliora subire et in talibus amplioribus oneribus, sive in pluribus solito candelis, cappis, ornamentis, libris, chori stallis oleoque et aliis quibuslibet obvenire valentes, - praeterquam in casibus praedictis, subeundis et supportandis, praedictos rectores exonerare et indemnes conservare tenebuntur. Quibus tamen praemissis non obstantibus, poterunt dicti canonici gaudere octo pluribusve vel paucioribus scholaribus, cum ipsis canonicis divinis officiis interesse volentibus. Item, quod omnes et singuli dictae ecclesiae canonici, praesentes et futuri statim post eorum admissionem, saltem intra triduum tenebuntur, jurare ante altare capellae Sancti Trudonis in monasterio praedicto sitae, coram dno abbate praedicto vel suis Priore vel Subpriore, super hoc requisito vel requisitis, et ipsos canonicos ad hujusmodi juramentum praestandum infra triduum post dictam requisitionem admissuris; quod iidem canonici omnia et singula praemissa ipsis incumbentia, quae tunc eisdem legentur, inviolabiliter observabunt et adimplebunt pro viribus et pro posse, non obstantibus quibuscumque in contrarium obtentis vel obtinendis; et | |
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quod contra ipsa aut eorum aliqua per se, alium vel alios, directe vel indirecte, consilio vel auxilio aut aliàs quovismodo non venient, nec aliquid circa praemissa vel aliàs qualitercumque in praejudicium dictorum dominorum abbatis et conventus aut sui monasterii attentabunt aut attentari procurabunt, sub poenis tam suspensionis a divinis quam perjurii, a quolibet canonicorum praedictorum praemissa non observante, vel contra ea etiam in aliqua parte scienter vel contemptibiliter veniente, vel aliquid attentante seu omittente vel committente, delinquente, eo ipso seu ipso facto incurrendis. In quorum omnium testimonium et munimen has praesentes litteras sigillo nostro ad causas, quo in talibus utimur, una cum sigillo praedicti dni Wilhelmi abbatis, investiti ecclesiae praedictae, praedictae nostrae erectioni et ordinationi sic suum consensum expresse adhibentis, duximus roborandas. Datum et actum anno a Nativitate Domini millesimo trecentesimo nonagesimo nono, mensis martii die decima septima. | |
II.
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In den eersten, dat Burghemeesteren, Schepenen, Deken, Raedt ende Ghemeynten onser stadt van St-Truyden ende hunne naecomelingen van desen daghe vortaen ten eewighen daghen sullen in onse voers. stadt affstellen ende affsetten allen maelgelden, acsysien, gabellen, tollen, impositien, statuten, verdraghen ende lasten van greijne, coren, terwen, gasten, spelten, wyn, bier, broot ende dranck den voers. heeren deken, canoniken, capittel, capellanen, dieneren ende onderseten ofte honnen persoenen, renthen ende kerken toebehoerende; want sy daer aff van Gotswegen ende allen gheestelycken ende keyserlycke rechten gevrydt ende gheprivilegieert syn; ende sullen oock moghen deken, canoniken ende capittel, nu synde ende naecomende met honnen behoerlycken familien ende huysgesinde allen provisien van eten, van drincken ende andersins honne nootdorst ende leeftocht aengaende, sonder maelgelt, acsysien, gabellen, tollen ende impositien oft lasten van hen yemant te betalen oft te geven, ende by hen selven int ghemeyne oft alleen, soe hen dat believen sal, moghen hebben, coopen, maken ende doen brauwen ende inleggen ende vreylyck sonder eenighe acsysie, maelgelt ende last, ende der kerken vryhijt ende libertyt vortaen gebruycken voer hen int gemeyne, als voerseyd is, oft alleene, sonder die mogen vercoopen onder die porters onser stadt voers. oft elwarts. Ende des behalven, sullen voers. heeren deken ende capittel, van gratien ende goedertierenheyt, jaerlyx geven te hulpen des bouwes ende timmeringen porten ende mueren onser stadt voers., XX Rinsgl., XX gemeyn st. voer den glden gerekent, te weten die hellicht te Kersmisse naestcomende, ende die andere hellicht St-Jans Baptistas dach daer nae volgende, ende alsoe vor- | |
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taen alsoe langhe als ons dat goetduncken ende gelieven sal, ende altyt tot onsen wille ende wederroepen: Reserverende ende hehaudende hier inne, oock altyt tot onse declaratie ende wtsprake over allen costen ende lasten, die parthyen ter beyde zyden daerom ghedaen hebben ende gheleden tot op den dach van heden. Ende oft in eenighen poenten van onser teghenwordigher wtsprake ende declaratie ten toecomende tyden eenighen twyfel, donckerheyt, twist oft discordie tusschen beyde parthyen voerghenoempt opstonde, behauwen wy oock tot ons daerop onse declaratie, ordinantie ende verclaernisse daer aff te doen, soe dat behoeren ende recht syn sal: hier inne altyt onghequetst te syne die vryheden, privilegien ende libertyten der kercken ende gheestelycken, ende oock der privilegien onser stadt St-Truyden voers. Welcke Ordinantie ende wtspraek voers. hebben beyde parthyen beloeft te halden ende onsen heere daer aff ghedanckt. Bevelende daerom beyde parthyen op onse indignatie ende correctie, dat sy de voers. ordinantie ende wtsprake van nu vortaen eewelyck onderhalden in synder volcomen macht ende onghequetst. Actum Leodii praesentibus etc. (appenso sigillo) 1478, 26a Junii. | |
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van Coelhem, heere tot Duras, Buedingen, Grasen ende Stalmeester onses genaden heer tot Luyck, ende met hem Jan Copij, Henrick van Jeuck, schepenen, ende Jan van Heelen, den alden, als peijsmakers etc. Is de wtsprake; dat die burghemeesteren etc. nu noch ten eewighen daghen hen behelpen en sullen van den roepe teghen den deken ende capittel en syn dienaers men honren behoirlycken familien ghedaen; mer sullen den selven roepe wt honnen boeck doen. Den anderen, soe sullen die voers. burghemeesteren, deken ende raedt in den naeme der ganser ghemeynten den voers. heeren deken ende capittel, canoniken, capellanen, choralen met allen hueren anderen dienaren ende honnen behoirlycken familien laten gebruycken dat paenhuys, den voers. heeren deken ende capittel toebehoorende, van nu vortaen met werklyken dieners, die den selven heeren dienen sullen midts honnen loen, behalven dat men den loen met gheen bier, mer met gelt betalen sal. Des sal der brier, t'elker braussel, hebben een half aem biers voer synen verdoene ende ghebruycke ende om wtterichten den ghenen, die hem hulpechtich syn sullen int melten, vaten, brouwen ende anderen arbeyt te doen, beheltelyck dien, dat die voers. heeren die werlycke dieners, die hun int voers. paenhuys dienen sullen, niet vryen en sullen met eenighe libertyten der heyliger Kerken. Ten derden, sullen die voers. burghemeesteren etc. die voers. heeren deken ende capittel, canoniken, capellanen, choralen ende allen anderen des capittels dieners met honnen behoirlycken familien laten gouderen ende ghebruycken allen privilegien, exemptien ende vryheden, die heeren deken ende capittelen der secundarien kerken van binnen en van buyten Luyck ghe- | |
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bruyckende syn, die sy nu ter tyt hebben oft vercryghen mochten, peysselyck ende vredelyck. 4o Van allen alsulcken costen, lasten ende ghedingen als 't capittel voers. heeft met die burgheme[e]steren etc. voers. ghehadt, sullen die stadt etc. aen tvoers. capittel geven ende betalen 63 Rinsgl., loopender paijen nu tertyt der voers. stadt St-Truyden, binnen beloken paeschen sequentem. 5o Soe en sal niemant vant capittel voers. gheenen leken persoen oft luyden den cost moghen vercoopen, maer die selve heeren voers. sullen moghen den cost geven te vergeeffs ende om Goitswille hon vrienden ende andere persoenen, die hen believen sal, sonder daer teghen te seggen van ijmant. Midts welcke poenten etc. sullen allen differentien, ghedingen etc. tusschen die voers. parthyen te niet syn ten eewighen daghen, ende beyde parthyen voers. hebben dese wtspraek ghelaudeert ende van macht ghehalden ende halden wilt tot allen tyden daerteghen nimmermeer te doen noch te doen doen by hen selve oft by hulpe van yemants anders in egheene manieren etc., hierop verthyende allen statuten, clerckschap etc. ende subtyle vonden van rechte etc. Ende is allen in hoede der Schepenen gheleydt etc. Sigillatum ao 1514, 13a Martii. |
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