De Gulden Passer. Jaargang 53
(1975)– [tijdschrift] Gulden Passer, De– Auteursrechtelijk beschermd
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Le speculum humanae salvationis considéré dans ses rapports avec la biblia pauperum et le canticum canticorumGa naar voetnoot1
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seconde édition néerlandaise, une troisième édition latine, une dernière édition néerlandaise. En 1483 Jean Veldener réalise une nouvelle édition néerlandaise à Culenborg avec les mêmes blocs sciés en deuxGa naar voetnoot4. Le SHS est apparenté au groupe des incunables xylographiques flamandsGa naar voetnoot5; on l'y joint habituellement alors qu'il s'agit d'un livre typographiqueGa naar voetnoot6. Dans les lignes qui suivent, on déterminera les rapports stylistiques qui existent entre le SHS et d'autres incunables: la Biblia Pauperum et le Canticum Canticorum. Sans vouloir faire oeuvre originale, on s'efforcera de préciser des relations déjà évoquées. Deux styles différents existent dans le SHS. Le premier style, qui témoigne d'une grande sûreté (pl. 1 et 2), apparaît dans les chapitres I-XXIV. Le second style, nettement moins personnel se rencontre dans les chapitres XXV-XXIX. Le second graveur montre des hésitations, une recherche plus poussée du réalisme. Les détails sont nombreux. La facture des personnages est parfois maladroite. Les hachures d'ombre trop systématiques n'atteignent souvent pas leur but. Le rappel de l'enluminure est fortement marqué. L'adaptation à la technique de la gravure sur bois est relativement peu heureuse. Ce second style ne sera pas étudié en détails car, à notre sens, il ne peut pas être réellement mis en rapport avec celui d'aucun des autres livres xylographiques. L'étude du premier style portera sur les encadrements, les | |||||||||||||||||||||
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Pl. 1. a. Speculum Humanae Salvationis, 1re édition latine, chapitre V, a (Vienne, Bibliothèque nationale)
Pl. 1. b. Speculum Humanae Salvationis, 1re édition latine, chapitre V, b (Vienne, Bibliothèque nationale)
paysages, les intérieurs, les personnages, les hachures d'ombre et la composition. Chaque page du SHS comprend deux scènes dans un encadrement architectural. Dans les pages de gauche, l'encadrement est | |||||||||||||||||||||
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constitué d'arcs surbaissés continus. Les bases des colonnes sont circulaires; les chapiteaux ne sont pas décorés. Dans les pages de droite, les arcs surbaissés sont brisés au centre. Les bases des colonnes sont à pans coupés; les chapiteaux sont décorés de feuillage. Des éléments foliagés (feuilles de choux?) décorent les écoinçons. Les encadrements sont pratiquement les mêmes dans tout le livre: seule la disposition des hachures d'ombre peut varier. Le fond du paysage est parfois constitué d'une simple ligne horizontale au tiers inférieur de la composition. Dans d'autres cas, de petits monticules pointus existent au tiers supérieur de la composition, des sortes de talus anguleux les entrecoupent deci delà. Des maisons fortes, schématiquement représentées sont disposées sur le flanc des collines ou en leur sommet. Des arbres isolés ou en groupe se détachent des fonds: des touffes d'herbe et des plantes variées ornent les premiers plans. Dans les intérieurs, un carrelage généralement blanc, recouvre le sol. Les édifices du culte sont voutés; les maisons privées ont un plafond plat ou une voûte en berceau de bois. Les fenêtres sont en plein cintre avec petites vitres en losange. Les personnages sont élancés. La tête représente à peu près la sixième partie de la hauteur totale. Les nus sont particulièrement étirés; la taille est marquée; une ligne verticale est tracée au milieu du ventre. Les vêtements soulignent la ligne du corps. Souvent ils tombent droit. Les plis sont réalisés par des traits droits ou brisés terminés à une ou aux deux entrémités par un crochet. Les têtes généralement inclinées sont ordinairement vues de trois quart. Les lourdes paupières sont délimitées par un double trait fermé. La pupille est petite et n'atteint pas la ligne inférieure de l'oeil. Le nez est également constitué d'un trait double, tracé dans la prolongation des arcades sourcilières; le trait qui marque l'arête est plus appuyé. Les profils sont rares et maladroits. Le crâne est petit et étroit. Les paupières sont dessinées comme si elles étaient vues de face. Les oreilles ne sont que rarement réalisées. Les chevelures ondulées sont divisées au centre par une raie. Chez les femmes, les cheveux | |||||||||||||||||||||
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Pl. 2. a. Speculum Humanae Salvationis, 1re édition latine, chapitre XXIV, a (Vienne, Bibliothèque nationale)
Pl. 2. b. Speculum Humanae Salvationis, 1re édition latine, chapitre XXIV, b (Vienne, Bibliothèque nationale)
tombent sur les épaules, ou plus rarement, sont relevés sous une coiffe. Chez les hommes, les cheveux sont longs ou mi-longs; une petite mèche centrale ou une frange décore le front. Les personnages masculins portent normalement la barbe; sont imberbes des serviteurs, des jeunes gens, des gens du peuple. | |||||||||||||||||||||
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Les mains sont longues et assez fines. Souvent l'index et le médium ont la même longueur. L'auriculaire est replié. Les doigts sont fréquemment groupés deux par deux, l'index et le médium d'une part, l'annulaire et l'auriculaire d'autre part. Les auteurs sont d'accord pour reconnaître l'importance particulière des hachures d'ombre dans la détermination du style des plus anciennes gravures sur bois. Le premier maître du Speculum leur a donné une très belle facture, adaptée à leur fonctionGa naar voetnoot7. Les hachures soulignent les formes et tiennent compte de la perspective et de la lumière qui vient de gauche. La longueur des hachures est variable: elle est parfois grande (jusqu'à 7 ou 8 mm), le plus souvent très petite (de 1 à 2 mm). Dans les vêtements ou les éléments d'architecture, les hachures, horizontales ou obliques, s'appuient aux lignes des plis ou des contours. L'ombre portée est déterminée sur le sol par un grand nombre de traits horizontaux. De même de multiples petits traits disposés tous dans un sens ombrent les grandes surfaces. La composition présente une grande continuité à travers tout le SHS sans distinction entre le premier et le second maître. À l'exception d'une vingtaine de scènesGa naar voetnoot8 sur les 156 du SHS, on peut ramener à neuf les schémas auxquels obéit l'ensemble de l'ouvrage: Schéma 1: deux personnages (ou un groupe de personnages) sont disposés à gauche et à droite de la scène, souvent autour d'un élément central. | |||||||||||||||||||||
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chap. I, 2, 3; II, 1, 3; V, 1, 2; VI, 1, 2; VII, 1; X, 1, 4; XI, 2; XII, 1, 4; XIII, 1, 4; XIV, 4; XVI, 4; XVIII, 2, 3; XX, 1, 2, 3, 4; XXII, 1; XXII, 4; XXIII, 2, 3; XXV, 1, 3; XXIX, 3, 4. Schéma 1
Schéma 2
Schéma 2: un seul élément est disposé au centre ou envahit toute la composition. chap. II, 4; III, 3; IV, 2, 3, 4; V, 4; VI, 3, 4; VIII, 3; IX, 4; X, 2, 3; XII, 2; XIV, 2; XV, 2; XIX, 4; XXV, 4; XXVI, 4; XXVII, 2, 3. Schémas 3 et 4: les accents sont disposés dans les angles opposés de la scène. Schéma 3
Schéma 4
chap. I, 2; III, 1; V, 3; VII, 2; VIII, 4; XII, 3; XIII, 3; XXV, 2; XXVII, 3. Schémas 5 et 6: deux éléments d'inégale importance envahissent la scène dans les proportions de un à deux tiers. chap. II, 2; III, 2, 4; IV, 1; VII, 3; IX, 3; XI, 4; XIV, 3; XV, 3; XVII, 1; XIX, 3; XXI, 2; XXIII, 4; XXVII, 1, 2, 4. | |||||||||||||||||||||
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Schéma 5
Schéma 6
Schéma 7: dans une composition de type circulaire, les personnages sont groupés autour d'une table, d'un élément d'architecture, ou autour du personnage principal de la scène. chap. XIV, 1; XVI, 1, 3; XVIII, 1; XIX, 1, 2; XXI, 1; XXII, 3; XXIII, 1; XXV, 2; XXVI, 1, 2, 3; XXVIII, 1, 4. Schéma 7
Schémas 8 et 9: composition double: en deux registres, ou deux scènes juxtaposées. chap. I, 1; XVIII, 4; XXIX, 1. Ces schémas, en nombre limité expriment un constant équilibre des masses, des valeurs, des accents, image d'une vraie science de la composition. Schéma 8
Schéma 9
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Le SHS a été fréquemment mis en rapport avec la Biblia Pauperum, le Canticum Canticorum et l'Alphabet grotesqueGa naar voetnoot9. Il nous parait possible de préciser ces rapports pour les deux premiers de ces ouvragesGa naar voetnoot10. Il existe une correspondance de style et une correspondance de thèmes entre la Biblia Pauperum (S. I-VII) et le SHS (pl. 3 et 4). Les scènes des deux livres sont disposées dans des encadrements d'architecture. Les colonnettes des encadrements de la Biblia se retrouvent dans les pages de gauche du SHS. Les écoinçons évidés et les arcs en anse de panier se retrouvent dans les deux livres. Les paysages ont des points communs: les petits monticules pointus, les arbres, les petites forteresses sur les collines (encore que dans la Biblia, les forteresses sont souvent de grandes dimensions). Les touffes d'herbe du SHS existent dans la Biblia mais non les plantes variées des premiers plans. La plupart des éléments qui constituent les intérieurs du SHS existent déjà dans la Biblia mais en nombre relativement réduit; certains d'entre eux ne sont parfois que suggérés. Les personnages ont des visages semblables dans les deux livres. Les canons sont également les mêmes. L'exécution des mains est moins soignée dans la Biblia. Les mains sont souvent trop grandes et disposées de manière peu naturelle. Les mains de beaucoup de personnages ne sont pas visibles (il s'agit peut-être d'un moyen | |||||||||||||||||||||
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Pl. 3. Biblia Pauperum, S. I, folio 8 (Eszbergorn [Hongrie], Erzdiözese Bibliothek)
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Pl. 4. Biblia Pauperum, S.I, folio 22 (Esztergorn [Hongrie], Erzdiözese Bibliothek)
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de contourner la difficulté à les représenter). Dans leur ensemble les vêtements sont analogues; les plis à crochets de la Biblia sont un peu moins anguleux que ceux du SHS. Les hachures d'ombre sont disposées à gauche des traits qu'elles soulignent. Dans la Biblia, les hachures parallèles et courtes sont relativement sommaires; elles sont horizontales et rarement inclinées. Parfois la taille entame la ligne sur laquelle elles s'appuient. Dans le SHS, la longueur des hachures est variée et adaptée au but; leur inclinaison va dans le sens de la perspective. Dans les grandes surfaces, là où le graveur du SHS a disposé une multitude de petits traits, le maître de la Biblia a utilisé de larges hachures. Le format haut et étroit des scènes de la Biblia rend difficile la compositionGa naar voetnoot11. L'artiste a souvent dû se contenter de superposer ou de juxtaposer les éléments. On retrouve cependant certains schémas répertoriés dans le SHS:
Il existe aussi une correspondance des thèmes entre les deux livres. Les scènes suivantes du SHS reprennent avec une certaine fidélité les compositions mises en regard de la Biblia.
La reprise des scènes de la Biblia par le graveur du SHS se fait avec des transformations dans le sens d'une certaine modernisation. Il en va ainsi pour la Nativité et la Récolte de la Manne. | |||||||||||||||||||||
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C. DoudeletGa naar voetnoot12 avait déjà insisté sur l'analogie de traitement de cette dernière scène dans le SHS et le Triptyque du Saint Sacrement de Thierry Bouts (Louvain, Saint-Pierre). Divers éléments relevés dans le SHS et la Biblia se retrouvent dans le Canticum Canticorum (pl. 5 et 6). Les scènes du Canticum ne sont pas systématiquement inscrites dans un cadre architectural. Lorsque ce cadre existe, il est semblable à ce qu'on trouve dans le SHS (notamment la colonnette à triple anneau). Les paysages du Canticum sont plus schématiques et d'exécution moins soignée que ceux du SHS. Ils sont souvent réduits à quelques éléments: des rochers, des arbres, des forteresses. Les premiers plans sont ornés d'herbes et de plantes dont plusieurs sont reprises du SHS. Les intérieurs du Canticum sont semblables à ceux du SHS, mais on n'en voit jamais les plafonds. Par l'ensemble de leurs caractères, les personnages du Canticum sont apparentés à ceux des deux autres livres. Toutefois, ils sont plus élancés. La tête tient jusqu'à huit fois dans la hauteur totale du corps. Cette recherche de grâce correspond bien avec le sujet et l'esprit de l'oeuvre. Les hachures d'ombre sont courtes et pour la plupart horizontales; elles se trouvent sur les côtés droits des traits verticaux auxquels elles sont accolées. Les grandes surfaces sont couvertes, tantôt de longues hachures comme dans la Biblia, tantôt de nombreux petits traits comme dans le SHS. Chaque élément a son ombre portée; ceci est neuf par rapport à la Biblia et rapproche le Canticum du SHS. Le problème de la composition se présente à l'inverse de celui de la Biblia. Le format des compositions est très vaste et ne comprend que peu de personnages. Le statisme des thèmes amène l'auteur à représenter les personnages alignés avec des variantes de disposition et de nombre. Parfois le graveur met à profit la largeur de la composition pour juxtaposer deux scènes (fo 1, 3, 6, 9, 13, 14) selon les illustrations jumelées du SHS. *** | |||||||||||||||||||||
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Pl. 5. Canticum Canticorum, 1re édition, folio 11 (Paris, Bibliothèque nationale)
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Pl. 6. Canticum Canticorum, 1re édition, folio 13 (Paris, Bibliothèque nationale)
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Des schémas de composition semblables sont appliqués dans la Biblia Pauperum et dans le SHS. Mais de l'un à l'autre, les compositions vont dans le sens d'une élaboration plus poussée et d'une plus grande variété, d'une disposition meilleure des éléments dans l'espace, d'une plus juste perspective. Une comparaison entre d'autres points des deux livres va dans le même sens. Dans la Biblia, la facture des mains est sommaire, les premiers plans peu ornés, les hachures d'ombre moins bien disposées. Dans le SHS, le dessin des mains est réalisé sans difficulté, les premiers plans s'ornent de plantes diverses, les hachures d'ombre sont disposées avec plus de sensibilité. La grande analogie de style et de thèmes iconographiques, l'évolution constante dans le sens d'une amélioration permettent de voir dans les deux oeuvres une même manière ou même une seule main. La distance entre les oeuvres peut s'expliquer par le temps nécessaire à réaliser la maturité d'un style. Ceci concorde bien avec les datations généralement proposées vers 1460 pour la Biblia et 1470 pour le SHS. Le Canticum Canticorum comprend un certain nombre d'éléments communs à la Biblia et au SHS. La comparaison de ces trois livres fait situer le Canticum à une place intermédiaire entre la Biblia et le SHS. L'élaboration des hachures d'ombre y est plus avancée que dans la Biblia, mais moins bien exécutée que dans le SHS, Les éléments qui composent les fonds du Canticum n'ont pas encore reçu leur application systématique comme dans le SHS. La qualité inférieure de la taille, notamment l'interruption de certains traits par des blancs, les négligences dans les paysages, les déformations dans certains visages peuvent être considérées comme des maladresses du graveur, ce qui n'empêche pas que le dessin provienne d'un même artiste ou d'un même atelier. | |||||||||||||||||||||
De speculum humanae salvationis en zijn relatie tot de biblia pauperum en het canticum canticorumDe Speculum Humanae Salvationis (SHS) is in zijn 4 oudste uitgaven verwant aan de groep van de Vlaamse xylografische incunabelen. In deze 4 edities, die geen vermelding van plaats en jaartal van uitgave dragen | |||||||||||||||||||||
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en waaraan ook de auteursnaam ontbreekt, komt eenzelfde reeks houtsneden voor. In deze reeks zijn echter twee verschillende stijlen te onderscheiden. De eerste stijl (hoofdstukken I-XXIV) getuigt van een grote trefzekerheid; de tweede (hoofdstukken XXV-XXIX) daarentegen verraadt onbehendigheid en onzekerheid. Een nader onderzoek van de eerste stijl stelt ons in staat de reeds vaker ter sprake gebrachte relatie tussen de SHS, de Biblia Pauperum en het Canticum Canticorum met grotere nauwkeurigheid vast te stellen. Heel wat stilistische kenmerken die men in de SHS aantreft vindt men ook in de Biblia Pauperum terug. Opvallend is de overeenkomst in de architecturale omlijstingen, in de landschappen en in de factuur van de figuren. In beide boeken treft men ook gelijkaardige typen van compositie en van thematiek in de voorstellingen aan. De arceringen worden aangebracht links van de lijnen die ze ondersteunen. In de Biblia Pauperum zijn ze eerder kort, vrij beperkt in aantal en dikwijls horizontaal gericht. In de SHS hebben deze arceringen een wisselende lengte en volgen ze min of meer de richting van de perspectief. In het Canticum Canticorum zijn sommige taferelen in een soortgelijke architecturale omlijsting gevat als deze die in de SHS gebruikt worden. De interieurs, evenals sommige landschapselementen, vertonen in beide werken een sterke overeenkomst. De figuren in het Canticum Canticorum zijn rijziger van gestalte dan de figuren in de SHS, maar in de uitwerking merkt men nauwelijks enig verschil. In het Canticum Canticorum werden de korte, horizontale arceringen aangebracht rechts van de lijnen die ze ondersteunen. Van de Biblia verschilt de SHS door een meer doorgewerkte compositie, een grotere verscheidenheid en een juistere perspectief. In de SHS zijn de arceringen gevoeliger aangebracht, de versierde voorgronden beter uitgewerkt en de handen soepeler getekend. Zowel de sterke overeenkomsten in stijl en in voorstelling als de geleidelijke perfectionering verraden eenzelfde manier van werken en zelfs eenzelfde hand. Het tijdsverloop tussen de vooropgezette dateringen (1460 voor de Biblia Pauperum en 1470 voor de SHS) zou als verklaring kunnen gelden voor de periode die een kunstenaar nodig heeft om tot stilistische rijpheid te komen. Het Canticum Canticorum dient te worden gesitueerd tussen beide andere werken in. De arceringen zijn er bijv. beter in uitgewerkt dan in de Biblia Pauperum, maar minder goed dan in de SHS. Een aantal onvolkomenheden die bij het Canticum Canticorum opvallen (zoals slordigheden in het landschapsbeeld, de misvorming van sommige gezichten, de onderbreking van lijnen) moeten aan de graveur worden toegeschreven; de tekeningen daarentegen zijn zeer duidelijk door eenzelfde kunstenaar of door eenzelfde atelier ontworpen. |
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