De Gulden Passer. Jaargang 53
(1975)– [tijdschrift] Gulden Passer, De– Auteursrechtelijk beschermd
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Un incunable de la connaissance des graveurs et des monogrammes
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van Sebalt, Israël van Mentz die voor Albert Durer is geweest. Swoll. Mathijs Lorsz. cor. met. Sijn noch eenige neerlanders in de selve const voor eenige iaeren vermaert als D.V.H. Dirc van hoef met sijne broeders die veele dingen van de oudste meesters hebben na gesneden, Adriaen collart, Dirck van der Stare, Thom. Dolendo, swarte Jan van Groeningen, Jan Warre, Cornelis Matsijssoon. Ic vinde noch dese teijckenen mij onbekent D(fleur)H. David Hopfer.
Ce qui peut être traduit en: ‘Il y a encore plusieurs vieux maîtres qui ont beaucoup gravé tant sur cuivre qu'en bois: et entre autres Bartelt Beham frère de Sebalt, Israël de Mentz qui a été avant Albert Durer. Swoll. Mathijs Lorsz. cor. met. il y a encore quelques néerlandais dans le même art renommés avant quelques années comme D.V.H. dirc van hoef avec ses frères qui ont copié en gravure plusieurs choses des plus anciens maîtres, adriaen collart, dirck van de Stare (sc. de l'étoile), Thom. Dolendo, swarte Jan de Groningue, Jan Warre, Cornelis Matsijssoon. Je trouve encore ces signes inconnus à moi D(fleur)H. David Hopfer.
Jugé superficiellement il semble facile de déterminer de quels graveurs il s'agit. Bien des noms ne posent pas de difficultés, et: Nagler n'a-t-il pas réuni le nombre prodigieux de 14961 monogrammes, c.à.d. presque tous ceux que quiconque aurait pu remarquer et que deux siècles de recherches, y inclus celles de Nagler lui-même, avaient noté sur des pièces uniques et, par force, sur des gravures dont il existe plus d'une épreuve? Tout de même on verra qu'il restera des énigmes. Il faudra donc les examiner tous. On connait abondamment Barthel Beham, le frère de Hans Sebald; | |||||||||||||
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Israël, une fois cru de ‘Mainz’, est devenu de ‘Meckenem’ depuis qu'on a pu localiser sa naissance encore assez récemment. Il est mort en 1503, donc en effet bien avant Durer. À défaut de prénom complet dans la marque, le ‘Melchior’ de Lorch avait déjà été substitué par ‘Matheus’ peu de temps après sa mort. Cornelis Matsijs, qui monogrammait tantôt comme ‘Mat’, tantôt comme ‘Met’, paraît avoir dérouté notre commentateur scrupuleux jusqu'à le faire croire à deux personnalités différentes. On voit qu'il se base tout d'abord sur les marques qu'il a lu lui-même. Du reste Bartsch n'avait pas agi autrement: Cor. Met. et Corn. Matsijs sont deux artistes différents pour luiGa naar voetnoot2. Pas de difficulté pour Adrien Collaert. Dire ‘van de Stare’, sans doute Dirck Vellert, avait déjà perdu son vrai nom à moins d'un siècle de distance et devrait en attendre trois pour le récupérer définitivement. ‘Thomas’, au lieu de ‘Zacharias’ Dolendo, doit avoir été dérivé d'un de ses monogrammesGa naar voetnoot3 qu'on peut expliquer facilement comme un ‘Th’. La notice paraît le ranger parmi les déjà morts; nous savons en effet que sa mort s'est produite entre 1598, dernière date sur une de ses estampes, et 1604, l'année de la parution du Schilderboek de Carel van Mander, qui aurait pu corriger l'auteur de la notice, s'il l'auraît consulté. Le nom de Jan Swart de Groningue n'a pas subi de mutilation. Pour ‘David’ Hopfer, erreur persistante jusque dans le dix-neuvième siècle, on lira aisément Daniel Hopfer, qui signait en effet par D. et H. en y interpolant une fleur. Tous ces noms cités n'ajoutent pas aux connaissances que nous possédons à présent. Cela s'applique également aux six monogrammes qui suivent, à moins qu'on ne les considère dans leur totalité, puisque cinq parmi eux se trouvent sur des estampes rares qu'on peut attribuer à des ‘Kleinmeister’ de l'Allemagne du seizième siècle, dont il est significatif qu'ils furent ainsi groupés ensemble. Ce sont: R.B., travaillant entre 1530 et 1550, ornemaniste et copiste de DurerGa naar voetnoot4; | |||||||||||||
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H.S.E. maître allemand vers 1570, travaillant dans la manière de H.S. BehamGa naar voetnoot5; H.H. maître allemand avant 1550Ga naar voetnoot6; H.E. ornemaniste allemand avant 1550Ga naar voetnoot7; et L.B., dont les estampes, dans le même genre, sont de la dernière raretéGa naar voetnoot8. La cohésion du groupe en entier nous semble fournir la preuve, que notre amateur avait acquis un volume réuni avec soin des petits maîtres allemands, plutôt que de les avoir trouvé séparément. Il s'en distingue le sixième monogramme C-B, qui est celui de Cornelis Bos, d'Anvers, donc un flamandGa naar voetnoot9. On pourrait en déduire, soit à un moindre degré de certitude, que ces petits maîtres allemands fussent cultivés à Anvers, où bien que les estampes de Bos eussent été recueillies sur le marché disons de Francfort, qui était le centre le plus en vue de ces temps en cette manière. D'ailleurs on peut très bien ranger C. Bos avec Cornelis Matsijs, parce qu'ils se sont enfuis d'Anvers au même moment en 1544, à la suite de leur persécution par la justiceGa naar voetnoot10. Contrairement à ses estampes exécutées à partir de 1548 à Rome, où il s'inspirerait d'un climat artistique d'une allure complètement différente, sa suite des ‘danseurs de noce’, qui porte le monogramme reproduit, montre des affinités aussi bien avec les sujets de Cornelis Matsijs de 1538 qu'avec ceux des ‘Kleinmeister’, autre raison pour voir dans les monogrammes dont l'amateur ignorait la signification (comme nous l'ignorons encore pour la plupart) un groupe assez homogène. On se demande même s'il ne faudrait pas en chercher d'autres solutions vers le côté de la Flandre! Il nous reste trois noms à commenter. ‘Swoll’ désigne sans doute le maître J.A.M. de Zwolle. On a longtemps hésité de ne pas lire ‘Zwott’. Mais cette notice confirme la dernière investigation, | |||||||||||||
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d'ailleurs non pas encore complètement affirmée, selon laquelle il s'agirait de Jan van de Mijnnesten, artisan du quinzième siècle entretenant un atelier dans la ville de ZwolleGa naar voetnoot11. Notre texte, le premier à désigner ces estampes, appuie sans doute la thèse de l'origine de Zwolle de leur auteur. D'autre part la communication sur D.V.H. nous procure le plus grand embarras; Nagler reproduit ce monogramme, qu'il a lu sur une suite de douze mendiants qui dansent, à deux sur six feuilles en total, copiée d'après Cornelis Matsijs et portant la date 1613Ga naar voetnoot12. Son explication qu'il s'agirait de Dirk van Hoogstraten semble tout à fait négligeable. On dirait donc qu'il faut donner crédit à notre auteur et à son commentaire: ‘Dirc van Hoef avec ses frères, qui ont copié en gravure beaucoup de choses des plus anciens maîtres’. Mais il faut alors constater que, à part quelques autres copies d'après des sujets semblables de Cornelis Matsijs, monogrammées de la même manière et signalées également par Nagler, nous ignorons tout sur cet énigmatique Dirc van Hoef et ses frères, qui doivent se cacher complètement sous d'autres noms ou sous l'anonymat. Un cas qui, vu l'état présent de nos connaissances, semble assez exceptionnel! Aussi nous sommes-nous débattus pour illuminer la question, du reste avec un résultat minimal. Il est bien vrai qu'on doit compter avec une confusion quant au nom, et qu'il se présente la possibilité que Hoef soit une lecture erronnée de Hoey. Il y avait en effet un Dammas van Hoey, le fils illégitime de Luc de Leyde, auquel Nagler attribue assez gratuitement un monogramme composé de façon différente des mêmes chiffres, remarquée sur trois oeuvres hétérogènesGa naar voetnoot13. Il n'en reste pas moins vrai que le monogramme authentique, dont nous avons parlé, date de beaucoup plus tard et confirme que D.V.H. avait copié des maîtres anciens. Dammas van Hoey avait quatre fils, dont au moins deux exerçaient le métier de peintre. Mais le prénom d'aucun d'entre eux ne commence par un D. Il faut donc bien | |||||||||||||
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chercher ailleursGa naar voetnoot14. Il y a quantité de familles d'artistes qui ont produit des frères graveurs, mais dont les initiales ne correspondent point à celles-ci. Il s'y trouve même des Dirk, comme Théodore de Brij ou Théodore Galle, mais dont on n'expliquerait pas cette déviation dans leurs signatures. Pour le moment il faudra donc bien se résigner à dire: ‘non liquet’, dans l'espoir d'avoir ouvert la voie à une découverte par un expert plus favorisé par le ‘dieu des chercheurs’. Finissons par le dernier nom resté inexaminé: Jan Warre. Nous le mettons en rapport avec le petit-fils de Jacob Cornelisz, Jacob Dircksz, d'Amsterdam, qui portait le nom de War ou WerreGa naar voetnoot15, ce dont Wagenaar faisait WarmondGa naar voetnoot16. Il est mentionné en 1557 et fut appelé devant la justice en 1568 à cause de la réforme; il mourut dans la même année. Encore en 1586 sa veuve, qui jouissait de la tutelle du peintre Adrien de Conflans, était nommée veuve de Jacob Dircksz Werre. Nous ne savons rien des estampes qu'il a pu graver, mais d'autant plus sur celles de son grand-père, qui avait la coutume de placer un W. renversé et croisé par un A entre les initiales de Jacob et d'Amsterdam. Il est donc assez probable, que notre amateur a cru pouvoir lire ce monogramme comme Jan Warre, et même que le nom porté par son peit-fils lui appartenait déjà et se cache dans ce signe qu'on n'a jamais su expliquer d'une manière satisfaisante. En tout cas il faudra substituer Jan par Jacob. La notice que nous venons d'étudier n'est pas la seule provenant d'un temps aussi reculé et par sa brévité elle ne peut pas être comparée avec la liste dressée par Paul Behaim de Nuremberg, de 1618, qui se trouve au Cabinet d'estampes de Berlin. Mais elle date du même temps et doit provenir d'un amateur comme Arnoldus Buchelius, qui a rédigé plusieurs notes semblables pendant les mêmes années. On pourrait penser a quelqu'un comme Cornelis | |||||||||||||
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Boissens de Leyde comme son auteur éventuel, mais il faudra attendre l'apparition du document écrit par la même main pour l'attribuer avec certitude. Le résultat de nos recherches semble assez mince. Le peu de nouveauté qu'elles laissent apercevoir n'est point soutenu par la présentation de gravures qui y répondent. En plus la lexicographie est une science peu populaire dans les yeux des historiens d'art actuels, qui se courbent par préférence sur la langue et le contenu des images, en quoi on ne peut pas leur donner tort. Raison de plus de leur alléger ce côté aride du métier, et, je l'espère du moins, d'être excusé d'ajouter un détail menu aux substructions de notre édifice commun, et ainsi se pouvoir dire partisan de l'ami révéré auquel je dédie avec empressement cet hommage modeste. | |||||||||||||
Een incunabel van de kennis van graveurs en monogrammenDe schrijver maakt een fraai geschreven notitie bekend (repr.), welke hij vond ingeplakt achterin een prentenboek, in 1620 te Frankfort uitgekomen en kort daarna ingebonden voor de bibliotheek van Koning Lodewijk XIII van Frankrijk (Bibl. Nat., Parijs). Het bevat de namen en tekens van talrijke bij naam of monogram bekende graveurs, die min of meer zeldzaam voorkomen, en die de auteur blijkbaar verzameld dan wel alleen genoteerd had. Ze zijn nagenoeg alle te identificeeren. Verkeerde voornamen blijken evenals een plaatsnaam reeds toen, ± 1620, voor de echte te zijn in de plaats gekomen, en het meerendeel van de fouten is eerst in de negentiende of twintigste eeuw verbeterd. De reeds toen bekende monogrammen kunnen ook nu nog maar zelden worden opgelost: zij betreffen anonieme, meest Duitsche ‘Kleinmeister’. De twee verschillende afkortingen van Cornelis Matsijs blijken al in 1620 aan twee verschillende graveurs te hebben doen geloven, zooals Bartsch het in 1810 nog deed. Het aantal minder bekende Duitsche plaatsnijders en twee in hetzelfde jaar 1544 uit Antwerpen gevluchte graveurs, Cornelis Matsijs en Cornelis Bos, maakt het waarschijnlijk, dat de schrijver een bestaande, samenhangende verzameling van deze monogrammisten had bestudeerd. ‘Swoll’ is de oudste vermelding van den later ook als ‘Swott’ gelezen graveur uit het einde van de vijftiende eeuw, wien J. de Vries het eerste (1949) identificeerde met den Zwolschen ambachtsman Jan van de Mijnnesten. Moeilijkheden bezorgen ons een paar genoemde namen. ‘Jan Warre’ schijnt Jacob Cornelisz van Oostzanen te moeten beteekenen, aangezien diens kleinzoon, Jacob Dircksz († 1568) zich War of Werre genoemd heeft. Van den laatste zijn geen prenten bekend, maar des te meer van zijn grootvader, die de W in een nooit opgelost monogram voerde. | |||||||||||||
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De notitie: ‘D V H Dirc van Hoef met sijne broeders, die veele dingen van de oudste meesters hebben nagesneden’ kan niet verklaard worden. Noch Dirc van Hoogstraeten (Nagler), noch Dammas van Hoey voldoen aan de beschrijving van vele copieën naar de oudste meesters door hem en zijn broeders uitgevoerd. Van Hoefs of Verhoevens zijn in de tweede helft van de zestiende eeuw als graveurs onbekend. De ware naam zal door een gelukkiger onderzoeker aan het licht gebracht moeten worden. Tenslotte vraagt schrijver zich af, wie de notitie kan hebben opgesteld. Men zou aan iemand als de graveur, calligraaf en verzamelaar Cornelis Boissens te Leiden kunnen denken, maar hierover eerst zekerheid kunnen ontvangen door de identiteit met zijn handschrift vast te stellen. |
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