Parmi les burinistes de ce temps, il est un nom qui s'impose, tant dans le domaine de l'estampe que dans celui de l'ornementation, c'est Demarteau.
Joseph Demarteau - frère aîné de Gilles -, né au pays de Liège, s'est fixé à Paris et travaille dans une boutique d'orfèvres.
En collaboration avec le graveur De Lacollombe, Joseph Demarteau va publier plusieurs recueils d'ornements d'arquebuserie. Ces recueils, qui connurent plusieurs éditions, contiennent de nombreuses planches. Les compositions reflètent l'esprit, l'aisance et toutes les ressources du style Louis XV. Les modèles de Demarteau répandirent au loin le goût fran§ais. Ces planches, dues à un graveur liégeois, reviendront dans son pays natal et y seront fort bien utilisées.
La tourmente révolutionnaire pourra entraîner avec elle l'ancien régime, le cadre des métiers, les commandes princières, elle ne pourra enlever aux artisans liégeois le goût du travail bien achevé.
Le XIXe siècle fut, pour le pays de Liège, une époque particulièrement prospère. Les industries charbonnières et sidérurgiques, les constructions mécaniques et ferroviaires y prirent un essor extraordinaire. Il n'est pas téméraire d'assurer que ce fut l'âge d'or des armes à feu et singulièrement des armes de luxe.
C'est pour répondre aux demandes des fabricants de son pays que Charles Claesen publia, à Liège, en 1856, son Recueil d'ornements et de sujets pour être appliqués à l'ornementation des armes d'après les dessins des principaux artistes. Ce recueil allait former un beau volume composé de quarante planches qui parurent en quatre séries annuelles. Ce recueil devait connaître plusieurs éditions. Nous relevons ici les noms de nombreux dessinateurs: J. Boussart, J.J. Cloes, J. Danse, L. Donnay, J. Falloise, J. et F. Herman, Ch. Honoré, N. Julin, A.V. Lebeda frères, Lienard, J.M. Tinlot, J. Waroux et M.P. Zuloagat.
Un modèle, signé Lienard, est exécuté par Gauvin, à Paris, trois pièces portent les inscriptions: ‘H. Mangeot à Bruxelles’, ‘Windisch Arquebusiers à Nimes’ et ‘Prague, Lebeda frères, 1857’.
Ces indications appellent plusieurs remarques. Elles révèlent tout d'abord un appel d'air. En effet, si la plupart des artistes cités sont d'origine liégeoise, plusieurs d'entre eux proviennent d'autres