Dietsche Warande. Jaargang 2
(1856)– [tijdschrift] Dietsche Warande– Auteursrechtvrij
[pagina 47]
| |||||||||||||||||
Nouvelles bâtisses et restaurations dans le royaume des Pays-Bas.C'Est sous ce titre que nous venons d'ouvrir une nouvelle rubrique de notre ‘Revue’. Nous commençons par une critique de trois constructions, composées et, en partie, déjà exécutées par M.H.-J. van den Brink. Nous avons eu à l'inspection les dessins du nouveau séminaire archiépiscopal, qui sera bâti à Rijsenburg par ordre de Mgr. l'archevêque d'Utrecht. C'est une grande entreprise que la tâche dont M. van den Brink aura à s'acquitter. La disposition matérielle des différentes parties du bâtiment nous paraît être assez judicieuse. Le plan se compose de trois parallélogrammes rectangulaires disposées de cette manière: ∐. A l'autre côté de l'enceinte, comprise entre les façades intérieures des trois corps de logis, formant une grande cour ou jardin, s'élèvera, vis-à-vis du bâtiment principal, la chapelle du séminaire, qui sera réunie aux ailes de la maison par deux galeries formant, en plan, un arc de 90o. Pour la chapelle, nous ne savons pas si le dessin en a déjà été arrêté. Il nous semble que, dans son projet de la maison, M. van den Brink n'a rien négligé pour subvenir à tous les besoins. Quant au caractère esthétique de la façade extérieure principale (la seule que nous connaissions), il y a de l'harmonie; mais, quoique l'architecte ait été sur ses gardes contre l'influence de Vignole et que les formes architectoniques de la Renaissance neérlandaise aient été consultées pour les pignons de la façade, l'on ne peut pas dire que tout architecte ou archéologue suffisamment instruit pour juger du style d'un monument, s'écriera tout de suite, à la vue du dessin de M. van den Brink: ‘Cela doit être le séminaire de l'archidiocèse d'Utrecht!’ Non, je crois même que c'est à quoi l'architecte n'a pas pensé un seul instant. Il paraît ne pas avoir compris que l'architecture c'est un alphabet, ou plutôt un dictionnaire, dans lequel le génie choisit les éléments pour écrire les livres qu'on appelle églises, maisons, magasins, théâtres, bourses, compositions parfaitement distinctes et qu'on ne confondra pas plus que le ‘Télémaque’ et le ‘Faust’, ou même ‘Esther’ et ‘Athalie’. Mais tout cela va venir, ‘par le temps et bar la pradique’, comme un certain professeur alsacien de langue française disait toujours, à-propos de bonne prononciation. Déjà M. van den Brink a réalisé, dans le projet d'un hospice à Nijkerk, ce que nous exigeons de toute construction architectonique. Cette façade est de la bonne famille des maisons civiles consacrées à des intérêts de commune, de charité, de commerce, de justice dans les | |||||||||||||||||
[pagina 48]
| |||||||||||||||||
Pays-Bas du XVe et XVIe siècle. Nous formons le souhait que M. van den Brink trouve dans son succès même un nouvel aiguillon et des moyens suffisants pour étudier à fond la nature de l'art chrétien, et que ses patrons, par respect pour une science qui s'exprime toujours en oeuvres harmonieuses, lui laissent toute la liberté d'action sans laquelle aucun art véritable ne saurait exister. Quand il en sera ainsi, M. van den Brink n'échancrera plus, dans le plan de la maison même du curé, l'apside de son église, comme il l'a fait a Veenendaal dans le diocèse de Ruremonde; il comprendra qu'avant tout le semi-polygone apsidial mérite d'être exprimé distinctement dans toute église catholique, et il contribuera de son côté à la propagation des bons principes. | |||||||||||||||||
Albums Néerlandais.M.A. Angz. Angillis, de Roulers en Flandre, qui, en société avec notre excellent collaborateur M. van EvenGa naar voetnoot1), a fait une étude spéciale de la part que les dames parmi nous ont prise à la culture des lettres, nous fait connaître trois alba amicorum, comme on en a composé un grand nombre dans le courant des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Ces petits recueils étaient des manifestations curieuses du caractère neérlandais, des vertus, des moeurs, des goûts de la nation. La vie de famille, établie sur une échelle plus ou moins grande, le besoin d'association, le goût général de la poésie, l'indulgence pour des talents médiocres, le culte de toute espèce de souvenirs, le plaisir de se faire des collections, - de tout cela la nationalité neérlandaise a reçu de fortes empreintes et tout cela se réflète dans les ‘albums’. Ceux que M. Angillis à bien voulu nous décrire, sont de petits manuscrits de format oblong, dans lesquels, à côté des vers, des maximes, des devises, des signatures de différentes mains, l'ancien élément héraldique, dont l'emploi semble remonter à l'origine même de ces intéressants livrets, a trouvé une placeGa naar voetnoot2). Le premier des albums que M. Angillis fait connaître aux lecteurs de la ‘Warande’ a appartenu, vers la moitié du XVIIe siècle, aux ‘Damoiselles’ Hélène, Marie-Anne et Gertrude de Crombrugghe, qui maniaient la plume française ainsi que la plume flamingante et se signaient quelquefois par les devises pieuses ou prudentes que voici: ‘Mercy à Dieu’, ‘Mieulx j'espère’ et ‘Raison pour guyde’. Cet album fait partie de la collection de notre savant ami M. le baron Jules de Saint-Genois à Gand. | |||||||||||||||||
[pagina 49]
| |||||||||||||||||
Les deux autres albums dont M. Angillis fait la description appartiennent actuellement à M. le professeur Serrure, et la composition en est attribuée, respectivement, à Madelaine van den Driessche de Malines et à Agnès de Hertoghe. Dans la revue ‘De Eendragt’ l'opinion a été émise que la première de ces dames est, en même temps, auteur et calligraphe de plusieurs morceaux de son recueil. Nous copions ici deux jolies pièces françaises: Oraison pour les dames a marier.
o Seigneur Dieu qui m'avez créé
et beaucoup de grâces donné,
Je vous prie, puisque marié je dois estre,
que bien tost je le puis estre,
car l'attente fort m'ennuict
aultant du jour que de nuict.
Pour guid espoir.
Chanson.
Toutes les herbes croissent,
Toutes les fleurs paroissent,
il n'est que ton amour
qui defcroist nuict et jour.
Tous les champs raverdissent
et d'espoir se nourrissent
et j'ay de ton amour
désespoir nuict et jour.
Tout rit sur les campagnes,
tout rit sur les montaignes,
et moy, pour ton amour,
je pleure nuict et jour.
Les mons et les vallées,
les eaux sont dégélées,
et moy, pour ton amour,
je gèle nuict et jour.
Douces sont les fleurettes,
douces sont les herbettes,
et tousiours ton amour
m'est amer nuict et jour.
| |||||||||||||||||
Un village Hollandais, au XIVe siècle.DAns son Vme article M. van Berkel traite principalement de l'origine et de la signification de l'office de ‘bourgmestre’, charge néerlandaise par excellence, qui a été si souvent mal définie et qui, par le temps, s'est trouvée complètement dénaturée. M. van Berkel prouve, avec la dernière évidence, qu'au XIVe siècle le bourgmes- | |||||||||||||||||
[pagina 50]
| |||||||||||||||||
tre était un officier dont la nomination émanait de la commune, par opposition à la création du scouteth, lequel devait son titre et son autorité au comte ou autre seigneur de la contrée. Le bourgmestre ou ‘consul’ était le représentaut naturel de la commune; il était responsable du paiement régulier des impôts; c'est lui qui était chargé de leur perception; c'est lui qui en général était le conseiller préféré de tous les membres de la commune; c'est lui qui les instruisait de leurs devoirs publics, leur servait de guide et de protecteur et qui défendait leur cause devant le tribunal du scouteth. M. Van Berkel appelle le scouteth l'âme du village et l'autre (qui porte dans les villes le nom de bourgmestre) en serait le corps; il est la ‘mère’ de la famille, comme le scouteth en est le père et le gérant: c'est ainsi que dans certains monastères l'abbé est nommé ‘père’ par excellence, tandis qu'on appelle ‘mater’ l'économe du couvent. Nous ne connaissons guère de travail sur quelque organisation sociale des temps anciens qui jette des lumières aussi inattendues et aussi satisfaisantes sur des circonstances presque entièrement inconnues jusqu'ici, que M. van Berkel ne le fait sur le sujet intéressant qu'il s'est choisi. Il est vrai que les matériaux existaient: mais il a pourtant fallu l'oeil scrutateur d'un savant qui fût en même temps philosophe et une main d'artiste des plus habiles, pour composer avec ces matériaux diffus une oeuvre harmonieuse. L'exposé que donne M. van Berkel du caractère et des charges des ‘magistri populi’ ambachtbewaarders, waarslieden (défenseurs, protecteurs, gardiens du canton dont le village est le centre), voogden (vorsteher, defensores, consules), bourgmestres des communes, est d'autant plus curieux aux yeux d'un habitant des grandes villes de la Hollande, que dans le cours des XVIe et XVIIe siècles ces officiers se sont élevés à un degré extraordinaire de puissance et de considération. Mon grand père m'a souvent raconté, relativement à l'autorité imposante des bourgmestres d'Amsterdam, l'anecdote que voici. L'empereur Alexandre de Russie venait faire une visite à Zaardam, pour voir les lieux où Pierre-le-Grand avait vécu et travaillé. Un des bourgeois de Zaardam reçut l'empereur chez lui, et le monarque insistait pour voir jusque dans ses détails l'arrangement d'un ménage nord-hollandais. Quand on se trouva devant une porte qui donnait dans la chambre des noces, des repas funèbres et de solemnités analogues, le maître du logis, avant qu'on entrât, pria poliment l'empereur d'ôter ses bottes. Un des grands seigneurs qui étaient présents, tout confus de la liberté que s'arrogeait le Zaardamois, lui fit observer, avec une certaine agitation, ‘que c'était l'empereur de toutes les Russie.’ ‘Eh bien,’ dit le bon bourgeois, ‘fut-ce le bourgmestre d'Amsterdam, il n'en aurait pas moins à ôter ses bottes avant d'entrer dans ma belle chambre.’ | |||||||||||||||||
Une pierre tombale en style chrétien.NOus communiquons à nos lecteurs le dessin d'une pierre tumulaire qu'on vient de poser sur un nouveau tombeau de famille au cimetière de S. Nicolas à Amsterdam. Que le paganisme s'est logé au théâtre, qu'il se soit emparé des académies de l'art, qu'il ait envahi la littérature au point de faire excéder les livres imprimés en | |||||||||||||||||
[pagina 51]
| |||||||||||||||||
Europe de 1500 a 1750, écrits en langue morteGa naar voetnoot1), de peut-être deux tiers les livres écrits dans les langues nationales, - c'est chose regrettable sans doute, mais ce n'est pas un phénomène aussi affligeant que les derniers excès de la Renaissance, l'impudeur avec laquelle elle n'a pas reculé de devant la terre sacrée où nos morts attendent le réveil du dernier jour. La Renaissance, d'une main souillée des vins de ses bacchanales, a forcé la porte du sanctuaire où une tendre piété dépose timidement les restes précieux de ceux qui n'ont pu être arrachés aux bras de leurs mieux-aimés que par la sagesse inscrutable de l'amour d'un Homme-Dieu, mort et ressuscité en exemple de nos chers défunts. La Renaissance, un flambeau renversé à la main droite, un thyrse dégarni de l'autre, s'est assise à nos côtés sur la tombe de nos pères, y déposant son urne-cafetière et la recouvrant du chiffon humide, dont les sculpteurs classiques aiment à draper leurs nudités agaçantes. La Renaissance c'est une danseuse payée que les honnêtes gens de l'Europe chrétienne ont emportée des galeries supérieures des anciens colisées, comme la débauche rassemble ses victimes de toutes les contrées du monde; c'est un article de leurs menus plaisirs, comme le vin de Champagne et les gants blancs. Et c'est à ce personnage intrus qu'on a cédé le soin de pourvoir à l'enterrement de nos morts. On n'a pas eu le courage de dire à la païenne: en arrière - c'est ici le saint lieu où la foi de l'homme est ravivée à l'aspect de la mort, où son orgueil est rabaissé à l'apparition du palpable néant, où le libertinage tremble et palit à la vue de son avenir, où Dieu met le sceau aux tombes de ses enfants avec cette parole de l'Evangile: non est hic - surrexit enim. Qu'avons-nous à faire des torches fumantes et éteintes, des tronçons de colonnes athéniennes, ou de ces vases Louis XV, de ces urnes, créations de la peur payenne, qui veut réduire à des dimensions imperceptibles ces cadavres dont les anciens ne savaient que faire dans leurs systèmes sensualistes. Qu'avons-nous à faire de ces sarcophages cornus, dont le nom même sonne mal à nos oreilles chrétiennes. Nous abandonnons volontiers ces mangeurs de chair grands et petits (sarcophageGa naar voetnoot2) vient de σάρξ, chair, et de φχγεῖν, manger) à vos Démétrius de PhalèreGa naar voetnoot3)) | |||||||||||||||||
[pagina 52]
| |||||||||||||||||
et à vos Néron! La mort c'est pour nous un triomphe: c'est pour cela que les premiers chrétiens faisaient fleurir des rosiers aux deux côtés de la croix gravée sur leurs tombeaux; c'est pour cela que l'architecture chrétienne aime à symboliser, plutôt qu'à représenter la scène du Calvaire sur les tombeaux des fidèles. Du reste l'architecture aime à s'occuper du beau motif d'un Dieu qui recommande l'Église, en la personne de sa Mère, à son disciple bien-aimé, et son disciple à la Mère ‘pleine de grâce’, et elle l'introduit dans la composition qui nous rappelle cette Mort par excellence, qui ôta à la mort son aiguillon et nous la rendit familière. Pour la pierre tombale que nous venons montrer à nos lecteurs, elle sert à une sépulture de famille, à un tombeau qui a le double de la largeur ordinaire. Il était donc nécessaire de ménager sur la pierre une place suffisante pour les noms de ceux dont elle recouvrirait un jour le dernier lit de repos. Comme l'on voit, on s'est strictement tenu au principe de faire la pierre aussi simple que possible: en tête, le nom de la famille; plus loin, sur la bordure, la ferme base de son bonheur, l'‘Expecto resurrectionem mortuorum’, et la confession des liens qui unissent l'Église militante aux deux autres Églises, par la prière: ‘Orate Deum pro nobis’; au bas, l'aspiration en langue maternelle: ‘Seigneur, ayez pitié de nos âmes!’ La partie supérieure de la pierre est occupée au centre par le signe du salut, mais dont les bouts se déplient en fleurs architectoniques, pour figurer que la croix n'est pas ici instrument de supplice, mais symbole de triomphe et gage de bonheur; à dextre se trouve l'écu de J.C., notre divin maître, avec la devise, empruntée au roi-prophète: ‘Non nobis, Domine, non nobis (sed nomini tuo da gloriam)’. Le monogramme du Christ, avec l'alpha et l'oméga qui l'accompagnent, est emprunté aux plus anciens monuments chrétiens; on a voulu le reproduire en caractères romains; à senestre, dans un entourage également emprunté à la science éminemment symbolique et profonde du blason, on a inscrit sur la pierre le monogramme de Marie, en caractères modernes, pour s'associer par-là au grand évènement de la définition solemnelle du dogme de l' ‘Immaculée Conception’, que rappelle la banderolle circulaire qui entoure la losange héraldique. La stella matutina, la maris stella, l'étoile de l'espoir dans la nuit terrestre, n'a pas besoin d'explication. On a exprimé le jour du décès de l'enfant de la famille qui le premier a été inhumé sous cette tombe nouvelle, en rappelant à la mémoire le S. Apôtre André, parce qu'on s'est souvenu que ce disciple avait été nommé protoclet, ‘le premier appelé’. Les animaux symboliques des évangiles mettent le sceau chrétien aux quatre coins de cette dalle tumulaire et occupent, comme au moyen âge, le centre de ces petits encadrements, qui marient l'arc du cercle au carré équilatéral, expression géométrique de l'infini, du tout. Sur la pierre même on a observé scrupuleusement les usages anciens pour la disposition et la proportion des lignes et des bandelettes qui composent la bordure: il n'y a que ceux qui ont analysé l'ornementation calligraphique et les détails de la décoration des surfaces plates dans l'art du moyen âge qui savent apprécier les moyens simples et ingénieux par lesquels on parvenait aux grands effets dans cette branche de l'invention des formes. Nous n'en dirons que ceci: le système d'ornementation, dont nous voulons parler, n'est pas le produit d'une combinaison lente et pénible; ce système, dans chacune de ses manifestations, naît tout d'un coup; et comme les feuilles d'un arbre ne se développent pas une à une | |||||||||||||||||
[pagina 53]
| |||||||||||||||||
dans un ordre périodique, de même les lignes de l'ornementation en question naissent simultanément, se supposent, s'entrelient et ne forment une unité que par leur ensemble; souvent, architectoniquement parlant, elles sont ‘intrados’ et ‘extrados’ tout à la fois. C'est un sujet qui mérite d'être étudié. On s'est assez longtemps complu dans l'admiration des ‘ogives’ et des ‘flèches’; nous invitons MM. les architectes qui, dorénavant, voudront prétendre au droit d'avoir une opinion sur les divers systèmes, de se familiariser un peu avec les détails du gothique; il y a de quoi les occuper. En attendant - surtout pour des monuments funéraires - ayons de la confiance dans le moyen âge et copions le ‘servilement’, jusqu'à ce que notre savoir nous donne le droit et le courage de nous l'assujétir. Nous vous y attendons, Messieurs! | |||||||||||||||||
Légendes du roi Arthur.‘LI rois Artuz’ est un des neuf preux, que le moyen âge citait comme les modèles de vertus chevaleresques parmi les païens, parmi les israëlites et parmi les chrétiens. Le prince Josué portait d'azur aux trois rencontres de buffles d'argent, bouclés de gueules, tout aussi bien que le grand troyen Hector portait de sable à la barre d'or, chargée de trois griffes de lion de sable, accompagnée de quatorze trèfles d'argent. Nos néologues, nos historiens modernes, nos phalanstériens et nos économistes ne comprennent goutte à tout ce fatras héraldique. Tant pis pour eux! Ils n'y voient que de l'anachronisme. Ils verraient tout de même de l'anachronisme dans les deux Saints priant devant la ‘Madonna di S. Sisto’. Sont-ils drôles ces messieurs! Malgré tout cela, le roi Arthur porte, bel et bien, ses trois couronnos d'or dans son champ de gueules. A la bonne heure: le ‘united kingdom’ - Angleterre, Ecosse, Irlande! Passe pour les trois couronnes! On s'accorde à les moins envier au grand roi ‘Artuz’ du Vme et VIme siècle qu'au pape du XIXme. Celui-ci est moins mythologique. Enfin, je n'y puis rien. Le fait est que cette histoire du roi ‘Artuz’ n'est pas aussi innocente qu'elle en a l'air. La légende, dont M. Nieuwenhuyzen publie de curieux détails dans la 4me livraison de la ‘Warande’ néerlandaise pour 1856, dit que le roi Arthur était si dévoué à la Ste Vierge Marie qu'il avait fait peindre le portrait de Marie sous son bouclier; il était visiblement protégée par elle, et les Anglais prétendent qu'il n'est pas mort, mais qu'il reviendra et qu'il sera de nouveau roi d'Angleterre. Il faut lire tout cela dans le texte thiois; c'est charmant et cela en dit plus qu'il n'est gros. | |||||||||||||||||
‘Une belle semonce’.M. Philippe Blommaert de Gand a gratifié la même livraison de notre revue d'un petit poëme didactique du XIVe siècle. C'est la morale que proclame un homme mort, et qui est inscrite | |||||||||||||||||
[pagina 54]
| |||||||||||||||||
en ‘belles majuscules’ sur sa dalle tumulaire. Il est superflu de dire que l'éloquent cadavre ne plaide pas la cause de la Renaissance du XVe siècle. | |||||||||||||||||
Mélanges.
| |||||||||||||||||
[pagina 55]
| |||||||||||||||||
tiné au rond-point d'une cathédrale, il nous eut été loisible d'usurper en hauteur l'espace nécessaire. A Arras, comme à Bourges, les anges placés sur les colonnes portent les instruments de la passion, mais aux jours d'allégresse, d'alleluia, ces emblêmes font un contraste attristant, c'est pourquoi nous substituons ici les instruments du sacrifice non sanglant (calice, évangéliaire, encensoir &c.), qui n'est autre en réalité que le sacrifice du Calvaire, ainsi n'altérons-nous en aucune manière le symbolisme du modèle d'Arras. C'est toujours la divine liturgie ή θεια λειτονργία; conception iconographique si belle de soi, que l'on n'a pas à en justifier l'emploi. D'ailleurs l'ange consolateur du jardin des Olives, ne fait-il pas pressentir les anges adorateurs invisibles de l'Homme-Dieu mis en croix? Le texte ‘stetit angelus juxta aram templi habens thuribulum aureum in manu sua,’ n'est-il pas une autre suggestion? Ce qui devait encourager l'art oriental dans cette voie, ce sont les allusions fréquentes, les assertions formelles des Pères de l'Église Grecque, voire des Péres du désert. ‘Ne doutez pas, dit St Ambroise, qu'un ange n'assiste au sacrifice, lorsque le Christ est présent et qu'il est immolé’ (‘Ne dubites assistere angelum, quando Christus immolatur’). St Nill du désert du mont Sinaï rapporte de son maître St Jean Chrysostome qu'il voyait presque à toute heure, dans la maison du Seigneur, une multitude d'anges, surtout pendant le divin sacrifice. St Bernard professe cette croyance quand il dit: ‘Considérons donc comment il convient de nous comporter en la présence de la divinité et des anges’ (Ergo consideremus, qualiter oporteat nos, in conspectu divinitatis et angelorum esse). A Notre-Dame de Trèves on a multiplié les anges en clef de voûte; l'art a eu en vue les anges gardiens de l'église. St Grégoire de Nazianze, prêt a quitter son troupeau, le rassemble une dernière fois dans Ste Sophie, il s'écrie: ‘Adieu, anges gardiens de cette église, qui protégiez ma présence et protégerez mon éxil’. Mais quel rôle la pensée de l'artiste, disons la pensée liturgique prête-t-elle dans ce drame saint à la Vierge Marie? Il s'agit de symbolisme chrétien, aidons-nous de la Sainte Ecriture, commentée par les Pères. Dieu, dans sa miséricorde infinie, a aimé la race humaine coupable au point de donner pour elle son propre fils. ‘Sic Deus dilexit mundum ut filium suum unigenitum daret’ (Joann. III. 16) - de le livrer pour le salut de tous, (‘pro omnibus tradidit illum’: Rom. VIII. 32.) Or, Marie, comme mère, s'associa à ce sacrifice. Ainsi que Dieu le Père elle avait J.-C. pour fils, elle devait partager sa charité pour les hommes; la conformité entre le père céleste et la mère terrestre, devait être autant que possible, en tout et partout, entière et parfaite (‘nullo modo dubitandum est, quin Mariae animus voluerit etiam filium tradere, propter salutem generis humani, ut mater per omnia conformis fueret patri et filio’ - St Bonaventure). Cette offrande de son fils, Marie l'a commencée en secret lors de l'incarnation ‘per hunc consensum in incarnationem filii omnium salutem vigorosissime expetiit et procuravit.’ St Anselm.) Elle l'a manifesté en public au jour de la purification, car le vieillard Siméon, dit St Ambroise, représentait l'humanité toute entière dans ses désordres invétérés du péché; Marie, en déposant son enfant dans ses bras, le donne au genre humain tout entier, l'offre pour le salut de tous, comme elle l'a enfanté pour le salut de tous (‘omnibus Maria offert, quem pro omnibus idem peperit Salvatorem’ - St Ambroise.) La présence de Marie, motivée auprès de la croix, parce qu'elle y | |||||||||||||||||
[pagina 56]
| |||||||||||||||||
venait accomplir son sacrifice, son offrande, nous adopter en la personne de St Jean et devenir en même temps mère de l'Église, est dès-lors motivée au mêmes titres auprès de l'autel. Selon quelques Pères la présence de Marie au Calvaire était nécessaire. Marie, dit St Jean Chrysostome, a réparé tout ce qu'Ève avait gâté, comme J.-C. a rétabli et racheté tout ce qu'Adam avait alliéné et perdu: ‘Restauratur per Mariam quod per Evam perierat, per Christum redimitur quod per Adam perierat, per Christum redimitur quod per Adam suerat captivatum.’ St J.-Chr. de interdict. arbor.) La miséricorde divine veut associer Marie à l'expiation de J.-C., dit St Bernard, afin que les deux sexes concourent à la réparation du monde, comme tous deux ils avaient consommé sa ruine (‘congruum fuit ut adesset nostrae reparationi sexus uterque quorum corruptioni neuter defuisset.’ St Bern.). Ainsi, conclut le P. Ventura, au pied de l'arbre qui donne la mort, Ève demande impérieusement que Marie se trouve au pied de l'arbre qui donne la vie. Ainsi Adam et Eve, qui nous ont perdus, nous sont presentés comme deux images vivantes, comme les prophéties de deux grands personnages qui devaient nous sauver par un secret merveilleux de la sagesse et de la bonté de Dieu; notre restauration est figurée par les auteurs de notre ruine. ‘Qu'elle est donc grande, s'écrie l'éloquent théatin, qu'elle est sublime et merveilleuse l'économie de notre religion! comme tout se lie, se combine et se correspond!’ - qu'elle est donc belle, dirons-nous à notre tour, cette création de l'art chrétien, qu'elle est parlante à l'âme l'économie liturgique de notre maître-autel! S'étonnera-t-on maintenant de son adoption dans les cathédrales de France, à Clairvaux, fille de St Bernard, maison de Cîteaux, c'est à dire de l'ordre qui le premier en occident se proclama voué à Marie! Ce dernier fait a son importance. L'ordonnance du maître-autel de Clairvaux pouvait se retrouver à Morimont, à Pontigny, attendu que l'ordre de Cîteaux maintenait une discipline liturgique sévère et uniforme; déjà lisons-nous dans la vie de St Filiberti, bénédictin du 11e siècle: ‘Ab curo surgens ecclesia, crucis instar crecta, cujus apicem obtinet virgo Maria’. Il ne faut pas conclure de là à un autel de la Vierge placé au fond du sanctuaire, en arrière du maître-autel, mais bien à une statue selon l'ordonnance que nous retrouvons dans les églises de l'ordre de Cîteaux et prescrite par la règle primitive, comme par la règle promulguée en 1837 par le chapitre général de l'ordre cistersien de N.-D. de la Trappe. L'église doit être en forme de croix et divisée en quatre parts. 1o. ‘Le sanctuaire appelé presbytère, 2o. le choeur pour les religieux dits de choeur, 3o. l'arrière-choeur nommé aussi la chapelle de la Vierge, et où se trouve l'autel de beata pour les infirmes, et séparé du précédent par un jubé, 4o. la nef pour les convers. ‘Quant à l'unique autel du sanctuaire la règle prescrit qu'il soit éloigné du mur (formant l'enceinte de l'abside) de manière à ce qu'on puisse en faire aisément le tour. La rubrique 36 prescrit de conserver le St Sacrement dans un tabernacle orné, ou dans une suspense; au-dessus mais en arrière du tabernacle, une console fixée au mur du fond supporte la statue de Marie tenant le Divin Enfant. Il en est ainsi dans les églises bâties de nos jours, tel que l'abbaye du Gard (Picardie) et du Mont des Cats (Nord). La vignette placée en tête de la règle de 1837, et représentant le choeur de la grande Trappe, offre la particularité d'une tête d'ange ailée sous la console de la Vierge et de six légers pilastres cantonnant le mur d'enceinte de l'abside; l'on dirait une réminiscence de nos colonnes | |||||||||||||||||
[pagina 57]
| |||||||||||||||||
Au temps de l'abbé de Rancé (1620-1700) l'autel principal de la Trappe fut décrit par Félibien des Avaux, ami du grand réformateur. ‘Il n'y a qu'un contretable de pierre où est taillé d'une manière fort antique, Notre Seigneur en croix et les douze Apôtres, dans le milieu de la plate-bande qui règne en haut, et qui sert de frise, est représenté un autel avec du feu allumé et deux anges prosternés des deux côtés. Au dessus est l'image de la Vierge debout, tenant son Fils sur le bras gauche, et de la droite un petit pavillon; sous lequel est suspendu le St Sacrement, selon l'ancien usage de l'Église. Au-dessous de cette image, et contre le piédestal ou elle est posée, est écrit ΘΕΟΤΟΚΩ, c'est a dire, à la Mère de Dieu.’ En 1720 il fallut refaire l'autel, on conserva la statue de la Vierge. Voilà donc Marie présente à l'autel en sa qualité de Mère de Dieu, honorée spécialement en cette qualité, puisque l'autel destiné à l'honorer dans le cycle de ses diverses prérogatives se trouve dans l'arrière-choeur; voilà Marie soutenant de sa main droite le corps de son divin Fils, prérogative que l'abbé de Rancé motive par le distique suivant: Si quaeras natum cur matris dextera gestat
Sola fuit tanto munere digna parens.
Non poterat fungi majori munere mater
Nec poterat major dextera ferre Deum.
De tout ce qui précéde, il résulte: 1o. que la présence de la statue de Marie est pleinement motivée dans l'économie décorative et liturgique de notre autel; Marie est appelée a assister symboliquement au sacrifice de la Messe, comme elle était appelée à assister réellement au sacrifice du Calvaire; 2o. que son absence y causerait un vide irréparable, au point de vue de la portée liturgique de l'ensemble, vide que ne comblerait pas, la substitution d'un archange thuriféraire ou de tout autre bienheureux; 3o. qu'il est de rigueur de représenter Marie comme Mère de notre Seigneur, puisqu'à ce titre elle assiste a l'immolation, et qu'elle-même au Calvaire a offert son divin Fils, ce qui n'implique pas toutefois qu'on doive la représenter en Mère de douleur. A l'autel d'Arras en effet la Vierge placée dans l'édicule qui occupe la place du tabernacle de nos jours et en offre même la forme, la Vierge tient dans ses bras l'enfant Jésus. C'est que jusqu'à l'heure suprême, où Marie a vu son doux fils rendre l'esprit (‘dulcem natum... dum emisit spiritum’), à quelque moment de sa vie maternelle que vous la preniez, Marie n'a pas cessé d'être en offrande, d'offrir son fils, parce que, dit Rupert, elle avait la prescience bien certaine de la passion de Jésus, martyr long et non interrompu (‘tu longum presciae futurae passionis filii tui, pertulisti martyrium.’ Rupert. abb.)Ga naar voetnoot1) Mais, dira-t-on, ne convient-il pas alors que les traits de Marie expriment cette prescience de la passion si poignante pour le coeur de la mère? Nous répondrons, Notre Seigneur, a tous les instants de sa vie humaine, savait, voyait ce qui l'attendait au Calvaire et cependant il jouissait d'une paix inaltérable, que réflétait l'inaltérable sénérité de son visage, et Marie s'appliquait par-dessus tout à étu- | |||||||||||||||||
[pagina 58]
| |||||||||||||||||
dier les dispositions intérieures de son Divin Fils, pour y conformer les siennes. Marie, avec les grâces de son état, le comprenait et y correspondait; nous vous dirons donc: cette ineffable sérénité, que vous aimiez à voir se refléter dans les traits de l'enfant Jésus, reproduisez-la dans les traits de la Mère. C'est au faîte de l'autel d'Arras, à cette crucifixion, où trois anges, comme pour soulager l'atroce douleur de la suspension, soutiennent les pieds et les mains du Sauveur, c'est là qu'apparait la Mère de douleur: mais dans quelle attitude? - ‘Marie au pied de la croix, s'écriait l'éloquent Père Maccarthy, ce Ravignan de la Restauration, peut-être que l'excès de sa douleur lui en aura ravi le sentiment... un sombre voile se sera étendu sur ses yeux? Elle sera tombée contre terre défaillante et sans vie?... Il en est autrement: devant l'autel où se consomme le grand holocauste, la Mère de Jésus est debout en attitude de prêtre et de sacrificateur.’ C'est ainsi que l'artiste du XIIIe siècle comprenait et représentait à Arras, la femme forte, devenue mère des hommesGa naar voetnoot1). Au revers de toute cette construction, se tient un ange, le dos tourné, il embouche la trompette. ‘Memorare novissima.’ Remarquez, qu'entre l'assistance chrétienne et ce héraut du dernier jour, s'interposent le Calvaire et l'Autel, et vos lèvres rediront: ‘Seigneur Jésus, interposez votre croix, votre passion, votre mort entre mon âme et ton jugement, maintenant et à l'heure de ma mort:’ (Oraison de l'‘Officium sanctae crucis’). Tel est donc, en sa convenance, sa portée, sa beauté liturgique, le maître-autel des cathédrales de France.
Je pense, mon cher Monsieur, que vous trouverez comme moi qu'en fait de maître-autel, l'ordonnance en question est d'une signification et d'une portée liturgique admirables; j'avoue avoir été fort longtemps sans la comprendre: c'est la lecture de ‘Marie, mère des hommes’ du P. Ventura, qui m'a mis sur la voie. Imaginez le plus splendide retable d'autel, multipliez les anges sur consoles et dans des niches: ils n'auront jamais l'individualité, l'apparence de vie, la pose aërienne de nos anges qui semblent instantanément descendus des célestes demeures et prêts à reprendre leur vol. Ajoutez les mysterieuses courtines, et Marie notre mère!
Vous trouverez mon exposition un peu longue, mais il ne faut pas oublier qu'il est des personnes que la statue de la Vierge, placée au-dessus (bien qu'en arrière) du tabernacle, offusquait un peu. Quoi- | |||||||||||||||||
[pagina 59]
| |||||||||||||||||
qu'il en soit, vous me ferez plaisir, en m'écrivant quelques lignes, bref, ce que vous pensez, lecture faite.Ga naar voetnoot1) ....................... Kurenz,.... 1856.
Bon F. de Roisin. | |||||||||||||||||
L'inauguration de la statue de Laurent Coster.C'est avec bonheur que nous constatons dans la ‘Dietsche Warande’ les solemnités qui, dans ce moment même, s'accomplissent dans notre bonne et belle ville de Harlem. On y célèbre une fête en l'honneur de l'imprimerie, ou, comme on l'exprime dans la langue de ceux qui entendent le grec (quoique les Grecs n'entendissent rien à l'imprimerie), en l'honneur de la typographie. La légende qui se rattache à l'invention de l'art d'accélérer la multiplication des livres est une étin-celle des plus brillantes produite par le choc du génie populaire et des événements, qui se sont suivis dans un ordre épique irréprochable. La légende de Guttemberg n'a que l'intérêt d'un ‘Märchen’ de police (petit conte de voleurs, etc.) - la légende de Lourens Coster a toute la portée des rhapsodies héroïques. Nous n'avons ici que faire de la vérité matérielle des faits; la vérité matérielle (la voix de la conscience personnelle à part) est peut-être ce qui est le plus difficile à prouver en toute occurrence: premièrement parce que les témoins peuvent se tromper, et ne pas avoir le don de l'observation; en second lieu, parce qu'à un fait établi sur la déposition d'un grand nombre de témoins et sur l'assentiment d'un jury, on accorde toute la valeur et la signification d'un fait matériel, positif, palpable jusque dans ses moindres détails, tandis qu'on ne s'apperçoit pas qu'un élément spirituel, élément de rédaction, de composition, de poésie a réussi à se glisser entre la matière pure et libre et la main de celui qui la tâte. Nous ne nous occupons ici que de la vérité concrète, c'est-à-dire des faits tels qu'ils ont dû se passer pour pouvoir donner naissance à la tradition populaire, considérés dans leur ensemble avec cette tradition, ce nouveau fait lui-même. Sans passion contre nos adversaires et sans nous exagérer l'intérêt de la question, nous disons: Que la Hollande du XVe siècle n'allait nullement à la remorque des | |||||||||||||||||
[pagina 60]
| |||||||||||||||||
autres nationalités, dans tout ce qui se rattache à la vie de l'âme et à la pratique de la vie du peuple; Que, comme aucun pays ne prétend raconter l'origine de l'imprimerie (ou de l'art d'imprimer avec des caractères mobiles), placée entre les années 1420 et 1425, aucun pays hors la Hollande - comme les anciennes chroniques allemandes, les typographes de Subiaco et les Anglais s'accordent à dire que la Hollande est le berceau de l'imprimerie, - il n'y a aucun danger à maintenir cette prétention et à exiger du respect pour une opinion établie sur les preuves historiques de ceux qui ont fait des perquisitions matérielles à ce sujet; Que la version néerlandaise de la légende est parfaitement logique et dans l'ordre des choses. Racontons, en style de résumé historico-philosophique, ce que la tradition raconte simplement et sans se douter de la portée de ses paroles. L'imprimerie a été inventée - Au point de transition de la civilisation du moyen âge aux temps modernes; Son invention précède la découverte du nouveau monde, qu'elle symbolise; elle suit de près l'invention de la boussole qui nous mena en Amérique, de la poudre à canon qui est pour la guerre ce qu'elle est pour la polémique, du papier qui est son aliment; elle est contemporaine de la peinture à l'huile - témoin et auxiliaire d'un libéralisme inouï en fait de religion et d'art; Elle a eu lieu en Hollande, l'un des foyers des forces nouvelles, forces de destruction et de reconstruction, centre international de la méditative et probe Allemagne, de la fière et pratique Angleterre, de la France généreuse qui tient du sens allemand et de l'activité anglaise, et cultive les formes de la vie et l'honneur des actions au point d'en sauter quelquefois le fond. L'inventeur était un Hollandais par excellence: le type d'un père de famille. Quoique laïque il peut avoir emprunté son nom ‘Coster’ à la charge de marguillier, dont quelques-uns soutiennent qu'il était revêtu; il allait aider à la propagation des biens intellectuels (domaine du clergé) parmi les autres classes de la population. Il appartenait à la haute bourgeoisie, classe opulente, qui allait fournir une toute nouvelle histoire à la Hollande. Il était Harlemois: Harlem est l'ancien centre de notre état, centre d'origine politique (922), de religion (697 - S. Adelbert), de gouvernement (palais des comtes), d'intelligence (abbaïe d'Egmont), etc. Il a considéré sa découverte comme une fantaisie d'amateur, et quoique lui et ses successeurs aient eu des presses, cependant le souvenir a presque pu se perdre, que la découverte avait été faite à Harlem. Un poëte national s'exprime bien à ce sujet: ‘Uit Haarlems bloemhof ging het licht op over de aarde.’ Des jardins fleuris de Harlem la lumière se répandit sur le monde. Les fruits de l'imprimerie, fruits de la sécondité exubérante du délicieux pays des fleurs, sont venus fondre sur la terre comme d'une corne d'abondance.Ga naar voetnoot1) | |||||||||||||||||
[pagina 61]
| |||||||||||||||||
C'est notre sculpteur, M. Royer, qui a fait la statue, représentant Coster dans son costume traditionnel, tenant ses lettres mobiles dans la main levée et se mettant en marche d'un pas grave, pour montrer au monde entier la grande découverte. C'est mieux que Guttemberg à Mayence, qui, au lieu de montrer ses lettres, semble les cacher. ‘C'est qu'il les avait volées à Coster’, me dit un jour notre spirituel statuaire. L'inauguration de la statue a eu un grand et heureux retentissement par tout le pays. | |||||||||||||||||
‘Église monumentale a Constantinople.Ga naar voetnoot1)’
| |||||||||||||||||
[pagina 62]
| |||||||||||||||||
spéciaux. Aucune reproduction de la forme humaine ou de celles de la vie animale, ne doit être introduite en dedans ou en dehors; en même temps MM. les Architectes feront bien de profiter des beaux matériaux qui abondent à Constantinople, spécialement du marbre de Marmora. ‘L'attention de MM. les concurrens est appelée aux risques de tremblemens de terre à Constantinople. ‘MM. les concurrens sont invités à envoyer, d'après l'échelle de 1/100, les dessins géométriques suivans: -
‘MM. les concurrens doivent aussi, en cas de besoin, contribuer des dessins détaillés, sur une plus grande échelle, des arrangemens de construction, d'ornementation, et d'ameublement, qui ont besoin d'être expliqués, avec des éclaircissemens par écrit, indiquant les bases de leur estimation de toute la dépense probable. On peut ajouter un seul dessin en perspective de l'extérieur, et un autre de l'intérieur, mais pas davantage. Une sacristie convenable doit être indiquée près de l'Église, ainsi que l'emplacement de l'orgue. ‘L'inexécution d'aucune de ces règles, excluera absolument de la concurrence. ‘A fin d'assurer une décision compétente et impartiale, le Comité a confié le choix des dessins aux Messieurs ci-après indiqués, qui ont bien voulu accepter les fonctions de juges: - Le très Révérend Monseigneur l'Évêque de Ripon. ‘Les dessins doivent être remis aux Secrétaires Honoraires de l'Église, No. 79, Pall Mall, Londres, avec devises, et les noms et adresses des auteurs sous enveloppe cachetée, (au plus tard le 1r Janvier, 1857,) endossée ‘Memorial Church at Constantinople.’ Les juges accorderont un premier prix de £100, et un second et troisième de £70 et £50, ou en cas d'égalité deux second prix de £100 chacun. Le dessin qui aura obtenu le premier prix sera exécuté, à moins de raison spéciale contre, et le montant du prix sera finalement déduit des honoraires de l'Architecte. Les juges peuvent également faire mention honorable de tels autres dessins, qui selon eux mériteront cet honneur. ‘Après l'adjudication il y aura une exposition publique à Londres, de tous les dessins avec les noms des Architectes. Secrétaires Honoraires. ‘79, Pall Mall, 4 Juin, 1856. ‘On peut se procurer des exemplaires de cette annonce au bureau de la “Society for the Propagation of the Gospel,” 79, Pall Mall, Londres.’
☞ Les articles ‘Vandalisme et Académisme’, ‘Bibliographie’ etc. à la prochaine livraison. |
|