Dagboek van Gent van 1447 tot 1470. Deel 2
(1904)–Anoniem Dagboek van Gent 1447-1452– Auteursrecht onbekendDe lettre ghesonden by die van Ghendt an den Coninck van VranckeryckeGa naar voetnoot(1).‘Très excellent, très hault et très puyssant prince, nostre sire et souverain signeur, nous noz recommandons à vostre royale Magesté tant et si très humblement que selon natuere poons, et vous signifions, très excellent et très hault prince, nostre très chier sire et souverayn signeur, qui sur tous aultres devez estre véritablement et playnement informé du gouvernement du pays de Flandres, ensamble de l'estat, affaires et disposition de ceste ville, comment nous et les aultres inhabitans d'ycelluy pays de Flandres avons longement estez grevez et chargiez en pluysseurs diverses manières, assavoir par vendition et prestz de bailliages et des aultres offices, lesquelles par ce ont esté mis ès mains des plus offrans, sans avoir eu regart aulx personnes y commis ne au bien de justice, icelle justice ainsy défayllant et mettant arrière; aprèz ce par augmentacion de viez tonlieux et institution de nouvaulx et les tenir, faire cuyllier et rechevoir oultre leurs termes consentisGa naar margenoot+ et accordés, et contre la promesse faicte de nostre très chier | |
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seignieur et prince, monseigneur le duc de Bourgoyngne, conte de Flandres, etc., aussy par tailles que au commenchement l'en a par douceur et amabilité obtenuez et depuys par subtilité, fraude et malice et enfin mis force de lez obteniz violentement et par riguer; avec ce par mauvailx gouverneurs de loy en ceste dicte ville, usans notoirement et publiquement de violence, hayne et avarice, donnans et descervans d'une seulle matière diverses sentences abusives et contrarians l'un l'autre d'entre deulx parties, dont d'une matière ne peult que l'une d'icelle avoir droit, vendans les petites offices en ceste ditte ville et prenans argent beaucop de fois de ambedeulxGa naar voetnoot(1) parties qui avoient à faire devers eulx à loy, rapinans et pillans par l'auctorité de leur gouvernement de toutes pars ce qu'il ont peu, tant des biens de ceste dicte ville comme aultrement, sans riens espargnier et sans honte ne cremuer. Eulx qui estoient pauvres à l'entrer de leur gouvernement, subitement ainsy enrichans et delaissans les droitz, privilèges, costumes et usances, franchises et libertez, au très grant grief et lésion de justice de nous tous et plusseurs aultres, desquelz l'on fera bien repitition en temps et lieu quant le besoing sera, par nous longhement endurés et souffertes, et trouvé moyen que telz mauvaix gouverneurs aient esté deboutés et privez dudit gouvernement; il a pleu à nostre très doublé seigneur et prince eulx et leurs adhérens recepvoir devers luy, et les faire nommer, en une générale congrégation de ses trois Estas dudit son pays de Flandres, mandez devers luy en sa ville de Malines, ses espéciaulx amis, et nous remonstrer son indignation et par leur advertissement oster ses bailiz et ses aultres officiers, nous délaissant et abandonnant sans justice VII moys ou environ et sans nous vouloir recepvoir en sa grâce ne à nostre excusation, quelques humbles supplications, prièresGa naar margenoot+ et requestes que luy avons sur ce faites et fait faire par plusseurs et diverses fois et ne peusmes aucunes aultres choses obtenir que seullement ledits bailliz et officiers qui nous furent | |
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renvoyez par provysion; et quant nous cuidasmesGa naar voetnoot(1) justice estre faicte et administrée à ung chascun, sans exception de personnes, ainsi qu'il appertenoit et qu'il en feurent par nous requiz, il se refussèrent par charge limité qu'il se dirent avoir de nostre dit redoubté seigneur et prince, de non procéder au prejudice dessudits gouverneurs; ainsi n'estoit que une fiction et umbre de justice pour contenter le monde. Que plus est, très excellent, très hault et très puyssant prince et nostre souverain seigneur, lesdits gouverneurs et leurs dits adhérens aians grand crédence devers nostre dit redoubté seigneur et prince, ont depuys tout ce envoyé en ceste dicte ville quatre mauvailx garsons et les avoient tellement advertis et enhortez qu'ilz avoient en propost de y faire de nuit ung cry par eulx advysé por teuer leurs adversaires, et obtindrent lesdits mauvaix gouverneurs de nostre dit seigneur et prince que iceulx mauvailx garsons eussent ses lettres patentes sous son scel de secret, contenant sauvegarde de leurs personnes et charge de dire et proposer devant son peuple certaines choses au préjudice de notables personnes de ceste dicte ville, ce qu'il faisoient en générale congrégation de peuple, que nous appellons collace, et se advancèrent de jour et de nuyt en ce et en plusseurs aultres choses de esmouvoir ledict peuple et destruire ceste dicte ville, s'il eussent peu en leur perverse, inique et mauvaise volenté de faire le mal dont dessus est touché; les deux des quatre feurent prins et par l'absence desdits baillis et officiersGa naar voetnoot(2), se sont depuis continuellement tenus absens, et nostre dit seignieur et prince nous a delaissés sans justice et de tout abandonnés, auquel estat sommes encore, ja soit ce queGa naar voetnoot(3) | |
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depuys nous avons envoyé notables embassades des trois estatsGa naar margenoot+ de son dit pays de Flandres et aultres devers luy pour estre remiz en sa grâce et justice; à laquelle chose de éviter les desrois, roberies, pilleries, forcemens de femmes et aultres maulvaises opérations desordonnéz, que sans crainte eussent peu sourdre et multiplier en ceste dicte ville, veu que multitude de peuple ne peult estre conduit et gouverné sans justice aulcunne ne sans crainte, il nous a convenu par grant necessité, pour estre en crainte(?) et gouverne, eslire chievetaines, lesquelz prenans les termes de justice à plus droiturièrement qu'il ont peu et selon leur conscience, ont conduit et encore conduisent ledit peuple et ont fait et font toutes manières de exécutions corporelles et aultres. Et combien que tous ces extorcions, forces, violences, griefz et exactions, nous avons patiemment souffert, cuidans par ce convaincre, il a enfin pleu à nostre dit seigneur et prince, pour nous totalement destruire, faire publier ses mandemens de guerre, assambler son peuple contre nous, mettre garnison en plusieurs de ses villes en son dit pays de Flandres et clore les passages par lesquelz nous sont accoustumez estre menez le blé et autres vivresGa naar voetnoot(1), et ainsy sommes en plaine guerre contre nostre dit seigneur et prince, et nous par ledits mauvaix gouverneurs et leurs adhérens miz en tel dangier l'ung contre l'autre, que nous sçavons nullement procéder de son très noble cuer ne pensée, mais par iceulx mauvaix gouverneurs et leurs adhérens; laquelle guerre, ja soit ce qu'elle nous est moult dure, griefve et déplaisante, plus que quelconque aultre que pouriesmes avoir, comme raison est, car tous vrais naturelz subgietz doivent sur toutes choses bien complaindre et doloir la rigueur et indignation de bon naturel prince, nous avons entemption par l'aide et la grâce de Dieu, soustenir, puisque | |
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par nécessité et les raisons dessus touchées le nous commandent faire, la conservation de nostre dit droit et de noz prevylèges, franchises, lybertez, costumes et usaiges, desquelles vous, comme nostre dit souverain seigneur, estes gardien et conservateur, au mieulx que pourrons et nous à ce appliquier de corps, chevanche et de tout nostre pooir; en vous suppliant, très excellent, très hault et très chier sire, souverain seigneur, en toute humylité, que vostre très noble et bénigne grâce, playseGa naar margenoot+ en ceste matière, que vous signifions, ainsy que naturelement tenuz et obligiez y sommes, et laquelle vous eussyons despieça signifiet, se n'eussions espargné de faire complainte de nostre dit seignieur et prince et esperé que se deust avoir remise de noz conduire en justice et recevoir à sa grâce, remedier, gardant vostre haulteur et suvrainneté ainsy que vous et vous très noble conseyl semblera particulièrement expédient; et nous par ce porteur sur ce signifier vostre très noble responce et icelluy porteur brief expédier, veu que le cas requiert celerité, affinque nous, sçeu par icelle vostre responce ce qu'il vous en plaira faire, nous puyssons conduire et ordonner selon que besoing nous sera. Au surplus, très excellent, très hault et très chier sire et souverain nostre seigneur, vous remercions très humblement de la bonne paternele amour à nous remonstrée par ceulx de vostre citeyt de Tournay en éditz par eulx publiez à nostre proffyt, contenant deffence que nul de vostre dicte cité ne du Tournesis ne nous face grief ne guerre en aulcune manière, et pareyllement de leurs très amiables lettres depuys à nous envoyées. Et se chose vous plaist commander, noz noz offrons prestz et apparreliez de l'accomplir de bon loyal cuer à nostre pooir, ainsy que vray subgets doyvent et sont tenuz de faire. Ce scet le saint Esperit que, vostre très noble, tres haulte et tres excelente personne, ait en sa sainte garde et donne bonne victorieuse vie et longue et accomplissement de tous vos bons et très nobles désirs. Escript en la ville de Gandt, le XXIIIIe jour du mois de may, l'an LII.
‘Vos très humbles, obéyssans subgiez, les chievetaines, | |
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eschevins de deux bancs, deux doyens, conseyl et tout le communaulté de la ville de Gand, adez appareilliezGa naar voetnoot(1) à tous vos très nobles commandemensGa naar voetnoot(2). | |
Superscriptie:‘Très excellent, très hault et très puissant prince le roy de France, nostre très chier sire et souverain, etc.’Ga naar voetnoot(3).
Item, volghende 't ghuendt dat vooren gheseyt es, zo trocken de ghedeputeerden van der natien, metgaders den vier gheestelickenGa naar margenoot+ persoonen vooren ghenoumt, te Dendermonde waert by den prince ende vercreghen 't saterdaechs, den derden dach van wedemaentGa naar voetnoot(4), 't saufconduut 't welcke hier naer volght: |
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