Dichtstukjes
(1820)–C.A. Vervier– Auteursrechtvrij
[pagina 84]
| |
[pagina 85]
| |
La Rose et l'Amaranthe.
Une Rose, honneur du bocage,
Au souffle du Zéphir volage,
Un matin venait de s'ouvrir,
Lorsque près d'elle, une Amaranthe
Étalant sa pourpre éclatante:
Cessez de vous enorgueillir,
Lui dit-elle, fleur éphémère,
Des tendres baisers du Zéphir
Et d'une beauté passagère
Déjà prête à s'évanouir.
L'astre du jour qui vous voit naître,
Ce soir, avant de disparaître,
Lui-même vous verra mourir,
Moi, je ne crains pas de périr.
Qu'embrasant la nature entière,
Le Dieu brillant de la lumière
De ses feux vienne m'assaillir;
| |
[pagina 86]
| |
‘Maar ik, ik leve jaar op jaar;
'k Zie Phebus staag aan 's hemels kringen;
Den zomer zie 'k de lent' verdringen,
En als de gure winter woedt,
Behoude ik 't leven, 't waardste goed;
Ik kwets geen' vingers die mij plukken;
'k Behoef voor 't noodlot nooit te bukken....
Wat rept gij van den korten tijd,
Mij op deez' aarde toegeleid,
En dat zich vingers aan mij kwetsen?
Waarom nog boon gevoegd bij 't zwetsen?’
Zegt 't Roosje, en vaart dus zedig voort:
‘'t Is waar, 'k sneef kort na mijn' geboort',
Maar 'k zal de blanke borst versieren
Van Fillis die de herders vieren.
Dus gunt natuur mij ook een' lach;
Zij moge vrij uw leven rekken,
Zulks kan in mij geen wangunst wekken,
Ik smaak een leven in een' dag.’
| |
[pagina 87]
| |
Qu'à l'été qui fait tout languir,
Le doux printemps cède la place;
Que l'hiver sous des monts de glace
Se prépare à m'ensevelir,
Quoi qu'on fasse pour me ternir,
Je brille partout d'une grâce,
D'une fraîcheur que rien n'efface,
Que rien ne saurait obscurcir.
De la bergère qui me cueille,
De l'enfant léger qui m'effeuille,
Je ne déchire pas les doigts;
Du trépas je brave les lois;
Je suis... - Je sais ce que vous êtes,
Répond la Rose, mais pourquoi,
Quand vous brilleriez plus que moi,
M'injurier comme vous faites?
Pourquoi, quand je sens dans mon sein,
Le jeune étourdi qui m'approche,
Glisser une furtive main,
Me faire un injuste reproche
De le punir de son larcin?
Je ne suis belle qu'un matin,
Il est vrai; mais qu'importe enfin
Le présent d'une longue vie?
| |
[pagina 88]
| |
O dichters die na mij zult zingen!
Verheft, door uw bekoorlijk spel,
Het levenslot der stervelingen,
Niet naar 't hoe lang? maar naar 't hoe wel?
| |
[pagina 89]
| |
Ah! loin de vous porter envie,
Je crois mon sort assez charmant,
Moi qui trouve en un seul moment
Tous les biens au sein de Sylvie.
- S'il est des hommes mécontens
De ne vivre que peu d'instans,
Poètes qui devez me suivre,
Répétez-leur dans tous vos chants,
Que l'important est de bien vivre,
Et non pas de vivre long-temps.
|
|