Verzameld werk. Deel 4
(1955)–August Vermeylen– Auteursrechtelijk beschermdaant.Une revue internationale des P.E.N.clubsMessieurs les délégués, - Ce n'est pas la première fois que la question dont je dois vous entretenir figure au programme de nos Congrès. Elle y fut introduite par le Centre de Langue flamande de Belgique au Congrès J'Edimbourg il y a deux ans. La création d'une revue internationale des P.E.N. Clubs fut adoptée alors à l'unanimité et le Centre flamand de Belgique fut chargé d'en étudier la réalisation. Il ne négligea rien pour mener sa tâche à bonne fin, mais beaucoup de P.E.N. Clubs n'avaient agi qu'assez mollement et au Congrès de Barcelone l'année dernière, on ne put encore aboutir à une solution définitive. | |
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aant.Vous voyez donc que la question est en gestation depuis deux ans. C'est un accouchement plutôt difficile et je dois en réalité avouer que mon enfant ne se présente pas très bien. Mais permettez-moi de vous rappeler d'une façon plus précise de quoi il s'agit. Le projet consiste à créer une revue internationale qui s'appelerait P.E.N. et serait patronnée par l'organisation des P.E.N. Clubs. Elle publierait en français, en anglais ou en allemand, des traductions d'oeuvres littéraires et des études critiques de nature à faire mieux connaître toutes les littératures autres que l'anglaise, l'allemande et la française: Une place pourrait y être éventuellement faite aussi à des traductions en italien ou en espagnol. Voici comment cela pourrait s'organiser: chaque centre enverrait à la revue les traductions qu'il jugerait les plus caractéristiques de la littérature vivante de son pays. La langue de la traduction serait déterminée par l'auteur même. La copie serait envoyée au Centre flamand de Belgique qui aurait un correspondant dans chaque P.E.N. Club et qui s'occuperait d'ordonner l'arrangement de chaque numéro sous le contrôle du Comité Exécutif de Londres auquel seraient soumis aussi les cas douteux. La revue paraîtrait quatre fois par an dans une forme analogue à la revue hollandaise Forum , mais chaque numéro aurait à peu près la valeur d'un numéro et demi de cette revue, c'est-à-dire 144 pages; c'est sur cette base que nous avons fait notre calcul, une page comportant environ 450 mots. L'une des principales maisons d'éditions de Hollande, Nijgh et van Ditmar, est prête à se charger de la | |
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aant.publication, à condition qu'on lui assure d'abord 500 abonnements. La revue coûterait 50 francs français par an, ce qui permettrait aussi de rémunérer les auteurs et les traducteurs. S'il y avait plus de 500 abonnements, la moitié du surplus des souscriptions serait versée au Comité de rédaction aux fins de mieux rémunérer les collaborateurs. Je crois qu'il est inutile ici d'entrer dans plus de détails; la question est complexe aussi du côté technique, aspect sur lequel je ne puis insister, mais je suis prêt à répondre aux questions qu'on voudra bien me poser. Il est certain que personne ne pourra refuser sa sympathie à ce projet d'une revue qui centralise, qui facilite la confrontation de toutes les littératures vivantes, qui aide à les mieux connaître et mieux comprendre, et rapproche ainsi les peuples dans ce qu'ils ont de meilleur. Une pareille revue répond évidemment au but même du P.E.N. Club et peut devenir son instrument le plus puissant. Il n'y a pas de phrases à faire là-dessus. Aussi comme je le rappelais tout à l'heure le principe a-t-il réuni tous les suffrages au Congrès d'Edimbourg. Nous avons reçu de tous côtés des lettres enthousiastes. L'enthousiasme est à bon marché, mais quand il s'agit de passer à la réalisation, la chose n'apparaît plus aussi simple. Le Centre flamand de Belgique, et j'entends par là son secrétaire, M. François de Backer, a déployé une activité énorme à cette Exposition dont nous parlait M. Piérard; je tiens à le signaler parce que c'est un homme aussi modeste que dévoué. Pour organiser cette revue, il a mené les négociations avec l'éditeur éventuel, il a correspondu | |
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avec une cinquantaine de P.E.N. Clubs qui ne répondaient pas toujours à la première lettre, ni même à la deuxième. Bref, je puis affirmer que le Centre flamand a fait tout ce qu'il a pu, mais il n'a pas été récompensé de ses efforts. Il a demandé à chaque P.E.N. Club de lui envoyer de la copie pour pouvoir au moins annoncer le sommaire de deux numéros, et de fixer le nombre d'abonnements qu'il comptait pouvoir placer dans son pays. Remarquez que s'il lui en faut 500 pour marcher, il suffirait d'une moyenne de 19 abonnements par P.E.N. Club, cela ne doit pas être si difficile à trouver. Au Congrès de Barcelone un certain nombre de centres ont fait des promesses plus ou moins nettes. Elles devaient être confirmées. Or voici quelle est la situation actuelle. La moitié des centres n'a pas répondu du tout, d'autres ont répondu d'une manière évasive, en disant qu'ils voulaient attendre, voir un numéro de la revue, comme si l'éditeur pouvait se risquer sans être sûr de pouvoir continuer la publication. Il y a neuf centres qui ont promis de placer au moins 10, 20 ou même 30 abonnements. Au total on en est à 132. Un grand pays d'Europe a répondu qu'il pourrait peut-être placer un abonnement et encore n'en était-il pas tout à fait certain. Au total nous ne pouvons tabler actuellement que sur un chiffre de 140 abonnements, plus une centaine au sujet desquels on ne peut pas se fier et qui se présentent donc avec un point d'interrogation. C'est nettement insuffisant. D'autre part 14 centres seulement ont désigné leur délégué au comité de redaction. Six ont envoyé de la copie. Il y en a pour 46 pages alors qu'il en faudrait 300. Que faut-il faire? | |
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Nous ne nous décourageons pas encore et ne voulons pas lâcher notre idée. Je demande que le Comité Exécutif fasse un suprême effort et secoue la torpeur de bon nombre de P.E.N. Clubs qui me semblent mener une existence plutôt décorative. Il faut que d'ici à deux mois on ait réuni 300 pages de copie et mobilisé 500 abonnements dans le monde, ce n'est pas beaucoup. Dans ce cas le premier numéro peut paraître le 1er janvier 1937, sinon il faudrait décidément abandonner le projet d'une revue qui mettrait les différentes littératures en contact et serait même peutêtre de nature à donner une vie nouvelle à certains P.E.N.Clubs trop somnolents.
1936 |
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