Poèmes(1895)–Emile Verhaeren– Auteursrecht onbekendLes bords de la route. Les Flamandes. Les moines Vorige Volgende [pagina 75] [p. 75] Comme tous les soirs Le vieux crapaud de la nuit glauque Vers la lune de fiel et d'or, C'est lui, là-bas, dans les roseaux, La morne bouche à fleur des eaux, Qui rauque. Là-bas, dans les roseaux, Ces yeux immensément ouverts Sur les minuits de l'univers, C'est lui, dans les roseaux, Le vieux crapaud de mes sanglots. [pagina 76] [p. 76] Quand les taches des stellaires poisons Mordent le plomb des horizons - Ecoute, il se râpe du fer par l'étendue - C'est lui, cette toujours voix entendue, Là-bas dans les roseaux. Monotones, à fleur des eaux, Monotones, comme des gonds, Monotones, s'en vont les sons Monotones, par les automnes. Les nuits ne sont pas assez longues Pour que tarissent les diphthongues, Toutes les mêmes, de ces sons, Qui se frôlent comme des gonds. Ni les noroits assez stridents, Ni les hivers assez mordants Avec leur triple rang de dents, Gel, givre et neige, Afin que plus ne montent en cortège Les lamentables lamentos Du vieux crapaud de mes sanglots. (1889) Vorige Volgende