Poèmes(1895)–Emile Verhaeren– Auteursrecht onbekendLes bords de la route. Les Flamandes. Les moines Vorige Volgende [pagina 73] [p. 73] Sais-je ou? C'est quelque part en des pays du Nord - le sais-je? C'est quelque part sous des pôles aciéreux, Où les blancs ongles de la neige Griffent des pans de roc nitreux. Et c'est grand gel - reflété brusquement En des marais d'argent dormant; Et c'est givre qui grince et pince Les lancettes d'un taillis mince. Et c'est minuit ainsi qu'un grand bloc blanc, [pagina 74] [p. 74] Sur les marais d'argent dormant, Et c'est minuit qui pince et grince Et, comme une grande main, rince Les cristaux froids du firmament. Et c'est en ce lointain nocturne, Comme une cloche taciturne Qui tait son glas, mortellement. Et c'est encore grand'messe de froid Et de drèves comme en cortège... C'est quelque part en un très vieux pays du Nord, - le sais-je? Mais c'est vraiment dans un vieux coeur du Nord - en moi (1890) Vorige Volgende