Poèmes(1895)–Emile Verhaeren– Auteursrecht onbekendLes bords de la route. Les Flamandes. Les moines Vorige Volgende [pagina 69] [p. 69] Les paroles mornes [pagina 71] [p. 71] Des soirs I Sur mes livres éteints, où comme en un miroir J'ai reflété mon coeur lassé, mon coeur du soir, Après un jour vécu sans gloire et sans vaillance, Lampes immobiles, larmez, dans le silence, Vos feux pour le sommeil qui vient, torpidement, Clore mes yeux fanés et mon attristement; Lampes, brûlez, durant des heures et des heures Encor, inutiles pour tous, mais les meilleures Pour le rêve veiller - dont mon esprit, hélas! Au clair sonnant matin ne se souviendra pas. [pagina 72] [p. 72] II Sous les vitres du hall nitreux que le froid fore Et vrille et que de mats brouillards baignent de vair, Un soir, en tout à coup de gel, s'ouvre l'hiver, Dans le foyer, fourbi de naphte et de phosphore Qui brûle: et le charbon pointu se mousse d'or Et le posthume été dans l'or se réitère; Il émeraude un bol, il enturquoise un verre Et multiplie en chatons d'or son âme encor. Par à travers ce feu qui le détruit, sa joie Est de faire des fleurs parmi les lustres, vivre! Et d'allumer sa mort comme une fête. Au loin, Lorsque tonne l'autonne et que le vent disjoint On serre en noeud ses poings et que gratte le givre... O cette mort que l'on torture et qui flamboie! (1888) Vorige Volgende