Poèmes

Les bords de la route. Les Flamandes. Les moines

[p. 64]

Parabole

Parmi l'étang d'or sombre
Et les nénuphars blancs,
Un vol passant de hérons lents
Laisse tomber des ombres.

Elles s'ouvrent et se ferment sur l'eau
Toutes grandes, comme des mantes;
Et le passage des oiseaux, là-haut,
S'indéfinise, ailes ramantes.

[p. 65]

 

Un pêcheur grave et théorique

 

Tend vers elles son filet clair,

 

Ne voyant pas qu'elles battent dans l'air

 

Les larges ailes chimériques,

 

 

 

Ni que ce qu'il guette, le jour, la nuit,

 

Pour le serrer en des mailles d'ennui,

 

En bas, dans les vases, au fond d'un trou,

 

Passe dans la lumière, insaisissable et fou.

 

 

 

(1894)