Poèmes(1895)–Emile Verhaeren– Auteursrecht onbekendLes bords de la route. Les Flamandes. Les moines Vorige Volgende [pagina 49] [p. 49] Artevelde La mort grande, du fond des sonnantes armoires De l'orgue, érige, en voix de gloire immensément, Vers les voûtes, le nom dn vieux Ruwaert flamand Dont chaque anniversaire exalte les mémoires. Superbe allumeur d'or parmi les incendies, Les carnages, les révoltes, les désespoirs, Le peuple a ramassé sa légende, les soirs, A la veillée, et la célèbre en recordies. Avec un noeud d'éclairs il les tenait, ses Flandres, Un noeud de volonté - son poing comme un beffroi [pagina 50] [p. 50] Debout dans la colère aimantait de l'effroi Et s'abattait, et les cages devenaient cendres. Les rois, il les prostrait devant son attitude, Impérieux, ayant derrière lui, là-bas, Et le peuple des coeurs et le peuple des bras Tendus! Il était fort comme une multitude. Et son âme voyait son âme et ses pensées Survivre et s'allumer par au delà son temps, Torche première! et vers les avenirs flottants Tordre ses feux, ainsi que des mains convulsées. Il se sentait miraculeux. Toute sa tête S'imposait à l'obstacle. Il le cassa sous lui, Jusqu'au jour où la mort enlinceula de nuit Son front silencieux de force et de tempête. Un soir, il disparut tué comme un roi rouge. En pleine ville ardente et révoltée, un soir. Vorige Volgende