Poèmes(1895)–Emile Verhaeren– Auteursrecht onbekendLes bords de la route. Les Flamandes. Les moines Vorige Volgende [pagina 43] [p. 43] Légendes Les grands soleils cuivrés des suprêmes automnes Tournent éclatamment dans un carnage d'or; Mon coeur, où les héros des ballades teutones Qui cornaient, par les bois, les marches de la Mort? Ils passaient par les rocs, les campagnes, les hâvres, Les burgs - et brusquement ils s'écroulaient, vermeils, Saignantleurs jours, saignant leurs coeurs, puis leurs cadavres Passaient dans la légende, ainsi que des soleils. [pagina 44] [p. 44] Ils jugeaient bien et peu la vie: une aventure; Avec un mors d'orgueil, ils lui bridaient les dents; Ils la mâtaient sous eux comme une âpre monture Et la tenaient broyée en leurs genoux ardents. Ils chevauchaient fougueux et roux - combien d'années? Crevant leur bête et s'imposant au Sort; Mon coeur, oh, les héros des ballades fanées, Qui cornaient, par les bois, les marches de la Mort! (1888) Vorige Volgende