Poèmes(1895)–Emile Verhaeren– Auteursrecht onbekendLes bords de la route. Les Flamandes. Les moines Vorige Volgende [pagina 41] [p. 41] Sous les prétoriens Les soirs! voici les soirs de pourpre, évocateurs De carnages et de victoires, Quand se hèlent dans les mémoires Les clairons fabuleux et les buccins menteurs. Et regardez! Dans la mobile obscurité D'une salle immense, personne. Un bourdon sonne, A travers l'ombre rouge, avec mordacité! Contre des murs de nuit, de grands soleils, Soudain arborent des trophées; [pagina 42] [p. 42] Les colonnes sont attifées De cartouches soyeux et de lauriers vermeils. L'orgueil des étendards coiffés d'alérions Vaguement remue et flamboie; Un bas relief se creuse et se déploie Où le granit se crispe en mufles de lions. Un bruit de pas guerriers multiplié s'entend Derrière un grand rideau livide: Un trône est là, sanglant et vide... Et le silence brusque et volontaire attend. Mon rêve, enfermons-nous dans ces choses lointaines, Comme en de tragiques tombeaux, Grands de métaux et de flambeaux Et de faisceaux tendus sous des lances hautaines. (1887) Vorige Volgende