Le théâtre villageois en Flandre. Deel 2
(1881)–Edmond Vander Straeten– AuteursrechtvrijWetteren.Une association de rhétoriciens existe à Wetteren au XVIe siècle. Ils jouent, à l'ommegang, des comédies spirituelles, aux quelles coöpèrent les membres du clergé; du moins, il appert d'un compte de l'église de Wetteren, appartenant à l'année 1592, que les acteurs sont rétribués sur les fonds de la fabrique. Cette intervention se poursuit au XVIIe siècle, où les Liefhebbers van Rhetorycke reçoivent, à des dates irrégulières, des gratifications pour leur participation aux ébattements de la procession. En 1661, à l'occasion de la kermesse et de l'arrivée du comte d'Iseghem, les rhétoriciens jouent un spel van sinne. Cette fois, c'est le magistrat qui couvre les frais de la représentation. Une requête en vers adressée, en 1664, au magistrat et appuyée par le clergé, aux fins d'obtenir un subside pour l'exhibition de quelques pièces dramatiques à l'ommegang, reçoit un accueil favorable, au grand contentement des intéressés, que le vicaire Vander Mandele déclare surpasser en talent ‘toutes les communes environnantes, voire même certaines villes.’ | |
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Des subsides de ce genre sont encore octroyés en 1682 et 1601. Après cette dernière date, les rhétoriciens cessent de contribuer directement à l'embellissement de la procession, et s'établissent, d'une façon indépendante, dans un local spécial et permanent. Une série de pièces mythologiques et historiques supplantent les moralités allégoriques d'autrefois. La farce est cultivée, en même temps, avec succès. Ils prennent pour titre: De Redengulde, de Leersuchtige Jongheyd, et adoptent pour devise: Waer liefde zegenpraelt,
Haet en nyt nederdaelt.
Cette gilde joue, le 24 août 1759 et jours suivants: Den uytersten wille van den koninglyken propheet David, mitsgaders de buytensporige kroonsucht gestraft in Adonias, den sone Agit, ende zyn handdadigers Joab, Davidsveldheer, en Abithas, priester, door den wysen koning Salomon, voorders desselfs wysheyd en vonnis, tragédie. Ces représentations, suivies d'une farce, sont dédiées à messire Jean Vander Broeck, bailli de Wetteren. Elles ont lieu au local De Kroone. A la fin du XVIIIe siècle, les rhétoriciens témoignent d'une activité extrême. Sous la devise: Nooit volleerd, ils prennent part au concours dramatique de Sottegem, en 1788, avec la tragédie: Demophontes; de Lokeren, avec la tragédie traduite de Dubuisson: Trazimius en Timagenus, et ils organisent, à leur tour, en 1793, un concours dramatique, et un autre en 1797, auquel dix associations prennent part. La pièce imposée est Gabriëlle van Vergy, traduite ou plutôt imitée de la tragédie de Du Belloy, par le citoyen Van Renterghem. Lebbeke: Dolende schapen, entre autres, joue le 6 août; Zele: Leerzugtige herten, le 8 septembre; Cherscamp: Geen baetzugt tot winst, maer yver tot de kunst, le 17 septembre. En dépit des événements politiques, les représentations ne discontinuent pas. Tour à tour paraissent en scène les tragédies: Cobonus en Peccavia, Genoveva van Brabant, het Laetste Oordeel, Mahomet, Brutus, Menschenhaet en berouw, de Kluyzenaer en Formentera, de Onechte zoon, etc. et les farces: Jocrisse, Arlequin Savoyard, de Bedrogen Wael, etc. | |
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Outre la société: Nooit volleerd, établie au local de Roos, Wetteren en compte encore trois autres organisées à Ten Eede, à la Wetterstraet et au hameau Jabeke. En 1810, l'écroulement d'une tente chargée de neige, met fin aux représentations des rhétoriciens wetterois. Elles sont reprises, depuis quelques années, et, en 1847, une association: de Broederhand, se fondeGa naar voetnoot(1). Elle donne surtout signe de vie en 1864, par un grand concours de déclamation lyrique. Une autre société: Kunst en Eendragt, peut-être la même transformée, ouvre, en 1871, un important concours de même nature, sur le quel le journal l'Eendragt fournit quelques détails. |
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